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Extrait

Extrait ajouté par Jennifer-83 2018-12-11T14:43:42+01:00

PROLOGUE

32 ans plus tôt…

— Monsieur, ne restez pas sur notre passage, m’ordonna une des sages-femmes.

— Il y a trop de sang, l’hémorragie est trop importante ! s’écria le gynécologue.

Tout le personnel hospitalier s’agitait autour d’elle. Des bribes d’informations arrivaient jusqu’à mes oreilles, mais les mots n’avaient plus aucun sens. Je la serrai dans mes bras pour qu’elle ne m’échappe pas.

— Alycia, mon amour, reste avec moi, je t’en prie, je ne suis plus rien sans toi, sanglotai-je.

— On passe en césarienne, on doit s’occuper de l’enfant ! On risque de les perdre tous les deux, faites-le sortir ! hurla le médecin aux sages-femmes.

— Monsieur, venez, vous ne pouvez pas rester ici… me demanda d’une voix désolée l’une d’entre elles.

Je refusais de la laisser seule. J’enfouis mon visage dans son cou et m’imprégnai de son odeur. Elle ne réagissait toujours pas et je m’agrippai à elle comme un forcené. Depuis que j’avais posé mes yeux sur Alycia, elle était devenue le centre de mon univers, mon oxygène quand l’air m’était irrespirable, ma lumière, mon point d’ancrage, celle pour qui j’aurais donné ma vie.

Deux hommes de la sécurité de l’hôpital entrèrent dans la salle d’accouchement pour m’obliger à la lâcher. D’une main sur mes épaules, ils m’intimèrent de les suivre à l’extérieur, mais je n’obtempérai pas. Face à mon obstination, ils raffermirent la pression et ils me tirèrent vers la porte. Je me débattis avec la force d’un lion que l’on tente de mettre en cage.

Malgré la lutte que je menais contre ces hommes qui me séparaient d’elle, mes yeux ne la quittaient pas, et ce fut là que les siens, de magnifiques opales qui vous transperçaient le cœur, s’ouvrirent une dernière fois.

La fureur coula et se déversa dans mes veines telle de la lave en fusion et je repoussai mes geôliers avec une hargne dont j’ignorais l’existence.

Je courus vers ma lumière avant qu’elle ne s’éteigne et m’accroupis au bord du lit. J’attrapai sa main gelée en espérant prolonger le lien qui nous unissait. Dans un murmure à peine audible, elle me supplia :

— Promets-moi.

Sa main libre caressa ma joue avant de continuer.

— Promets-moi que tu veilleras sur notre enfant. Matthew sera ta bouée de sauvetage, ton nouveau combat, celui qui te fera te lever le matin. Le plus grand bonheur que tu n’aies jamais connu…

— C’est toi mon plus grand bonheur, ne me laisse pas, lui déclarai-je avec désespoir.

Les agents de sécurité étaient restés en retrait le temps que je lui fasse mes adieux, mais ils finirent par intervenir. L’un d’entre eux vint à ma hauteur et me demanda de sortir sans faire d’histoire, et l’autre croisa les bras sur son torse en signe d’impatience. Alycia fit un léger mouvement de la tête pour me signifier de les suivre.

— Je t’aime, lui murmurai-je avant de quitter la pièce.

Je ne voyais plus l’effervescence qui tourbillonnait autour d’elle. Je n’entendais plus le bruit du moniteur qui contrôlait les battements de son cœur et ceux de notre enfant. J’avais occulté la vision de son sang qui se répandait sur le sol. Le temps s’était subitement mis à ralentir autour de moi. Je n’avais vu qu’elle et tout ce que nous avions vécu ensemble ces cinq dernières années, jusqu’à ce que la porte se referme et que je m’écroule au sol.

Mon cœur s’était arrêté, on venait de lui retirer tout ce qui lui permettait de fonctionner. La seule qui avait su l’aimer et le protéger. La seule qui avait vu au-delà de mon nom, la seule qui m’avait fait vibrer rien qu’en me souriant. La seule capable de trouver les mots justes. La seule qui me rendait humain.

Je restai dans ce couloir qui collait à la perfection avec l’état dans lequel je me trouvais : vide, froid et sans âme. L’odeur typique de l’hôpital avait imprégné mes vêtements et je fus pris de nausées. Je déversai mes tripes dans la première poubelle aux alentours et demeurai planté là, contre le mur, perdu dans mes pensées. Ma vie ne serait plus jamais la même. Ce sentiment d’impuissance me déchirait de l’intérieur. Je n’avais rien pu faire, je n’avais pas su la protéger, je n’étais plus qu’une coquille vide.

Au bout de quelques minutes qui me parurent durer des heures, je l’entendis… Un cri… Celui de notre enfant. Il était en vie, mais mon cœur s’était asséché.

Une sage-femme sortit avec l’enfant dans les bras et s’avança vers moi avec une lenteur délibérée. Dans son regard, je compris que nous étions désormais seuls tous les deux. Elle me le tendit et la première chose que j’entrevis fut ses yeux. Deux magnifiques petites opales similaires à celles de sa mère qui me fixaient avec innocence. Le choc fut si violent que tout mon corps se mit à trembler. Je manquai d’air, la raison me quitta et je courus en direction de la sortie. Je n’avais pas l’intention de l’abandonner, mais sur le moment, il me fallait m’éloigner au plus vite de cette réalité insoutenable.

— Monsieur ! Monsieur ! Que faites-vous ? Votre fils…

Ces mots hurlés dans mon dos par cette femme ne m’atteignirent pas. Plus rien ne pourrait plus jamais m’atteindre. Alycia n’était plus et moi je n’étais plus rien.

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