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« Vous souriez beaucoup, pour sûr », dit l'homme à côté d'elle en première classe, un homme d'affaires qui n'avait pas reconnu Leisha. « Vous venez d'une grande fête à Chicago ?
- Non. D'un enterrement. »
Afficher en entier-Regarde par ici, Leisha, appela quelqu'un, et elle le fit. Une caméra automatique zooma si près de son visage que Leisha fit un pas en arrière, apeurée. Papa parla très sèchement à quelqu'un, puis à quelqu'un d'autre. Les caméras ne bougèrent plus. Une femme s'agenouilla soudain devant Leisha et lui tendit un micro.
« Quelle impression cela fait-il de ne jamais dormir, Leisha ?
-Quoi ? »
Quelqu'un rit. Ce n'était pas un rire gentil.
Afficher en entierCamden reprit l'avion pour l'est, ivre de rage contenue. Il lui loua un appartement à Cambridge avec un système de sécurité à serrure en E et un garde du corps nommé Toshio. Après son départ, Leisha renvoya le garde du corps mais conserva l'appartement. Il lui offrait plus d'intimité avec Stewart, intimité qu'ils utilisaient pour discuter interminablement de la situation. Leisha soutenait que c'était une aberration, un geste d'immaturité.
Afficher en entierPour son dos - ce n'était que pour son dos. Il sentait à nouveau sa vieille blessure. Après, il resta longtemps à la fenêtre, tenant encore l'aimant à papiers, sentant la tension quitter ses tempes, retrouvant son calme. Au-dessous de lui, le lac Michigan léchait paisiblement la rive ; la police avait expulsé les sans-abri au cours d'un nouveau raid juste la nuit précédent et ceux-ci n'avaient pas encore eu le temps de revenir. Il ne restait que leurs débris, jetés dans les buissons du parc au bord du lac : des couvertures en lambeaux, des journaux, des sacs plastiques, comme de pathétiques emblèmes piétiné. Il était illégal de dormir dans le parc, illégal d'y entrer sans permis de résidence, illégal d'être sans abri et sans domicile fixe. Tandis qu'Ong regardait, des gardiens de parc en uniforme commencèrent à ramasser méthodiquement les journaux pur les enfouir dans des réceptacles propres à propulsion automatique.
Ong prit le téléphone pour appeler le président du conseil d'administration de l'institut Biotech.
Quatre hommes et trois femmes étaient assis autour de la table en acajou ciré de la salle de conférence. Docteur, avocat, grand sachem, pensa Susan Melling, regardant Ong puis Sullivan puis Camden. Elle sourit. Ong surprit son sourire et prit un air glacial. Connard guindé. Judy Sullivan, l'avocate de l'institut, se tourna pour parler à vois basse à l'avocat de Camden, un homme mince et nerveux ayant l'air d'appartenir au plus offrant. Son propriétaire, Roger Camden, le grand Sachem en personne, était celui qui avait l'air le plus heureux de la pièce. Le petit homme mortellement redoutable (quelles qualités fallait-il pour devenir aussi riche, en partant de rien ? Elle, Susan, ne le saurait certainement jamais) rayonnait d'excitation. Il resplendissait, il flamboyait, si différent des futures parents habituels que Susan en fut intriguée. En général, les pères et mères prospectifs - surtout les pères - se tenaient là, l'air d'assister à une fusion d'entreprises. Camden avait l'air de fêter à un anniversaire.
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