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L'Œil de l'Ankou



Description ajoutée par Gkone 2018-04-06T07:40:15+02:00

Résumé

L’Ankou, personnage de la mythologie bretonne, matérialisé sous différentes formes, est le représentant de la mort. Tout au long de ces pages, celle-ci va s’égrener sous l’oeil de ce passeur d’âmes. Ce roman est avant tout un huis-clos entre une mère, tombant au fil du temps dans une folie profonde, et son fils.

Se prévalant être la détentrice par le Seigneur Dieu d’une mission divine elle fera de son enfant un tueur en série redoutable. Toute sa vie il se soumettra à sa volonté, jusqu’à ce terrible jour où il refusera l’innommable... C’est aussi l’histoire du déclin d’une famille bourgeoise de l’après-guerre à la fin du vingtième siècle, de Paris à Guern, un petit village de campagne dans le Morbihan.

Une femme tristement célèbre à son époque, tueuse en série et ayant réellement existé sera le déclencheur de toute cette descente aux enfers.

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Classement en biblio - 6 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Moriol 2018-09-27T15:16:07+02:00

Elle était élancée, magnifique dans sa qipao turquoise.

Ébahi, je le fus en voyant la créature debout devant moi.

— Je te présente une vieille connaissance, elle s’appelle Youriko et est revenue sur les traces de son enfance. Je l’ai croisée hier en chemin faisant du stop et invitée à partager notre repas.

Je venais juste de lui remémorer le fameux jour où elle te fit chuter, après un baiser plus qu’ardent.

Je fis un signe de la main à Maman.

Elle délaissa notre invitée qui souriait à tout.

— Que signifie cette présence ?

— Un pur hasard, mon Pierrot, un cadeau du ciel.

— Je ne veux pas me marier avec elle.

— Tu n’y es pas du tout, mon Chéri. Rappelle-toi le mal qu’elle t’a fait, elle n’avait pas le droit d’offenser mon enfant.

— Mais, nous n’avions que cinq ans !

— Tu as été humilié devant tes camarades d’école.

— Non Maman, non, s’il te plaît.

— C’est fini, à notre retour elle ne sera plus. La tisane l’aura emportée.

Je me précipitai dans la cuisine en hurlant. Trop tard ! Son corps jonchait le sol. Je ne pleurais même plus, la lassitude avait gagné.

Je courus à nouveau vers ma mère, l’empoignai et la collai au mur.

— Plus jamais, tu m’entends, plus jamais… Je la lâchai, elle s’écroula en riant.

Espèce de folle ! Je devrais te faire interner.

— Jamais tu n’oseras me toucher, tu es bien trop pleutre.

Je décampai au loin de cette demeure où l’hystérie ambiante avait franchi une limite plus qu' inacceptable.

Je rejoignis une petite mare qui m’inspirait et me plongeait dans de longues méditations. Je fis ricocher un caillou.

À mon tour, il serait vital que je rebondisse et passe au-dessus de la vague.

Je ne pouvais plus continuer dans cette voie sans issue, ce sans interdit, et en toute logique ne plus faire demi-tour.

Il m’apparut malgré tout naturel de l’aider à se séparer du corps.

Sans doute avait-elle déjà tout organisé à la perfection. Il ne lui manquait plus que je rentre en scène, afin de la soulager de ce poids mort.

La voix de nulle part continuait d’imbiber mon cerveau de messages.

— C’est bien, tu progresses, honore notre famille pour que renaisse celle qui lui offrira une nouvelle dimension.

Je ralliai ma tortionnaire qui patientait en buvant une infusion.

Elle ne paraissait pas affectée, ni remord, ni désarroi ; un véritable glaçon devant le cadavre de la première femme de ma vie.

— Que dois-je faire ? Demandai-je, encore paniqué.

— Il va être temps d’inaugurer ta nouvelle camionnette.

Elle m’énuméra ses consignes : Transporter le corps, l’enrouler dans une couverture, le lester avant de jeter le tout au fond d’une carrière située vers Guénolay, tout en ayant auparavant extrait la jambe droite.

— Pourquoi pas la gauche ? pensai-je.

Nombre de mes interrogations ne trouvèrent pas la réponse attendue.

J'avançais maintenant dans la nuit, sans aucune maîtrise au volant de ce véhicule de boucherie, prêt à la découpe de la viande.

Je mélangeais la position code et phare, je calais à chaque redémarrage, j’étais dans une coque en métal comme un novice de la route.

Les feux d’en face m’éblouissaient, un filet d’eau me coulait dans le dos, les genoux tremblaient et le pied droit glissait de l’embrayage à l’accélérateur.

Il me fallut une bonne heure avant d’atteindre la carrière. Mon Dieu, j’étais vivant, car j’urinais et emplissais mes poumons de bon air !

Les bruits nocturnes de la forêt accroissaient mes peurs. J’eus envie d’accélérer la manœuvre, de ne pas m’éterniser. Aucun autre fou que moi ne devait traîner dans les parages. J’étais terriblement seul à démembrer ma morte, lui scier la jambe droite.

Après ce délicat découpage, j’enroulai les restes dans une vieille couverture.

En même temps que se répandait le sang, j’entendais la voix me réitérant que je devenais un véritable spécialiste de la mort.

Je ressentis étrangement au découpage de l’artère fémorale accompagné de son flot d'hémoglobine, une sorte de courte jouissance intérieure.

J’étais un concentré de contradictions, me demandant si j’allais devenir définitivement un meurtrier sans scrupules.

En attendant une telle éventualité, il me fallait porter mon colis jusqu’au bas de la carrière. Ce lieu était abandonné depuis bien longtemps, seuls des gamins venaient plonger en été dans son eau glaciale.

Je me persuadai que les policiers useraient de nombreuses semelles de chaussures avant de retrouver la sublime Youriko.

Qui se soucierait bien d’une étrangère en errance ?

Seules les étoiles tout là-haut pourront admirer ses beaux yeux en amande, perdus au fond de cette goutte d’eau.

Le sac pesait lourd sur mes épaules.

Au long d’une interminable descente tortueuse, la terre meuble se dérobait par instants sous mes pieds.

Je me frottais aux branches, heurtais des pierres, je glissais droit vers le fond. Le retour sera couvert de plaies, de saignements, de cicatrices profondes…

Je perdis ma lampe torche et ne disposais plus que de mes yeux pour me guider.

Soudain, je sentis la présence proche de l’eau, annonçant la fin de ce long chemin en dédale. Là au bout du monde, je me posai quelques minutes afin de souffler et écouter les bruits invisibles de la nuit.

Ce fut un court moment appréciable et d’extrême solitude en présence de mon cadavre, troublé brusquement par des voix humaines.

L’imagination prenait-elle le dessus ?

Mon cœur, quant à lui s’emballa et, sans plus réfléchir, je précipitai l’emballage dans le vide. Je n’entendis pas le bruit libérateur, le plouf final du corps qui heurte la surface de l’eau.

Le noir cernait la totalité de mon univers m’empêchant de distinguer le bas.

Aucune autre possibilité ne se présenta à moi que celle de fuir sans avoir la certitude que le corps avait coulé.

Le trajet inverse fut tout aussi délicat, accompagné en plus d’une fatigue extrême.

Dès mon arrivée, j’aspergeai abondamment et sans mesure l’intérieur de la scène de crime d’eau de javel.

Pendant des heures et sans compter, je récurai, frottai, briquai dans les moindres recoins, avec ce désir profond que blanchissent les traces de la mort.

Au petit jour, tout luisait et le sommeil m’attaquait.

Je croisai le regard de Maman dans les escaliers, je lui dis que son offrande l’attendait en bonne place dans le fourgon.

Elle ne réagit pas, paraissait mal réveillée, les cheveux en désordre.

À quelques secondes d’intervalle, un jeune homme sortit de sa chambre. Nos regards se croisèrent, il paraissait deux fois plus jeune qu’elle.

J’eus le sentiment de l’avoir récemment croisé, mais où ?

Ce n’était pas franchement le moment de se creuser la cervelle, mais de dormir et d’oublier cette nuit cauchemardesque.

À peine remis de mes émotions, le soir même j’eus le droit à la procession mystique du congélateur.

J’en avais ma claque, une fois de plus je ne songeais qu’à dormir.

Je m’enfermais fréquemment dans le sommeil, sans doute par peur d’affronter les lendemains. Celui-ci fut d’ailleurs des plus ardus.

Au réveil, j’eus un déclic, l’amant présumé de ma mère n’était autre que le serveur de la crêperie qu’elle ne cessait de féliciter.

L’andouillette de Troyes ne lui fut donc pas suffisante !

Et si pour une fois elle devenait heureuse, oubliant cette mascarade ? L’amour transcende, modifie les comportements.

J’y croyais à peine, elle était si différente des autres femmes.

Quelques quotidiens étaient alignés devant mon bol de café.

Elle m’en jeta un à la figure.

— Regarde, hurla-t-elle, contemple ton œuvre ! Je devrais te les faire avaler un à un. Je ne compris pas la signification d'une telle agitation.

Je la regardai hébété, mal réveillé, abruti par les cris d’une névrosée matinale.

Je m’assis, baillant longuement, et jetai un regard sur la première page de l’un de ces quotidiens.

On pouvait y distinguer une forme vue de haut, allongée sur une roche plate. Sitôt, je compris que la chute de Youriko s’acheva sur cet immense caillou.

Il fallut à peine plus de deux jours aux autorités afin de retrouver le corps de ma victime visible du ciel.

Devant ce constat, que pouvais-je dire pour ma défense, sinon me faire tout petit dans mon coin ?

Du fait de la nationalité de la défunte, l’affaire prenait une tournure particulière. L’ambassade de Chine agitait le drapeau rouge, face à un ministère des affaires étrangères français qui se voulait coopératif.

Bruno Masure, présentateur sur la chaîne nationale à l’époque consacra à cette affaire une dizaine de minutes au journal de treize heures.

« Tout sera fait pour découvrir l’ignoble assassin, les moyens nécessaires seront déployés tant que celui-ci ne sera pas capturé ! »

Je n’en croyais pas mes yeux, moi le timide Pierre avait affolé une partie du monde ! Malgré cet exploit, ma mère ne cessait de me fustiger.

D’après elle, il était impossible que je sois son fils, elle ne pouvait avoir engendré un pareil nigaud.

En retour, je lui fis comprendre que je n’étais pas une personne qui tue sans erreurs, sans pleurs, sans remords…

— Je suis tout simplement un humain, hurlai-je, lui jetant de rage les journaux à la figure. Elle ne m’écoutait que rarement, me répondit qu’elle ne voulait plus me voir, qu’elle devait réfléchir.

Elle disparut pendant deux jours.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par myaab 2019-05-08T10:19:24+02:00
Or

Ce génial bref ce livre change le lecteur

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Date de sortie

L'Œil de l'Ankou

  • France : 2015-06-02 - Poche (Français)

Activité récente

myaab l'ajoute dans sa biblio or
2019-05-08T10:17:43+02:00

Les chiffres

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Commentaires 1
extraits 3
Evaluations 3
Note globale 6 / 10

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