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Commentaire ajouté par HundredDreams 2024-04-11T19:38:43+02:00
Or

Après la série « Yeruldelgger », un très bon policier en pays mongol où se mêlent suspense, paysages sauvages et traditions, je découvre Ian Manook dans un registre bien différent. En effet, « L'oiseau bleu d'Erzeroum », premier tome d'une trilogie, est incontournable pour ceux qui veulent comprendre le génocide arménien par les Turcs en 1915 et la diaspora qui suivra.

A travers le regard de sa propre grand-mère, l'auteur raconte l'enfer de la déportation vers le grand désert de Deir-ez-Zor et l'extermination du peuple arménien autour de personnages nuancés et parfaitement dessinés.

*

Ce livre est d'une puissance évocatrice telle que même si l'auteur a enlevé les scènes les plus dures, le premier tiers du roman est difficile à lire. Malgré ces coupes, les descriptions d'une violence brute et impitoyable montrent l'ampleur de la tragédie, la violence et l'acharnement à éradiquer tout un peuple.

« La haine est un gaz lourd. Il traîne sur la plaine longtemps après la fin des combats. »

Il existe des mots pour décrire la chaleur, la faim, la soif, les agressions physiques et sexuelles, les blessures, la peur, l'épuisement et les corps qui renoncent. Il existe des mots qui brisent, abîment, exterminent, massacrent. Il existe des mots qui montent la détermination, la ferveur, le fanatisme, la haine à nuire, à détruire.

Et dans ses mots, le lecteur encaisse de plein fouet le désespoir, l'incompréhension, le courage, la peur et la souffrance des uns, la haine et l'inhumanité des autres.

Totalement chamboulée par cette lecture, je reste sans voix, trouvant difficilement les mots pour dire combien ce récit m'a touchée, émue, remuée, bouleversée. Je crois sans peine tout ce que dit l'auteur, mais j'ai du mal à réaliser comment des êtres humains peuvent faire preuve d'autant de barbarie, de sadisme et de cruauté envers d'autres êtres humains. Et pourtant, chaque jour, les images des conflits actuels nous frappent par leur monstruosité, montrant combien l'homme est capable du pire : purification ethnique, tortures, viols, exécutions, tueries, dans la plus extrême dénégation de l'humanité des autres.

« L'abattement de leurs victimes donnent aux hystériques le courage des lâches. »

*

L'histoire commence en 1915 en Arménie turque près d'Erzeroum, alors que le ministre de l'Intérieur turc Talaat Pacha déclenche un plan « Expédition » visant la purification ethnique par l'effacement des chrétiens arméniens et la confiscation de leurs biens afin de fonder une nation turque. L'histoire s'achève au moment où débute la seconde guerre mondiale.

L'auteur nous raconte comment deux soeurs, Araxie, dix ans, et Haïganouch, six ans, vont réchapper du génocide qui causera la mort de plus d'un million et demi d'Arméniens, dont la famille des deux fillettes.

« Vienne la nuit, sonne l'heure

Les jours s'en vont, je demeure… »

Guillaume Apollinaire

*

C'est un récit sans rancune ni colère, un récit plein d'humanité mais sans oubli non plus, un récit qui oscille entre douceurs et atrocités. Malgré une ambiance sombre et tendue, les petites orphelines croiseront sur le chemin de la déportation, des personnages lumineux, d'une grande bonté, tout comme des monstres.

« La morale, c'est pour les faibles. La politique, c'est justement la victoire de l'efficacité sur la morale. »

Leurs deux voix vont se mélanger à d'autres, amenant des regards croisés et complémentaires sur cette tragédie : il y a la vieille Chakée douce et généreuse ; la jeune Assina, femme-enfant mariée à un Turc d'une grande brutalité ; Agop et Haigaz, de jeunes Arméniens ; Christopher Patterson, un soldat américain, et encore d'autres qui chacun à leur manière élargissent la vision du conflit et apporte un nouvel éclairage.

*

L'écriture d'Ian Manook est belle de simplicité, terriblement émouvante, forte et âpre tout en étant lyrique, prenante mais parfois insupportable.

De ces histoires d'enfance crues et éprouvantes, beaucoup d'émotions se télescopent. Parfois, une lumière perce les ténèbres et la noirceur humaine. D'autres fois, fusent quelques lignes poétiques d'une grande beauté, jusqu'à ce que les images fassent sens et se teintent d'horreur.

« C'est un trou de verdure au creux des collines bleues, brodé de mûriers et d'aubépines. Au fond chante un ruisseau limpide. Il court dans l'herbe verte qui bruit sur ses berges du silence léger des fleurs de pavot sauvage. Leurs corolles rouges sont des papillons écarlates. Krikor est le premier à rouler dans l'herbe, sa chemise blanche mouchetée de trois taches de sang. Comme des coquelicots. »

Le texte abonde d'images, mais aussi de sons, de couleurs, d'odeurs, de sentiments, de peurs, de désirs, d'envie de survivre et de se reconstruire.

Le thème central sur le génocide arménien est lourd et violent. Néanmoins, l'oiseau bleu d'Erzeroum tatoué sur les deux fillettes survole le temps, l'histoire avec un grand H et transmet de beaux messages d'amour, d'amitié, d'identité, de résilience, de sacrifice, d'espoir et de survie.

« … chacun de leurs bourreaux a été, un jour, cet enfant innocent promis à l'amour et à la paix. »

*

Pour conclure, ce que je retiens de ce magnifique roman, c'est cet oiseau bleu si petit mais si lumineux, symbole d'espoir et de résilience de tout un peuple. M'étant attachée aux personnages, je referme ce roman en pensant à sa suite, « le chant d'Haïganouch ».

Un roman indispensable pour tous ceux qui souhaitent en apprendre davantage sur le génocide arménien, un pan de l'histoire trop peu évoqué et mal connu.

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Commentaire ajouté par NicolaK 2023-05-30T11:43:39+02:00
Diamant

Un jour, je suis entrée dans une librairie et mes pas m'ont menée tout droit vers ce livre dont je n'avais jamais entendu parler, pas plus que de son auteur du reste.

Et puis je vois le bandeau, et le mot Arménie me saute aux yeux. Forcément, je regarde la 4e et j'y apprends que l'héroïne n'est autre que la grand-mère de l'auteur, lequel a couché sur le papier le vécu de son aÏeule, à savoir la sinistre déportation de sa communauté organisée par l'État turc en 1915.

Tout comme Ian Manook, de son vrai nom Patrick Manoukian, je suis d'origine arménienne, et tout comme sa grand-mère, la mienne a vécu les mêmes événements, les mêmes horreurs.

Ma grand-mère aussi avait une petite soeur, Anna.

La différence entre les destins relatés, c'est que mon arrière-grand-mère n'a pas été tuée et qu'elles ont été déportées ensemble, contrairement à Araxie et Haïganouch, orphelines.

Leur père était parti à la guerre depuis 8 mois, comme mon arrière-grand-père et aucun d'entre eux n'en est revenu, tous les hommes et jeunes garçons ayant été massacrés, y compris le petit frère de ma grand-mère.

La déportation a duré des mois, ponctuée de drames, de maltraitances et d'assassinats en masse, chaque journée étant pire que la précédente.

Survivre aux coups, à la faim, à la soif, aux insultes, aux viols... le tout sous l'inexorable fournaise... contrairement à l'auteur, je n'ai pas les mots.

Comment décrire l'horreur quand elle a existé, pendant que le reste du monde regardait ailleurs.

On fait aussi la connaissance d'Haïgaz et de son meilleur ami Agop, engagés dès leurs 14 ans chez les fedaï, les milices d’autodéfense arméniennes qui luttaient contre les bourreaux ottomans.

La diaspora arménienne n'a pas fait couler beaucoup d'encre, le génocide arménien étant resté longtemps méconnu.

Pour exemple, il n'a été officiellement reconnu par la France que le 16 avril 1984 et si la Turquie reconnaît les massacres, elle évoque une guerre civile en Anatolie mais refuse le terme de génocide.

Le récit se poursuivant jusqu'aux prémices de la Seconde Guerre Mondiale, l'auteur, qui nous propose un livre très complet, s'épanche sur les événements politiques dans divers pays et nous croisons certains personnages clés de l'Histoire.

Pour exemple, nous rencontrons Adolf Hitler... mais je vous laisse découvrir.

*******

Que puis-je ajouter pour essayer de restituer mon émotion à la lecture de ces témoignages multiples ?

J'ignorais beaucoup de choses, ma grand-mère ne m'ayant quasiment rien raconté.

Les Arméniens sont très pudiques et n'évoquent pas toutes ces années d'insupportables souffrances. Et j'avoue ne pas vraiment avoir posé de questions. Je l'ai regretté quand il était trop tard.

Je conseille fortement la lecture de L'oiseau bleu d'Erzeroum. Bien sûr, ce n'est pas un texte facile à appréhender, les cent premières pages étant glaçantes, mais bon, c'est l'Histoire et l'auteur n'a pas fait dans la surenchère. Il a notamment retiré deux passages où il décrivait comment les tueurs égorgeaient à l’arme blanche jusqu’à mille personnes par jour, sous les ponts, à la demande de son éditeur.

*******

Ô pays que j’aime et quitte à la fois

Dans ma tête un sabre éteint le soleil

L’exil est une mort à nulle autre pareille

Je t’aime dans le noir, et te quitte malgré moi

.

Des scarabées dorés sous les eucalyptus

Ne reste qu’un bâton tombé dans la poussière

Maman est morte, dans la cour, sans prière

À leur rage qu’aurions-nous pu donner de plus ?

.

De viols en abattoirs, à manger l’immonde

De haines en offenses, sans pitié ni remords

On nous a chassés loin, on nous a voulus morts

Sous le même ciel que le reste du monde.

.

Haïganouch

.

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Commentaire ajouté par sylviek 2023-01-22T22:31:04+01:00
Diamant

Pour moi l’Arménie c’était Aznavour maintenant c’est Patrick Manookian dit Ian Manook avec l’histoire de sa famille que lui a raconté sa grand-mère Araxie et qu’il avait en lui. Il se devait de la faire revivre en comblant les manques avec les faits historico-politiques et son imaginaire. Une cohorte d’émotion émane de ce roman, la violence est passage obligé pour retracer les évènements et la vie de ces personnes simples qui voulaient une vie tranquille et qui auront une vie hors du commun.

A travers cette saga, il nous raconte le destin tragique de deux sœurs Araxie et Haïganouch de 1915 jusqu’en 1939. Elles assistent à l’assassinat barbare de leur mère par des tchétchés qui laissera Haïganouch aveugle, elles seront recueillies par leur oncle à Erzeroum en Anatolie. Mais Talaat Pacha le ministre de l’intérieur turc donne l’ordre d’exterminer tous les Arméniens qu’ils soient hommes, femmes ou enfants. Ils partent sans le savoir sur le chemin de la déportation, commence alors une longue marche funeste où le sabre des turcs transforme cette colonne en un ruban de sang et de cadavres. Les deux soeurs seront prises sous l’aile de Metz mama Chakée grâce à qui elles survivront miraculeusement au massacre. Elles seront déportées dans le désert et vont en réchapper pour devenir des esclaves au service d’une jeune turque. Mais elles seront séparées chacune dans un endroit du monde avec une autre vie. Mais quelle vie les attends ?

Il y a aussi d’autres personnages ; Haïgaz et Agop, deux jeunes Arméniens porteurs d’espoir et de liberté, ils ont l’inconscience et la fougue de leur jeunesse mais aussi la colère et la rage contre ce monde qui devient fou. Ils traverseront des épreuves, sauveront des enfants et n’auront de cesse de d’œuvrer pour la liberté. Il y a aussi Hovannes qui ira jusqu’à essayer de débarrasser l’Europe d’Hitler et Assina l’autre petite sœur.

Un premier tome où je découvre le génocide arménien qui dénombrera plus d’un million de mort dont on parle peu et l’inexorable avancée de la folie des hommes où quand un homme décide d’un monde sans tel ou tel homme. Cette épopée, nous emmène à Alep, à Beyrouth, en Allemagne, en Russie, en Suisse, à New-York, pour finir rue des Hêtres Pourpres à Meudon qui donnera suite au tome 2 Le Chant d’Haïganouch.

Cette incroyable aventure est bouleversante, des scènes violentes, cruelles, brutales, la déportation, les tueries, la noirceur de l’âme humaine, mais elle cristallise nombre d‘émotions. J’ai eu la rage au ventre, la gorge nouée et les larmes au bord des yeux, j’ai aimé la bonté de Chakée, l’amour filiale des deux sœurs, j’ai eu pitié de Nazli et le sourire avec Haïgaz et Agop et son … je le tue !

Face à l’innommable, il y a l’amour, l’entraide, l’amitié et cette énergie de vivre qui avec la diaspora (qui signifie » je sème ») a pu s’employer ce que leur descendance puisse avoir le meilleur. Ian Manook est un infatigable conteur mais cette histoire issue de celle de son ancêtre, bâti sur des faits réels est puissante et prends aux tripes découvrez ce périple passionnant et dramatique!

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Commentaire ajouté par DesLivresEtMoi7 2021-09-19T18:37:39+02:00
Lu aussi

A travers ce roman, Patrick Manoukian nous propose donc une fresque historique et familiale enrichissante à plus d’un titre et émouvante comme on a rarement lu. La fiction rendant supportable la plus atroce réalité, l’auteur nous conte d’abord l’indicible et nous amène ainsi au plus près de l’horreur qu’ont connu ces pauvres gens. Alors on pleure et on souffre… Mais on tient et on soutient : C’est une question de survie, un devoir de mémoire, une lecture hommage aussi.

Dès lors on découvre l’Arménie, son peuple et sa culture, son histoire et ses racines, ses merveilles et ses supplices. On découvre l’Arménie à travers ces deux jeunes sœurs ainsi qu’une galerie de personnages tous plus inoubliables les uns que les autres, auxquels on s’attache immanquablement, qu’on lit pour mieux les accompagner au gré des nombreuses épreuves qui les attendent. Parce que c’est finalement la moindre des choses qu’on puisse faire pour eux.

Miroir littéraire d’une terrible tragédie, ce roman respire pourtant l’humanité, servi qu’il est par une plume d’une cruelle beauté, par un style d’une saisissante poésie pour un moment de lecture absolument mémoriel et mémorable.

En bref, un roman difficile à présenter tant il porte et emporte, tant il sidère et émeut, tant il frappe et touche parce qu’il nous ouvre les yeux sur une insupportable vérité : Il n’y aura jamais plus inhumains que les hommes entre eux. Un roman essentiel pour ne jamais oublier.

Chronique complète : https://deslivresetmoi7.fr/2021/09/chroniques-2021-loiseau-bleu-derzeroum-de-ian-manook.html

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Commentaire ajouté par vanig-tagada 2021-06-14T18:20:23+02:00
Diamant

J'ai finalement beaucoup apprécié ce livre. Difficile de lire les pages sans humanité du génocide, et pourtant la flamme de vie, l'espoir sont toujours présents à chaque page et on est embarqué avec Araxie et Haïganouch dans leur périple. Très pédagogique aussi, sans être moralisateur. C'est vraiment une réussite, quand on sait la difficulté du sujet abordé et l'implication de l'auteur dans cette histoire familiale.

L'histoire universelle de la vie qui reprend, pour tous les rescapés de ce "Grand Malheur" finalement....

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Commentaire ajouté par Imaginoire 2021-04-28T19:05:55+02:00
Diamant

Un livre merveilleux et difficile. Une nuit noire de laquelle percent malgré tout quelques étoiles... Le roman le plus personnel de Patrick Manoukian, alias Ian Manook, alias Roy Braverman. À l'heure où de nombreux pays, l'État Turc, le premier, ne reconnaissent pas le génocide Arménien, ce roman nous permet d'en apprendre plus et nous prouve que plus que l'État Turc, c'est l'humanité qui est à montrer du doigt.

Des personnages touchants, une saga familiale époustouflante. Un chef-d’œuvre.

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