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L’Intégration



Description ajoutée par anonyme 2013-03-27T19:57:30+01:00

Résumé

Le débat sur l'intégration des immigrés est tellement polarisé qu'un livre modéré comme celui d'Azouz Begag (bien écrit, ce qui ne gâche rien) fait du bien. Sans doute, le lecteur averti n'y trouvera pas de grandes nouveautés et ne sera pas enseveli sous une tonne de données ou de références bibliographiques. Mais l'honnête homme ou femme qui recherche quelques bonnes idées sur le sujet ne perdra pas son temps, loin de là. En contrepartie, il faut souvent s'en remettre à l'expérience de l'auteur ou à sa connaissance personnelle du sujet; quelques-unes de ces affirmations auraient mérité d'être un peu plus étayées. Mais dans l'ensemble les questions posées par Azouz Begag sont bien les bonnes.

Sa thèse est que l'intégration a fonctionné et fonctionne toujours, mais qu'il est temps de prendre acte de la présence d'une population d'origine de plus en plus bigarrée. "Plus l'autre devient semblable, plus sa proximité irrite son hôte et l'indispose ", écrit-il. L'auteur défend des politiques publiques plus volontaristes, un "coup de pouce", pour ne pas parler de discrimination positive. Il pense en particulier aux médias et à l'univers politique: difficile de ne pas partager son sentiment quand on voit l'écart entre la composition de la population française et celle de ses représentants dans toutes les sphères du pouvoir.

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Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Bichette17 2013-03-29T17:13:30+01:00

Dans le train qui filait entre les collines de Bourgogne, de toutes les impressions que me livrait Karim, l'une révélait un changement radical de mentalité depuis une génération : aujourd'hui, affirmat-il, les jeunes d'origine immigrée qui ont socialement réussi osent inscrire sur leurs cartes professionnelles leur prénom en entier, alors qu'auparavant seule l'initiale était mentionnée pour tenter de dissimuler leur origine. A. pour Abdallah, M. pour Mohamed.

C'est à dire à quel point l'auto-amputation identitaire était la règle il y a quelques années en France pour nombre d'individus marqués, stigmatisés, discriminés par leur faciès, leur nom, leur adresse dans un quartier dit "chaud".

Je suis de cette génération qui a subi les humiliations, celles des "refoules" devant les entrées de discothèques, des agences de location d'appartements où on ne loue secrètement qu'aux "BBR" ("bleu-blanc-rouge"), des contrôles de police abusifs et provocateurs. J'ai connu des jeunes qui devenaient blonds en se décolorant les cheveux avec de l'eau oxygénée pour ressembler aux blancs, d'autres qui louaient des appartement grâce à des prête-noms à consonance gauloise.

Dans les années soixante-dix, l'ambiance intégratice était de type Michael Jackson : la métamorphose esthétique pour devenir invisible. Transparent. Le 11 septembre ne s'était pas encore produit, mais les cicatrices de la guerre d'Algérie étaient encore fraîches...

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Co_Co 2018-03-08T12:01:28+01:00
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J'ai lu ce livre dans le cadre de mon mémoire : l'intégration professionnelle des jeunes réfugiés statutaires. Cet essai est très bien écrit et la vision de l'auteur très intéressante.

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