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À force d'opportunisme politique et de décisions ineptes, la municipalité avait laissé pendant des années la police se morfondre sous la forme d'une organisation paramilitaire victime du manque d'hommes et de matériel. Infectée elle aussi par le virus de la politique, elle étouffait sous le nombre de responsables en tous genres, alors que les effectifs de la base étaient si clairsemés que les fantassins de la rue avaient rarement le temps, ou le désir, de descendre de leurs engins blindés et de leurs voitures pour rencontrer les gens qu'ils servaient. Ils ne s'aventuraient au-dehors que pour s'occuper de la racaille, et cela avait créé, Bosch le savait bien, une culture policière où tous ceux qui n'étaient pas vêtus de bleu étaient considérés comme des crapules et traités comme tels. Tout le monde.

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C’était la première fois qu’il lui disait ces mots. C’était même la première fois qu’il les disait à quelqu’un, pour autant qu’il s’en souvienne. Peut-être ne les avait-il jamais prononcés. Ils lui procuraient une sensation agréable, presque comme une présence palpable, une fleur chaude d’un rouge intense qui s’ouvrait dans sa poitrine. Il s’aperçut alors que c’était lui qui avait peur. Comme si, en disant simplement ces mots, il avait assumé une lourde responsabilité. C’était effrayant, mais excitant en même temps.

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Los Angeles avait beaucoup changé au cours de ces dernières années, mais cela n’était pas nouveau. La ville changeait en permanence, et c’était pour cette raison qu’il l’aimait. Mais les émeutes et la crise économique très profonde sur le paysage, celui de la mémoire, s’entend. Bosch se dit qu’il n’oublierait jamais le voile de fumée planant au-dessus de la ville comme une sorte de supersmog que ne parvenaient pas à chasser les vents du soir. Les images télévisées des bâtiments en feu et des pillards agissant en toute liberté. La police avait connu là les heures les plus sombres de son histoire, et elle ne s’en était toujours pas remise.

Tout comme la ville elle-même. La plupart des maux ayant conduit à ces fureurs volcaniques continuaient à se propager. Que cette ville offrait de beautés, mais également de dangers et de haine ! C’était une ville à la confiance brisée, une ville qui ne vivait plus que sur ses réserves d’espoir. Dans son esprit, Bosch se représentait la fracture entre les riches et les pauvres sous l’aspect d’un ferry bondé quittant un quai, bondé lui aussi, certaines personnes ayant un pied sur le ferry et l’autre sur le quai. Le ferry s’éloignait de plus en plus du quai, et, avant longtemps, ceux qui se trouvaient au milieu tomberaient à l’eau. Mais le ferry trop chargé risquait de chavirer à la première vague. Ceux qui étaient restés à quai s’en réjouiraient certainement. Ils priaient pour que survienne cette vague.

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A force d’opportunisme politique et de décisions ineptes, la municipalité avait laissé pendant des années la police se morfondre sous la forme d’une organisation paramilitaire victime du manque d’hommes et de matériel. Infectée elle aussi par le virus de la politique, elle étouffait sous le nombre de responsables en tous genres, alors que les effectifs de la base étaient si clairsemés que les fantassins de la rue avaient rarement le temps, ou le désir, de descendre de leurs engins blindés et de leurs voitures pour rencontrer les gens qu’ils servaient. Ils ne s’aventuraient au-dehors que pour s’occuper de la racaille, et cela avait créé, Bosch le savait bien, une culture policière où tous ceux qui n’étaient pas vêtus de bleu étaient considérés comme des crapules et traités comme tels. Tout le monde. Et pour finir, on se retrouvait avec des André Galton et des Rodney King. Avec des émeutes que les fantassins étaient incapables de maîtriser. Avec une fresque murale peinte sur la façade d’un poste de police et qui n’était qu’un foutu mensonge.

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Sakai abaissa la fermeture Eclair du sac noir jusqu’enbas. Bosch ignorait si le légiste connaissait l’existence de la signature, mais il décida de ne pas lui en parler. Penché au-dessus du corps, il l’observa de haut en bas comme s’il examinait avec soin chaque détail alors qu’en réalité il ne s’intéressait qu’aux ongles des orteils. Ces derniers étaient tout ratatinés, noircis et fendus. Et les ongles aussi, du moins ceux qui n’avaient pas carrément disparu. Bosch constata que le vernis rose vif était intact. Terni par les sécrétions de décomposition, la poussière et le temps, sans doute, mais intact. Et, sur le gros orteil du pied droit, il découvrit la signature, à tout le moins ce qu’on en voyait encore. On y avait peint soigneusement une petite croix blanche, la marque du Dollmaker. Elle figurait sur tous les autres cadavres.

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Edgar dénotait au milieu du petit groupe. Il ne portait pas de combinaison (en fait, il n’en portait jamais, car cela froissait ses costumes chics), mais avait réussi, Dieu sait comment, à atteindre cet endroit sous la bâche sans récolter la moindre trace de poussière sur les revers du pantalon de son costume gris croisé. Le marché de l’immobilier – activité annexe et jadis lucrative d’Edgar – était en plein marasme depuis trois ans, mais Edgar demeurait le type le plus élégant de toute la brigade. Bosch remarqua la cravate bleu ciel en soie soigneusement nouée autour du cou de l’inspecteur noir et se dit qu’elle avait dû lui coûter plus cher que ses propres chemise et cravate.

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La salle de billard de Chez Bing se limitait maintenant à trois murs noircis entourant un amas de débris carbonisés. Il n’y avait plus de toit, mais les policiers en uniforme avaient tendu une grande bâche en plastique bleu entre le sommet du mur du fond et la clôture métallique qui longeait le devant du terrain. Bosch savait qu’elle n’était pas là pour offrir de l’ombre aux inspecteurs pendant qu’ils travaillaient. Il se pencha en avant et regarda à travers le pare-brise. Ils tournoyaient déjà dans le ciel. Les charognards de LA. Les hélicos des médias.

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Bosch vit la porte de la salle d’audience numéro 4 s’ouvrir et les membres de la famille Church en sortir, suivis par leur avocate. C’était l’heure du déjeuner. Deborah Church et ses deux filles adolescentes ne lui adressèrent pas un regard. En revanche, Honey Chandler, surnommée par la plupart des flics et d’autres employés du tribunal « Money Chandler », lui jeta un regard assassin en passant. Ses yeux sombres comme acajou brûlé ressortaient au milieu de son visage bronzé à la mâchoire puissante. Sa silhouette disparaissait sous les plis sévères de son tailleur bleu. Bosch sentit l’animosité qui se dégageait du petit groupe de femmes le submerger comme une lame de fond.

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C’est un procès inhabituel, dans une affaire de droits civiques, qui s’ouvre aujourd’hui, puisqu’un membre de la police de Los Angeles est accusé d’avoir fait un usage abusif de la force, il y a quatre ans, en tuant par balle un prétendu serial killer qui, c’est du moins ce qu’avait cru le policier, tentait de s’emparer d’une arme. En réalité, le suspect voulait seulement récupérer sa perruque glissée sous son oreiller.

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Il n’y a aucun banc dans les couloirs du palais de justice de Los Angeles, situé dans le centre-ville. Aucun endroit pour s’asseoir. Quiconque se laisse glisser le long du mur pour s’asseoir sur le sol en marbre froid se fait rappeler à l’ordre par le premier officier de justice qui passe. Et il y en a toujours un qui passe.

Ce manque d’hospitalité est dû au fait que le gouvernement fédéral ne veut pas que son tribunal donne l’impression que la justice puisse être lente, voire inexistante. Il interdit que les gens s’alignent dans les couloirs, sur des bancs ou par terre, à attendre d’un air las que les portes de la salle d’audience s’ouvrent et qu’on appelle leur affaire ou celle de leurs chers emprisonnés. Il lui suffit qu’on assiste déjà à ce spectacle de l’autre côté de Spring Street, dans l’enceinte de la cour d’assises du comté. C’est tous les jours que les bancs dans les couloirs, et à tous les étages, y sont surchargés de personnes qui attendent. Des femmes et des enfants en majorité, dont les maris, les pères ou les amants sont sous les verrous. Des Noirs et des basanés, principalement. Dans l’ensemble, ces bancs ressemblent à des canots de sauvetage surpeuplés – les femmes et les enfants d’abord –, où les gens se pressent les uns contre les autres, à la dérive, à attendre, et attendre encore, que quelqu’un les aperçoive. Les petits rigolos du palais de justice les surnomment les « boat people ».

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