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Le visage fixe, les soldats demeuraient encore au garde à vous mais certains regards détaillaient furtivement cet instructeur dont la réputation n’avait rien de réjouissant. Celui-ci releva enfin la tête et jeta un bref coup d’œil vers le peloton. Ses pupilles vertes s’arrêtèrent sur Taliah.
D’abord surpris, il fronça les sourcils devant l’œil marqué de la jeune femme. Une fois de plus, il la détailla d’un air arrogant puis se contenta de lire le nom agrafé sur la poche de la veste. Désormais, il était à moins d’un mètre d’elle.
- Arsher ! Lâcha-t-il en baissant les yeux sur la liste, désordre, bagarre avec deux soldats que vous auriez mis KO.
Il esquissa une légère moue en la jaugeant de la tête aux pieds.
- Vous ? Etaler deux hommes !
Taliah ne savait pas quoi dire. Comme il était hors de question qu’elle vende son amie, elle devait se justifier.
- Ils étaient soûls et grossiers, monsieur ! Réussit-elle à dire d’une voix claire.
Elle soutint les prunelles vertes tandis que son interlocuteur affichait un rictus au coin des lèvres. En quelques secondes, la jeune femme crut se retrouver face à son ex-mari. Pourtant, le sergent n’avait rien de comparable avec Alan. Du moins, en apparence.
- Bah voyons ! Laissa-t-il entendre en se redressant.
Afficher en entierTaliah avait réussi à persuader ses amies que ses yeux rouges étaient dus à la fumée de cigarette qui flottait comme un nuage dans la taverne mais aussi à la fatigue. Même si Bishop s’était montrée sceptique devant ses bâillements, elle était soulagée de ne devoir donner aucune autre explication.
La vérité était qu’elle avait trouvé refuge sur le côté du bar pour y déverser sa tristesse. S’asperger le visage d’eau froide ne l’avait que davantage réveillée à la réalité. Il la considérait comme une fille de rien qui jouait avec le sexe opposé par pur plaisir quelles qu’en soient les conséquences. Pourquoi la façon dont il la voyait était aussi importante pour elle ? Elle ne le connaissait pas, ne lui devait rien, pas même des explications sur son attitude et pourtant…
Elle s’était littéralement embrasée comme un fétu de paille à son contact, devinant la chaleur de sa peau sous le tee-shirt, les formes musclées de son torse. La façon dont il l’avait happée contre lui la hantait encore. Et ses lèvres… Pourquoi n’arrivait-elle pas à chasser le souvenir de ce baiser ? A quoi bon ? Il s’était délibérément moqué d’elle. Pourtant, elle était certaine qu’il avait aimé cette courte étreinte.
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