Ajouter un extrait
Liste des extraits
"Je croyais avoir fait ouvre littéraire, mais tout le monde, ce fameux tout le monde par qui tout arrive, y voyait un bouquin de cul, un de ces savoureux bouquins de cul écrit par une femme ni souffrante, ni laide, ni désespérée, donc forcément Don Juane, tête brûlée, chaudasse, pas froid aux yeux, fonceuse. Tout ça, que je ne suis pas. C'était depuis ce malencontreux malentendu que je ne me déplaçais plus sans Bombe."
Afficher en entier- Excuse-moi de n'être pas aussi décontractée que toi.
- Pas "aussi" ? pas du tout, tu veux dire.
- Toi, bien sûr, tu n'as aucun doute sur toi-même, tu es une bombe. Tu es fière de tes seins, de ton cul, de ta bouche, tu es même fière de ton intelligence. À un tel point de fierté, on pourrait croire que tout ça ne t'appartient pas vraiment.
Et c'est comme ça tous les jours depuis que Bombe, appelons-la Bombe ça lui va bien, depuis que Bombe a débarqué chez moi. Elle ne me laisse pas tranquille, elle ne me lâche jamais, je l'ai tout le temps sur le dos, dans le nez, elle me suit partout, nous n'allons plus l'une sans l'autre que je le veuille ou non. C'est comme ça. J'ai bien essayé de m'en débarasser au début, par la douceur : "Allez-vous-en, s'il vous plaît", par la violence : "Tire-toi !" En ne disant plus rien, en mettant la musique très fort, en changeant les serrures. En appelant la police qui me dit : "Pas de délit, pas de sanction, débrouillez-vous, parlez-lui, elle n'a pas l'air bien méchante.". Elle a toujours fini par reparaître à mes côtés, jamais démontée, ni découragée, ni en colère. A mon corps défendant, je l'ai acceptée. Elle est comme mon ombre, en plus lumineux. Elle prend beaucoup de place.
Afficher en entier