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Sa gorge se serre. Il a du mal à respirer. Tu dois dire tes prières, a insisté Cassie. Il avait l'habitude de les prononcer chaque soir, mais la seule réponse que Dieu lui a jamais donnée, c'était non. Mon Dieu, laisse maman vivre, s'il te plaît. Non. Mon Dieu, fais en sorte que papa revienne, s'il te plaît. Non. Dieu non plus, on ne peut pas lui faire confiance. C'est un menteur, lui aussi. Il dessine des arc-en-ciel, comme pour promettre qu'il ne tuera plus jamais personne, puis il autorise les Autres à venir et à tuer tout le monde. Tous les gens qui sont morts doivent bien avoir prié, eux aussi, et pourtant Dieu a dit non, non, non sept milliards de fois. Sept milliards de non. Non, non, et encore non.
Le métal froid du Beretta sur sa peau nue. Ce froid comme une main fraîche sur son front. Megan qui respire par la bouche, lui rappelant les bombes déclenchées par le souffle humain.
Ils ne s’arrêteront pas, pense-t-il. Ils ne s'arrêteront pas tant que tout le monde ne sera pas mort. Dieu laisse cela arriver parce qu'il veut que cela arrive. Et personne ne peut gagner contre lui, puisqu'il est Dieu.
La respiration de Megan se fait moins forte. Les larmes de Sam sèchent. Il flotte dans un immense espace vide. Il n'y a rien, ni personne, juste un espace vide qui s'étend à l'infini.
Peut-être que c'est déjà arrivé, songe-t-il. Peut-être qu'il n'y a déjà plus aucun humain. Peut-être qu'ils sont déjà tous infestés.
Ce qui signifie qu'il est le dernier. Le dernier humain sur Terre.
Il plaque ses mains sur le pistolet. Ça le rassure. Megan a Nounours, lui le Beretta.
Si c'est une ruse, si ce sont tous des aliens déguisés, il ne les laissera pas gagner. En cas de besoin, il les tuera tous. Puis il s'installera dans la capsule de sauvetage, il montera jusqu'au ravitailleur et le fera exploser. Ils auront perdu - le dernier humain mourra -, mais au moins les Autres ne gagneront pas.
Dieu a dit non. Il peut en faire autant.
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Afficher en entier- Je te déteste ! criai-je.
Il secoua la tête.
- Non, c'est faux.
- Je veux te détester.
- J'espère que tu échoueras.
- Ne te mens pas à toi-même, Evan. Tu ne m'aimes pas - tu aime l'idée de moi. Tu confond tout ! Tu aimes ce que je représente.
Il pencha la tête. Ses yeux bruns brillaient plus que les étoiles.
- Que représentes-tu, Cassie ?
- Ce que tu penses avoir perdu. Ce que tu pensais ne jamais pouvoir obtenir. Je ne suis pas cela ; je suis juste moi.
- Et qu'es tu ?
Je savais ce qu'il voulait dire. Et, bien sûr, je n'avais aucun idée de ce qu'il voulait dire. C'était comme ça, cette chose entre nous, cette chose sur laquelle aucun de nous ne pouvait mettre le doigt, le lien sacré, indestructible, entre l'amour et la peur. Evan représente l'amour. Et moi, je suis la peur.
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Afficher en entier-Trop tard, je chuchote.
-Non! Ne te fais pas de soucis pour ce corps brisé. C'est inutile. Il n'est pas trop tard, Marika!
Spoiler(cliquez pour révéler)-Si, pour vous il est trop tard. Derrière lui, Cassie Sullivan me donne la réplique. Elle plaque le canon de son revolver sur la tête de mon créateur, et appuie sur la gâchette.
Afficher en entierNous sommes l’humanité. Notre nom est Cassiopée.
En nous, la rage, le chagrin, la peur.
En nous, la foi, l’espoir, l’amour.
Nous sommes le vaisseau de dix mille âmes. Nous les soutenons, nous les préservons. Nous portons leur fardeau et, à travers nous, leurs vies perdurent.
Elles reposent en nous, et nous en elles. Notre coeur contient tous les autres.
Un coeur, une vie - l’avènement de l’ultime vol de l’Éphémère.
Afficher en entier-Qu’est-ce que tu ferais si tu n’avais pas eu de corps pendant dix mille ans, et que tu en avais soudainement un ? Demandai-je.
Il pencha la tête et retint un sourire.
-J’irais sûrement aux toilettes.
Afficher en entierChaque fois que je pensais que ça ne pouvait pas empirer, ça empirait.
Afficher en entierVivants un jour, disparus le lendemain. La question n'est pas de savoir combien de temps nous serons là, mais ce que nous ferons de ce temps.
Afficher en entierRevenons un peu à Evan et à la raison pour laquelle je vais le tuer.
A la base, cela se réduit à une histoire d'alphabet.
Après que Sam m'a frappé le nez, je me suis précipitée hors de la salle de bain, trempée d'eau savonneuse, et là, j'ai carrément percuté Ben Parish. Mon visage droit dans son torse. Bang ! Ben traînait dans le couloir, comme si tout ce qui avait trait à Sam était sa responsabilité. Pendant ce temps, le petit crétin susmentionné me hurlait des obscénités dans le dos, la seule partie de mon corps encore sèche après que j'ai essayé de laver le sien, et Ben Parish, l'incarnation vivante de la phrase préférée de mon père, à savoir qu'il vaut mieux avoir de la chance qu'être intelligent, m'a regardée d'un air ridicule genre : Qu'est ce qui se passe ?, ridicule mais si mignon que j'ai été tentée de lui casser le nez pour qu'il ne soit plus aussi parishement sexy.
Afficher en entierSes yeux, son visage, son corps entier s'embrasent d'un sentiment impossible à conquérir, impossible à vaincre, immortel. La racine de son courage. La fondation de toute vie.
La joie.
Afficher en entier- Que représentes-tu, Cassie ?
- Ce que tu penses avoir perdu, ce que tu penses ne jamais obtenir. Je ne suis pas cela ; je suis juste moi.
- Et qu'es-tu ?
Je savais ce qu'il voulait dire. Et, bien sûr, je n'avais aucune idée de ce qu'il voulait dire. C'était comme çà, cette chose entre nous, cette chose sur laquelle aucun de nous ne pouvait mettre le doigt, le lien sacré, indestructible, entre l'amour et la peur. Evan représente l'amour. Et moi, je suis la peur.
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