Extraits

- Ou tu t'expliques clairement, Williams, rugit-il brusquement, ou je te balance par la fenêtre, juste histoire de vérifier si ton air con te donne des ailes!

Elle n'avait plus peur de l'orage et de ses coups de tonnerre. Ne disait-on pas que la foudre ne frappait jamais deux fois au même endroit ?

C'était quoi ce truc qui infiltrait son esprit cartésien en pleine analyses des questions qu'elle venait de lui poser ? C'était quoi ce sentiment absurde qui chauffait dans sa poitrine tandis qu'une autre partie de son cerveau était en train de se demander depuis combien de temps quelqu'un ne s'était pas intéressé à lui... mais vraiment à lui ?

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Elle reposa finalement le pinceau sur le chevalet. L’étreinte autour de son poignet se desserra, puis l’abandonna. Aussitôt le malaise revint l’assaillir, avec une puissance décuplée.

Cette fois, elle fut tout bonnement incapable de retenir les larmes qui coulaient le long de ses joues.

Deux bras puissants l’entourèrent fermement, et elle n’eut d’autre choix que de se laisser aller à cette étreinte irrésistible. Des sanglots la secouèrent soudain toute entière.

Une pensée étrange la traversa furtivement. Qu’importe qu’à l’avenir elle n’ait plus qu’une main… tant que Hunt la tenait dans la sienne.

La bouche de Hunt se posa sur son cou, juste sur cette zone derrière son oreille. Elle frissonna sous le souffle chaud qu’il relâcha dans un soupir.

— Si je pouvais prendre toute ta souffrance, Ava, je le ferai, crois-moi…

À cet instant, elle ne pouvait que le croire. Elle avait besoin de le croire.

— Je me briserais moi-même la main si cela permettait de guérir la tienne… Je porterais sur mes épaules tout le poids qui pèse sur les tiennes, quitte à marcher courbé les yeux rivés au sol jusqu’à la fin de ma vie…

Ce fut au tour du cœur d’Ava de pleurer des larmes de sang.

— Mais je ne peux pas faire tout cela. Par contre, ce que je peux faire, c’est te rendre ta liberté, ta tranquillité, t’aider à retrouver la paix. Et pour cela, il va falloir que tu me fasses confiance… On va partir en voyage.

“Elle n’ouvrit même pas les paupières. Mais elle frémit lorsque l’odeur masculine de Hunt envahit ses narines et qu’elle se retrouva blottie dans l’étreinte de ses bras.

C’était tout ce dont elle avait besoin, et pourtant c’était quasiment insupportable.

Elle voulait qu’il la serre contre lui, très fort, pendant des heures. Et elle voulait qu’il la lâche qu’il parte et emporte tout ce qu’il faisait naître en elle. Il apaisait ses peurs et il attisait ses craintes. Il faisait taire le tumulte dans sa tête et il créait le chaos dans son corps.

Mais en attendant, tout ce qu’elle était capable de faire, était de sangloter misérablement, le nez dans le vêtement qui couvrait son torse musclé.

La voix grave de Hunt l’enveloppa avec son lot de sensations contradictoires, l’apaisant et la survoltant tout à la fois.

— Tout va bien, Ava. Je suis là, tout va bien. Ta “réaction est normale. Tu es épuisée.

Il relâcha légèrement son étreinte et elle s’agrippa dans un geste désespéré à son tee-shirt, soudain ravagée par la crainte qu’il ne la laisse. Mais il se contenta de passer une main réconfortante dans son dos et de déclencher une série de petits frissons qui électrisèrent sa colonne vertébrale.

Il bougea doucement contre elle et, sans la lâcher, il saisit le bord du hamac pour le secouer. Un grognement aviné s’échappa du cocon de tissu.

— Debout, Harris ! Laisse ta place à la demoiselle et va cuver ailleurs !

Une suite de borborygmes inarticulés lui répondit.

Peut-être parce qu’elle était pratiquement collée contre lui, Ava sentit aussitôt l’agacement monter en Hunt, et si elle avait eu le courage de lever les yeux vers lui, elle était sûre qu’elle y aurait vu ses prunelles virer au gris couleur ciel d’orage.

Le mouvement sec qu’il fit pour retourner le hamac se répercuta dans tout le corps d’Ava et elle entendit le bruit sourd du corps de Harris qui chutait lourdement sur les planches de la terrasse.

Cette fois, les instincts de médecin d’Ava reprirent le dessus et elle tenta de se retourner pour voir à travers le brouillard de ses larmes si l’homme ne s’était pas blessé.

Ne t’inquiète pas pour lui. Il est tellement soûl qu’il n’a rien senti.

Effectivement, Hunt avait à peine fini sa phrase que des ronflements montèrent de l’endroit où Harris s’était échoué.

— Tu vas monter dans le hamac et tâcher de dormir un peu. On parlera plus tard.

Il lui manqua à la seconde où il se détacha d’elle. Mais elle était trop épuisée, physiquement et moralement, pour ne serait-ce que songer à lui désobéir. Elle se contenta de profiter encore un peu de la force vitale qu’il lui transmettait lorsqu’il lui prit la main pour l’aider à monter sur la couchette.

Elle s’allongea sur le tissu tendu, étonnée de trouver ça si confortable, et ses yeux se fermèrent dès qu’elle eut posé sa joue contre l’étoffe un peu rêche et tiède.

La fatigue l’emmitoufla de sa couverture épaisse et elle perçut à peine le frôlement de la main de Hunt sur son front et sa voix de plus en plus lointaine, de plus en plus lointaine, de plus en plus assourdie, à mesure qu’elle sombrait dans le néant.

— Dors. Je veille sur toi.”

“Elle perdit l’équilibre et une poigne ferme la saisit à l’instant même où elle basculait irrémédiablement.

Elle se retrouva à nouveau sur ses deux jambes flageolantes, soutenue par un bras serré autour de sa taille.

La chaleur du grand corps plaqué contre le sien manqua de la faire suffoquer. Une bouffée d’une odeur masculine et brute envahit ses narines et brouilla les quelques pauvres pensées qui étaient parvenues à subsister dans son cerveau épuisé.

Une dernière réflexion parvint à surnager dans ce marasme avant d’être emportée par le flot de sensations déclenchées par son éblouissement… et par la fermeté du torse musclé contre lequel sa tête dodelinait.

Quand ses pieds raclèrent le sol, elle comprit qu’elle était entraînée vers l’extérieur par une force implacable.”

Chapitre 23 :

" ...

  Derrière le canapé, voilà où il était planqué, eut-elle le temps de penser  tandis que la rousse poussait son avantage, inconsciente de l'ombre du danger qui planait sur elle.

- Que s'est-il passé Ava ? C'est ton nouveau mec ? C'est ça ? Celui avec qui tu avais rendez-vous hier soir ?

  Pétrifiée, Ava vit Hunt se figer derrière son amie. Ses sourcils se froncèrent et il darda un regard indéfinissable sur Ava.

  Un cauchemar. Elle vivait un cauchemar.

- Vous vous êtes battus ? À cause de... de l'autre ? Le vieux ?

  Cette fois, Ava pria de toutes ses forces pour que le sol s'ouvre et l'avale pour toujours. Les yeux de Hunt glissèrent sur le dos de Cassie, comme pour 'inciter à continuer.

  La rousse plaqua soudain sa main sur sa bouche et considéra Ava d'un air horrifié.

- Mon Dieu ! Tu l'as... tu l'as tué... C'est ça ? Il a essayé de te violer ? C'était un psychopathe sous ses airs de gendre idéal et il a essayé d'abuser de toi ? Et tu l'as frappé ?

  Elle mima un geste rageur de la main.

- Un coup derrière la tête, il a saigné comme un porc !

- Cassie ! tenta de l'interrompre Ava.

 Peine perdue. Mlle Sanders et son imagination débordante étaient lancées à pleine vitesse sur l'autoroute du grand n'importe quoi.

- Tu as essayé de le soigner, bien sûr ! Mais c'était trop tard... Oh, mon Dieu, ma chérie, reprit-elle d'un ton soudain attristé et compatissant. C'était de la légitime défense. On te trouvera le meilleur avocat et je...

  Derrière la jolie rousse, Hunt secoua la tête, agacé par ce bavardage incessant. Un simple mouvement qui suffit à stopper net le délire de Cassie. Elle s'immobilisa brusquement, la perplexité recouvrit son visage une nanoseconde avant que la main de Hunt n'encercle sa gorge.

..."

Chapitre 2 :

" Essayez de comprendre ce qui venait de se passer.

Si ces agresseurs connaissaient son domicile personnel, la voiture qu'il conduisait, ses habitudes, hors de question de retourner au QG, sauf à mettre en danger toute son équipe.

Il fallait d'abord qu'il fasse le point. Qu'il sache à qui il avait affaire.

Une refuge. Il lui fallait un refuge.

Et un docteur.

Ava.

Ava pourrait l'aider.

Il lui avait sauvé la vie des années plus tôt. Elle lui avait dit qu'elle avait une dette envers lui.

Il était temps de venir recouvrer sa créance."