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Extrait ajouté par ilovelire 2016-01-29T17:36:39+01:00

Dans l’immense forêt, enserré entre les frondaisons d’arbres plusieurs fois centenaires, s’élevait le petit château de Stanitza. Jadis, le prince Aloys l’avait fait construire, dans le style du XVIIe siècle, sur le modèle de celui qu’il possédait en un de ses domaines autrichiens. Très gris, très lézardé, en partie recouvert d’un lierre épais, il avait un aspect très romantique encore accentué par les grilles de ses fenêtres, la mousse ouatant les ardoises de son toit, les hautes cheminées dans les crevasses desquelles élisaient domicile les corneilles.

À l’intérieur, le mobilier ancien s’harmonisait avec l’âge et l’allure de la vieille demeure où, autrefois, les princes de Wittengrätz venaient s’installer pour un mois ou deux afin de se livrer à leur plaisir favori. Wladimir l’ayant complètement délaissée, il y manquait beaucoup de ce confort et de ce faste qui existaient dans les autres résidences princières. La domesticité envoyée à l’avance y remédiait du mieux possible avec ce zèle qu’elle apportait à servir un maître exigeant, qui ne souffrait aucune défaillance.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-01-29T17:36:29+01:00

Le prince eut un geste qui signifiait : « Oui, je sais. » Puis il dit avec un sourire amusé, nuancé d’une ironie très habituelle chez lui, surtout quand il était question des femmes :

– C’est une gracieuse petite panthère, une créature souple et féline. Elle griffera terriblement ses rivales, quand elle sera jalouse.

Aubert considéra pendant un instant, pensivement, le ferme profil, la bouche un peu dure sous la moustache d’un châtain presque foncé. Lui aussi, comme tous, subissait le charme de ce parfait grand seigneur, de cet homme dont le regard pouvait parfois devenir si glacialement méprisant et contenir à d’autres moments tant d’éblouissante séduction, tant d’attirant mystère. Oui, du mystère, car Aubert se demandait à cette minute : « Est-il mauvais ? N’y a-t-il chez lui, vraiment, que ce scepticisme, cet orgueilleux dédain qu’il affiche, en particulier à l’égard des femmes, et ce dur mépris dont il est, paraît-il, coutumier pour les êtres dépendant de lui ? »

Le soleil disparaissait complètement derrière les bois d’Uxage et, seul, son reflet s’étendait encore sur l’horizon. La voiture quitta la route pour s’engager dans une allée d’ormes et s’arrêta peu après dans la cour du château. Le prince, après un cordial « à tout à l’heure, mon cher », gagna son appartement pour changer de tenue. On le vit trois quarts d’heure plus tard apparaître dans les salons où se trouvaient déjà ses hôtes et ses invités. Presque aussitôt, le maître d’hôtel annonça que Son Altesse Sérénissime était servie.

Héritier des prérogatives des princes souverains, ses ancêtres, Wladimir présidait la table, ayant à sa droite Mme de Tercieux... Un peu plus loin, la comtesse Seminkhof s’entretenait de l’Algérie avec Aubert de Creuilly, l’un de ses voisins. Des cheveux sombres aux reflets bleutés encadraient son beau visage ambré. Les yeux très noirs, langoureux, caressaient l’interlocuteur. Mais Aubert, sérieux et défiant, croyait y voir d’inquiétantes lueurs. Il remarquait aussi le mouvement fébrile des mains aux ongles longs et brillants, des mains très blanches et potelées, mais aux fortes attaches. Parfois, le regard de l’officier se dirigeait vers Mlle Nadopoulo. Celle-ci, au contraire de sa mère, grande et superbement faite, était petite, mais vive, souple, onduleuse. Sa bouche très rouge souriait sans cesse, pour montrer de jolies dents. Les yeux, noirs et expressifs, caressaient et provoquaient. Dans les cheveux semblables à ceux de la comtesse Seminkhof, coiffés bas et tombant sur le front en bandeaux irréguliers, une fleur de cactus d’un rouge foncé se balançait à chacun de ses mouvements. Bien que ne possédant pas la régularité des traits qui existait chez sa mère, elle était aussi dangereusement séduisante et Aubert songeait en la considérant : « Voilà une de ces femmes dont on doit se garder comme du feu. Le prince de Wittengrätz ferait mieux de l’éloigner de lui. »

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-01-29T17:35:55+01:00

Celui dont il était ainsi question, enfoncé dans les coussins de sa voiture, regardait le jour décroître sur les bois assombris. Il avait donné l’ordre au cocher de ralentir l’ardeur des deux fougueux trotteurs, de telle sorte que l’équipage demeurât en arrière des autres. Près de lui, respectant son silence, était assis Aubert de Creuilly, jeune officier retour d’Algérie, convalescent d’une grave maladie et venu passer quelque temps chez ses cousins de Tercieux. Le prince de Wittengrätz, qui n’avait pas la sympathie facile, paraissait avoir pris vite en gré ce charmant garçon, très doué au point de vue intelligence et distinction, fils d’un officier tué en 1870 à la bataille de Saint-Privat. Il faisait de lui son compagnon préféré, pendant son séjour au château d’Uxage. Et cette faveur n’allait pas sans exciter de secrètes jalousies, car ils étaient nombreux les flatteurs empressés à encenser une personnalité qui tenait en Europe un très haut rang, de par sa naissance, sa fortune, son influence, sans parler de ses dons physiques et intellectuels.

Au cours du XVIIIe siècle, les Wittengrätz, d’origine autrichienne, avaient vu l’empire des Habsbourg leur contester la souveraineté de la principauté qui leur appartenait depuis des temps reculés. Le prince régnant d’alors, Aloys, résista dignement tant qu’il put. Mais la loi du plus fort l’emportant, il quitta l’Autriche et s’établit en Russie, dans les immenses domaines que lui avait apportés sa femme, seule héritière d’une des plus anciennes familles de l’aristocratie lituanienne.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-01-29T17:35:44+01:00

Les hôtes du vicomte de Tercieux revenaient de Biarritz où ils avaient passé l’après-midi. Leurs équipages : landaus, calèches, victorias, roulaient le long de la route conduisant au château d’Uxage, entre les prés sur lesquels descendait l’apaisante beauté du soir. Au-dessus des bois qui marquaient la limite du domaine, le soleil finissait de s’éteindre en pâles reflets roses et sa lueur mourante traînait sur la campagne silencieuse. Dans les voitures se continuaient les conversations commencées au départ, la plupart potins mondains plus ou moins bienveillants. Il était surtout question aujourd’hui de l’attention que le prince Wittengrätz semblait accorder à la jolie Myrrha Nadopoulo, « cette enragée coquette », comme la qualifiait, non sans quelque aigreur, Mme de Tercieux.

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