Extraits

Elle avait éprouvé quelques secondes cette idée de n’être que biologie, un corps intègre, composé d’organes vivants, de muscles intacts, d’un réseau de sang, protégé par un épiderme dérisoire, et qui allait être mis en pièces, dispersé - le sentiment brutal, poignant d’être vivant qu’expérimentent avec une intensité inconnue ceux qui s’apprêtent à mourir.

L'assassin masqué était artisan maroquinier, dans le civil.

Pour tuer, il utilisait tout une théorie de couteaux et scalpels destinés au travail de cuir, dont les formes diverses introduisaient un peu de variété dans les séquences de meurtres. chaque fois, la chose finissait pourtant de la même façon: il taillait une boutonnière sur sa victime, de la gorge au pubis, le ventre s'ouvrait et une quantité de sang exagérée (équivalent à la mer Rouge environ), se déversait sur le plancher, les meubles, les murs -- et parfois sur l'objectif de la caméra. [...]

Spoiler(cliquez pour révéler)Le film s'appelait Leather Killer.

Toute une vie de copies à bon marché, de contre-façons, la vie qu'on proposait aux gamines d'aujourd'hui, avec pour seul graal l'espoir d'enfin se faire remarquer- à défaut d'être remarquable...

Pauvre petite fille, songea-t-il. Tu espérais devenir une dame. Tu fantasmais sur des dames. Tu espérais devenir belle comme une des dames qu’on te montrait. Et tu as fini coupée en trois morceaux, vidée de ton sang, quelque part, sous la scie et les ciseaux d’un malade.

Pauvre petite conne, tu croyais que tu avais le temps, que tu y arriverais, avec le temps.