Ajouter un extrait
Liste des extraits
Je détruis mon ennemi quand je fais de lui mon allié.
Afficher en entierNotre Père l'Eglise dit que la vengeance appartient à Dieu, se rappela-t-elle, et je le crois. Mais je crois aussi qu'il peut choisir à sa guise l'instrument de cette vengeance. Et en ce moment précis, je ne me sens pas très miséricordieuse.
Afficher en entierLa quantité est une qualité en soi.
Afficher en entierOn n'a jamais besoin des choses importantes... jusqu'au jour où en a absolument besoin.
Afficher en entierIl n'existe aucune vraie compensation aux sacrifices que les hommes et femmes en uniforme consentent pour les gens qu'ils servent et protègent. Comment attribuer un prix à la volonté de servir ? Comment verser un salaire convenable à la volonté de mourir pour protéger les autres ? Et comment honorer ceux qui ont tenu leur serment, donné toute la mesure de leur dévotion au service de leur nation stellaire, de leur foi en la dignité et la liberté ?
Afficher en entierLa dernière chose dont un vaisseau a besoin, c'est d'un officier qui sape l'autorité des autres. Tu t'apercevras que le règlement n'admet pas ce genre de comportement. Et je crois que tu te retrouveras avec la botte du second plantée tellement profond dans l'arrière-train que tu auras un goût du cuir dans la bouche pendant une semaine.
Afficher en entier« Cela fait beaucoup d’antimissiles, madame », remarqua d’une voix douce le capitaine Manfredi.
Le chef d’état-major s’était arrêté près du fauteuil de Michelle en regagnant son propre poste de commandement. Elle leva les yeux vers lui, interrogatrice.
« Je sais que nous avons accru notre espace de stockage pour les accueillir, répondit-il à la question muette. Malgré cela, nous n’en avons pas assez pour tenir ce volume de feu défensif éternellement. Et ils ne sont pas non plus tout à fait bon marché. »
Soit nous avons tous les deux une confiance absolue, songea Michelle, sarcastique, soit nous sommes des malades mentaux n’ayant rien de mieux à faire que feindre de s’impressionner l’un l’autre par leurs nerfs d’acier.
« Ils ne sont peut-être pas bon marché, dit-elle en reportant son attention sur son visuel, mais ils sont bien moins chers que ne le serait un nouveau vaisseau. Sans parler de ce que coûterait le remplacement de nos peaux.
— C’est un argument, madame, admit Manfredi avec un sourire en coin. C’est un argument.
— En outre, continua l’amiral, en arborant un sourire bien plus méchant, alors que la première salve de MPM havriens disparaissait sous les assauts de la force d’intervention, je suis prête à parier que les Mark 31 coûtent aussi considérablement moins cher que les missiles qu’on nous balance. »
La deuxième salve d’attaque suivit la première dans le néant bien avant d’atteindre le périmètre défensif intérieur. Ce fut aussi le cas de la troisième. Et de la quatrième.
Afficher en entierChacun des six supercuirassés du groupe désigné sous le nom de Contact-Quatre pouvait déployer six capsules simultanément, une fois toutes les douze secondes, et chaque capsule abritait dix missiles. Les systèmes de contrôle de feu havriens demeurant inférieurs aux manticoriens, la précision serait pour le moins faible. Raison pour laquelle l’amiral responsable avait choisi d’accumuler six lots de capsules de chaque supercuirassé, programmés pour des lancements différés, afin d’amener tous les missiles au même moment sur leurs cibles.
Il fallut soixante-douze secondes pour exécuter la manœuvre mais, lorsque ce fut fait, un peu plus de mille MPM se précipitèrent vers la FI-82.
Soixante-douze secondes plus tard, une deuxième salve, tout aussi massive, fut tirée. Puis une troisième. Et une quatrième. En l’espace d’à peine plus de sept minutes, les Havriens lancèrent à peine moins de treize mille missiles – presque un tiers des réserves de Contact-Quatre – vers les vingt vaisseaux spatiaux de la force d’intervention.
Afficher en entierUne manière de s’assurer qu’ils mesureraient la menace, songea ironiquement l’amiral Henke tandis que la force d’intervention adoptait son nouveau cap, obéissant à l’ordre issu du HMS Imperator, le supercuirassé porte-capsules qui servait à Honor de vaisseau amiral. Elle est après tout leur cauchemar personnel depuis le poste de Basilic ! Mais j’ignore s’ils ont relevé l’empreinte de l’Imperator en Héra ou Augusta. Probablement – ils savent au moins à bord de quel vaisseau elle se trouvait en Héra. Ce qui signifie sans doute qu’ils savent aussi fort bien qui ils viennent de prendre au piège.
Michelle grimaça à cette pensée. Aucun officier général havrien n’aurait hésité à détruire cette force d’intervention s’il en avait eu la possibilité, surtout après les victoires consécutives de la Huitième Force, mais savoir quel commandement il était sur le point de marteler ne pouvait le rendre moins pressé d’attaquer.
Afficher en entierHonor nous a prévenus que ces Havriens-là ne sont pas tout à fait stupides, se rappela-t-elle. Et nous n’aurions même pas dû avoir besoin de cet avertissement après ce qu’ils nous ont fait lors de l’opération Coup de tonnerre ! Mais, pour une fois, j’aurais vraiment aimé qu’Honor se trompe.
Ses lèvres s’étirèrent en un sourire sans joie puis elle sentit son équilibre mental lui revenir et son cerveau se mit à bourdonner tandis que s’y répandaient possibilités tactiques et arbres de décisions. Non que la responsabilité première lui appartînt : ce poids reposait sur les épaules de sa meilleure amie et, malgré elle, Michelle était soulagée que ce ne fût pas sur les siennes… ce qui lui inspirait un net sentiment de culpabilité.
Une douloureuse évidence s’imposait : toute la stratégie opérationnelle de la Huitième Force, depuis trois mois et demi, visait à pousser la flotte supérieure en nombre de la République de Havre à se redéployer et à adopter une attitude plus défensive tandis que l’Alliance manticorienne, affreusement déséquilibrée, se remettait sur pied. À en juger par l’embuscade dans laquelle venait de tomber la force d’intervention, cette stratégie était couronnée de succès. En fait, il semblait qu’elle le fût même bien trop.
Tout était tellement plus facile quand nous pouvions garder leurs équipes de commandement en sous-effectif… ou compter sur le Service de sécurité pour le faire à notre place. Hélas ! Saint-Just n’est plus là pour faire fusiller tout amiral que ses initiatives rendaient dangereux pour le régime. Les lèvres de Michelle tressautèrent d’un amusement sardonique quand elle se rappela avec quel soulagement les experts de Manticore, tout comme ses citoyens lambda, avaient accueilli la chute définitive du Comité de salut public. Peut-être était-ce un tout petit peu prématuré, songea-t-elle encore, car cela signifie que nous n’avons plus le même avantage en expérience opérationnelle et que ça se voit. Ces Havriens-là savent bel et bien ce qu’ils font. Merde.
Afficher en entier