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Isabelle me demande où se trouve la salle de bains. Je lui désigne le petit couloir, juste avant l’entrée. Elle s’esquive et une fois seul, je me maudis. Je ne sais pas m’y prendre, je ne sais pas comment faire pour que les choses aient l’air naturelles. Ce n’est pas seulement que j’ai oublié quelle doit être l’attitude d’un homme quand il est seul avec une femme qu’il désire, c’est aussi que jamais je n’ai ressenti quelque chose d’aussi fort. Isabelle est une marée qui emporte tout sur son passage. Elle déborde de vitalité et de puissance, et je suis à genoux quand je la regarde. J’aime sa voix. J’aime sa pétulance. J’aime sa manière de bouger. Je remarque toujours certains gestes qui lui appartiennent et qui me font chavirer. Je suis un spectateur quand elle est là et je n’ai pas besoin de tout ce qui m’entoure. Tout ce qui n’est pas Isabelle pollue. Il pourrait n’y avoir qu’elle. Je pourrais rester des heures et des vies à la fixer quand elle remonte nerveusement cette mèche de cheveux rebelle qui lui tombe fréquemment sur le lobe de l’oreille. Quand elle la relève, cette mèche, elle dévoile une partie de sa nuque qui me poignarde les yeux. Je n’ai jamais rien vu d’aussi érotique que cette nuque. Personne, pas même le plus prestigieux des peintres, ne pourrait en capturer l’essence, de cette scène. Et son sourire… Quand je la vois sourire, je veux dire sourire pour de vrai, mon cœur cogne si fort que je crains qu’il n’explose dans ma poitrine.
Afficher en entierQuatre mois et j’en veux encore, des mois. J’en veux tant que je veux en perdre le compte. Je ne veux plus de mur, plus de voie sans issue, plus de compteur. Ce putain de sablier, je ne le supporte plus, car je ne connais pas la quantité exacte de sable qu’il contient. Je voudrais qu’il soit chargé de toute la plage sur laquelle nous nous roulerons tout à l’heure en éclatant de rire. Je ne veux plus de limites.
Afficher en entierJe dois dormir quelques heures.
Pour l'instant, je suis dans un tel état de stress que mes pensées sont confuses. J'ai peur. J'ai peur de fermer les yeux. C'est dans le noir qu'ils sont les plus audacieux. Si je vais m'allonger et que je m'endors, ils vont venir, c'est sûr. Ils avanceront vers moi subrepticement, marquant de longues pauses pour faire monter la tension. Ils chercheront le soleil pour réchauffer leur sang froid mais dans ma misère, il n'y a pas de soleil ; il n'y a que les ténèbres et la caresse cuisante du froid. Ils vont donc s'agacer et s'en prendre à moi. Ils vont vouloir me mordre. Et même s'ils n'ont pas de dents, je les sais dangereux. Ils ont grignoté ma conscience et en veulent maintenant à ma chair.
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