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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-22T16:47:19+02:00

Lorsque Anna avait eu dix-huit ans, les perspectives de Susie s’étaient illuminées quelque temps. Les portes qui étaient restées fermées depuis son mariage s’ouvraient devant elle lorsqu’elle apparaissait avec une si jolie débutante sous son aile, et elle avait put savourer les reflets glorieux des petits triomphes de sa belle-sœur. Mais, par la suite, sans aucune raison apparente, Anna avait changé étrangement et déçu les attentes de chacun. Elle n’encourageait jamais l’homme qu’il fallait, n’était jamais prête à faire ce qu’on lui demandait, négligeait de façon exaspérante tous les sujets d’une importance vitale et finit par montrer les symptômes d’une congélation semblable à l’état philosophique de Peter. Leur mère avait été dame d’honneur d’une princesse allemande. Leur père l’avait rencontrée puis épousée, alors qu’il était secrétaire à l’ambassade d’Angleterre de Saint-Pétersbourg, et Susie, qui avait entendu parler de la philosophie et de l’impassibilité allemande – et les méprisait toutes deux de tout son cœur –, conclut que la souche allemande était responsable, chez Anna et Peter, de tout ce qui dépassait son entendement. Parfois, lorsque Peter était encore plus sage et inapprochable que d’habitude, elle l’appelait « Herr Schopenhauer », ce qui avait pour effet immédiat de produire un silence qui durait des semaines, car en plus de l’aimer encore moins lorsqu’elle était espiègle, il se trouve qu’il avait effectivement beaucoup lu Schopenhauer, et il était peu agréablement conscient que c’était un mauvais point pour lui.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-22T16:47:09+02:00

Au bout d’un moment, sa perspicacité et son bon sens naturels lui firent saisir que ce qu’elle pouvait espérer recevoir comme maigres attentions lui venait de son argent. Il lui avait apporté Peter et un avenir agréable pour ses enfants, il avait converti une Dobbs en une Estcourt, il lui avait donné tout ce qu’elle avait qui ne valait rien. Une fois qu’elle eut complètement assimilé cela, elle commença à attacher une importance extraordinaire à la simple possession de l’argent. Elle devint très avare, faisant des difficultés pour les dépenses, ce qui attristait grandement Peter, non qu’il voulût son argent – maintenant que Estcourt était restauré comme au temps de son ancienne splendeur et remis en état de marche pour leur fils –, mais parce que la mesquinerie chez une femme était quelque chose qu’il ne pouvait comprendre, quelque chose de répugnant, de peu féminin, contraire à sa nature telle qu’il l’avait toujours conçue.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-22T16:47:00+02:00

Susie, la meilleure d’entre eux, était la beauté de la famille, et pour l’instant elle n’avait pas le moindre succès à Londres. Elle attribuait cela à l’indifférence de Peter, à sa lenteur à l’introduire auprès de ses amis. Ce n’était pas plus la faute de son mari que la sienne propre. Qu’y pouvait-elle si elle n’était pas jolie ? Il n’y avait jamais eu de beaux Dobbs, et ce n’était pas sa faute si elle était si désespérément franche, si elle ne pouvait dissimuler et ne dissimulait jamais son ardeur fiévreuse à faire d’agréables rencontres et à entrer dans les cercles convoités.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-22T16:46:52+02:00

C’était dur pour Susie qu’il fût devenu philosophe à ses frais. Elle n’aimait pas les philosophes. Car elle ne comprenait pas leurs façons silencieuses et leur humeur égale. Après avoir fait tout ce que Peter désirait quant au domaine du Devonshire, avoir fourni à Anna tout ce qu’il y avait de plus luxueux en matière de gouvernante et présenté à son mari un héritier de la fortune familiale, elle pensa qu’elle avait droit, elle aussi, de retirer quelques plaisirs et gratifications de sa position. Elle fut surprise de découvrir combien elle en avait peu. Vraiment personne n’aurait pu faire plus que ce qu’elle avait fait et l’on n’avait encore rien fait pour elle. Peter pêchait, lisait et il était difficile de l’arracher d’Escourt. Anna était bien entendu trop jeune pour être reconnaissante, mais voilà, elle prenait tout comme allant de soi, son inconscience comme son irritation.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-22T16:46:46+02:00

Peter Estcourt, presque plus encore que sa femme, était étonné qu’Anna n’eût pas trouvé de bon parti depuis des années. Bien sûr, elle n’avait pas d’argent, mais c’était une jolie fille de bonne famille et il aurait dû être aisé pour elle de trouver un mari. Il souhaitait de tout cœur qu’elle soit bientôt heureusement mariée car il l’aimait et savait qu’elle et Susie ne pourraient jamais, malgré toute leur bonne volonté, être bonnes amies. De plus, chaque femme devrait avoir une maison à elle, un mari et des enfants. Chaque fois qu’il pensait à Anna, il pensait exactement cela et, lorsqu’il arrivait au bout de ce raisonnement, il sentait qu’il ne pouvait rien faire de plus et pensait à autre chose.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-22T16:46:28+02:00

Anna avait maintenant vingt-quatre ans. Presque toutes les filles qui sortaient en même temps qu’elle étaient mariées, et elle se sentait comme un fantôme, hantant les salles de bal de la jeune génération. N’aimant pas ce sentiment, elle se raidit et devint de plus en plus inabordable. C’est à cette époque qu’elle se mit à inventer des excuses pour éviter la plupart des réceptions auxquelles elle était invitée et commença à affecter une simplicité dans ses toilettes et sa coiffure qui frôlait la sévérité. L’exaspération de Susie était maintenant à son comble.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-22T16:46:25+02:00

C’est à cette époque, lorsqu’elle avait à peine vingt-deux ans, qu’elle se mit à parler de balayage. Susie l’avait sérieusement réprimandée pour ne pas avoir répondu avec plus d’enthousiasme aux avances d’un riche et vieux célibataire, et avait en même temps fait allusion aux nombre de livres sterling qu’elle avait dépensées ces trois dernières années, ainsi qu’à la nécessité de mettre fin, en se mariant, à toutes ces dépenses. Au lieu d’être raisonnable et de parler des choses calmement, Anna avait alors déversé un flot de sentiments insensés sur la misère de savoir que l’on s’attendait à ce qu’elle soit aimable avec tous les hommes riches, combien la vie qu’elle menait était intolérable et qu’il valait encore mieux balayer les rues pour gagner sa vie.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-22T16:46:15+02:00

Lorsqu’elle était plus jeune et plus emphatique, elle parlait parfois de balayer les rues, mais Susie ne voulait pas entendre parler de balai. Son avis étant qu’un riche mari en bonne position était plus satisfaisant que des rues et bien plus susceptible d’un retour sur investissements, elle habillait Anna magnifiquement, la sortait, l’emmenait danser, dîner et faire ce que faisaient les autres jeunes filles.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-08-22T16:46:12+02:00

Lorsque Anna Estcourt atteignit l’âge de vingt-cinq ans et commença à se demander si les plaisirs à retirer de la vie en contrebalançaient les tracas, une chose extraordinaire se produisit.

C’était une fille extrêmement jolie, qui aurait dû s’amuser. Elle avait un visage irrégulier mais doux, des yeux charmants, des fossettes, un rire agréable et une silhouette mince et élancée. Elle aurait certainement dû profiter de la vie. Au lieu de cela, elle passait son temps en de folles méditations sur les énigmes de l’existence, les incommensurables pourquoi et comment réservés, en principe, aux femmes âgées ou communes. Les motivations qui poussent une femme à réfléchir ainsi sont nombreuses et variées ; dans le cas d’Anna, il ne s’agissait de rien de plus que de la présence perpétuelle de Susie, sa belle-sœur. Susie était riche, chose agréable en soi, mais elle était également franche. Son mari et Anna dépendaient entièrement d’elle, et sa richesse combinée à sa franchise la poussaient à faire d’incessantes allusions à la pauvreté des Estcourt.

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