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Extrait ajouté par anonyme 2014-10-16T16:00:53+02:00

Je retenais mon souffle.

Je l'ai retenu jusqu'à ce que je ne puisse plus le faire, puis j'ai laissé l'air s'échapper dans un flot de bulles et j'ai aspiré une goulée, m'attendant à étouffer, à m'étrangler, à mourir.

Je ne me suis pas étouffé. J'ai senti la froideur de l'eau - si c'en était vraiment - se déverser dans mon nez et ma gorge, je l'ai sentie me remplir les poumons, mais elle ne s'est pas bornée à cela. Elle ne m'a fait aucun mal.

J'ai pensé : C'est une sorte d'eau que l'on peut respirer. J'ai pensé : Peut-être qu'il y a un secret, pour respirer dans l'eau, quelque chose de tellement simple que tout le monde en serait capable, si on savait. Voilà ce que j'ai pensé.

Voilà ce que j'ai pensé en premier.

Ce que j'ai pensé ensuite, c'est que je savais tout. [...] J'ai vu le monde que j'avais parcouru depuis ma naissance et j'ai compris combien il était fragile, que la réalité que je connaissais était une fine couche de glaçage sur un grand gâteau d'anniversaire ténébreux qui grouillait d'asticots, de cauchemars et de faims. J'ai vu le monde par en haut et par en bas. J'ai vu qu'existait des schémas directeurs, des portes et des chemins au-delà du réel. J'ai vu toutes ces choses et je les ai comprises, et elles m'ont empli, exactement comme les eaux de l'océan m'emplissaient.

Tout chuchotait à l'intérieur de moi. Tout dialoguait avec tout, et je savais tout.

J'ai ouvert les yeux, curieux d'apprendre ce que je verrais dans le monde à l'extérieur de moi, si ce serait comparable au monde à l'intérieur.

J'étais suspendu sous l'eau, dans les profondeurs. J'ai baissé les yeux et le monde bleu au-dessous de moi se prolongeait vers les ténèbres. Je les ai levés, et le monde au-dessus en faisait de même. Rien ne m’entrainait plus profond, rien ne me forçait vers la surface. [...] Les courants de l'océan entraînaient mes cheveux et mes vêtements comme des brises d'été. Je n'avais plus froid et je savais tout, je n'avais pas faim et tout ce monde immense et compliqué était simple, intelligible et aisé à déverrouiller. J'allais demeurer ici tout le reste du temps, dans l'océan qui était l'univers qui était l'âme qui était tout ce qui importait. J'allais demeurer ici à jamais.

"Tu ne peux pas, m'a dit Lettie. Ça te détruirait."

J'ai ouvert la bouche pour lui dire que rien ne pouvait me tuer, pas maintenant, mais elle a repris : "Pas te tuer. Te détruire. Te dissoudre. Ici, tu mourrais pas, rien meurt jamais ici, mais si tu restais trop longtemps, au bout d'un moment un petit peu de toi existerait partout, complètement dispersé. Et c'est pas une bonne chose. Jamais assez de toi assemblé en un seul point, si bien qu'il resterait rien qui puisse se considérer comme un "je". Plus aucun point de vue, parce que tu serais une séquence infinie de vues et de points..."

J'allais la contredire. Elle avait tort, obligatoirement : j'adorais ce lieu, cet état, cette sensation, et jamais je ne le quitterais.

Et puis ma tête a crevé la surface et j'ai cligné des yeux, toussé, et j'étais debout, enfoncé jusqu'aux cuisses dans la marre derrière la ferme Hempstock. J'ai toussé de nouveau, et j'ai eu la sensation que l'eau s’enfuyait de mon nez, de ma gorge, de mes poumons. [...] L'océan avait réintégré sa marre, et le seul savoir qui me restait, comme si je m'éveillais d'un rêve par un jour d'été, était que, il y avait peu de temps encore, j'avais tout su.

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Extrait ajouté par anonyme 2014-10-16T16:00:22+02:00

Être quelqu'un se résume pas à une réussite ou à un échec, mon chou.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-10-12T14:30:09+02:00

Je retenais mon souffle.

Je l'ai retenu jusqu'à ce que je ne puisse plus le faire, puis j'ai laissé l'air s'échapper dans un flot de bulles et j'ai aspiré une goulée, m'attendant à étouffer, à m'étrangler, à mourir.

Je ne me suis pas étouffé. J'ai senti la froideur de l'eau - si c'en était vraiment - se déverser dans mon nez et ma gorge, je l'ai sentie me remplir les poumons, mais elle ne s'est pas bornée à cela. Elle ne m'a fait aucun mal.

J'ai pensé : C'est une sorte d'eau que l'on peut respirer. J'ai pensé : Peut-être qu'il y a un secret, pour respirer dans l'eau, quelque chose de tellement simple que tout le monde en serait capable, si on savait. Voilà ce que j'ai pensé.

Voilà ce que j'ai pensé en premier.

Ce que j'ai pensé ensuite, c'est que je savais tout. [...] J'ai vu le monde que j'avais parcouru depuis ma naissance et j'ai compris combien il était fragile, que la réalité que je connaissais était une fine couche de glaçage sur un grand gâteau d'anniversaire ténébreux qui grouillait d'asticots, de cauchemars et de faims. J'ai vu le monde par en haut et par en bas. J'ai vu qu'existait des schémas directeurs, des portes et des chemins au-delà du réel. J'ai vu toutes ces choses et je les ai comprises, et elles m'ont empli, exactement comme les eaux de l'océan m'emplissaient.

Tout chuchotait à l'intérieur de moi. Tout dialoguait avec tout, et je savais tout.

J'ai ouvert les yeux, curieux d'apprendre ce que je verrais dans le monde à l'extérieur de moi, si ce serait comparable au monde à l'intérieur.

J'étais suspendu sous l'eau, dans les profondeurs. J'ai baissé les yeux et le monde bleu au-dessous de moi se prolongeait vers les ténèbres. Je les ai levés, et le monde au-dessus en faisait de même. Rien ne m’entrainait plus profond, rien ne me forçait vers la surface. [...] Les courants de l'océan entraînaient mes cheveux et mes vêtements comme des brises d'été. Je n'avais plus froid et je savais tout, je n'avais pas faim et tout ce monde immense et compliqué était simple, intelligible et aisé à déverrouiller. J'allais demeurer ici tout le reste du temps, dans l'océan qui était l'univers qui était l'âme qui était tout ce qui importait. J'allais demeurer ici à jamais.

"Tu ne peux pas, m'a dit Lettie. Ça te détruirait."

J'ai ouvert la bouche pour lui dire que rien ne pouvait me tuer, pas maintenant, mais elle a repris : "Pas te tuer. Te détruire. Te dissoudre. Ici, tu mourrais pas, rien meurt jamais ici, mais si tu restais trop longtemps, au bout d'un moment un petit peu de toi existerait partout, complètement dispersé. Et c'est pas une bonne chose. Jamais assez de toi assemblé en un seul point, si bien qu'il resterait rien qui puisse se considérer comme un "je". Plus aucun point de vue, parce que tu serais une séquence infinie de vues et de points..."

J'allais la contredire. Elle avait tort, obligatoirement : j'adorais ce lieu, cet état, cette sensation, et jamais je ne le quitterais.

Et puis ma tête a crevé la surface et j'ai cligné des yeux, toussé, et j'étais debout, enfoncé jusqu'aux cuisses dans la marre derrière la ferme Hempstock. J'ai toussé de nouveau, et j'ai eu la sensation que l'eau s’enfuyait de mon nez, de ma gorge, de mes poumons. [...] L'océan avait réintégré sa marre, et le seul savoir qui me restait, comme si je m'éveillais d'un rêve par un jour d'été, était que, il y avait peu de temps encore, j'avais tout su.

(P252-257)

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