La carte postale

J'ai littéralement dévoré ce livre en à peine 2 jours et encore c'était pénible de devoir le reposer pour vaquer à mes autres occupations. Si je ne lui mets pas 5 étoiles, c'est tout simplement parce que j'avais quasiment deviné qui pouvait être l'auteur de cette fameuse carte postale, mais il a fallu tout de même que j'aille jusqu'au bout du livre pour en être sûre. C'est un livre qui, comme à chaque fois que je lis une histoire sur cette période, me fait réfléchir sur moi-même et sur les autres et de se poser la question, si ça recommençait de quel côté serais-je ? Il y a encore sûrement beaucoup de familles qui n'ont pas reçu de réponse sur le destin de leurs proches. Mes 2 grands-pères ayant été, l'un déporté politique et l'autre prisonnier de guerre en Allemagne, je n'ai moi non plus jamais eu de réponse sur ce qu'ils ont vécu, c'est toujours tabou, la différence c'est qu'ils ont eu la chance d'en revenir.

Multiples sujets : transmission, secret, transgénéalogie, psychologie, traumatisme du silence....guerre, extermination

J'ai pris le temps de la lecture qui se confond entre le passé et le présent...

J'ai du mal à imaginer le retour des camps, le silence, la chape de plomb, la reconstruction malgré l'horreur...

Très belle écriture. à découvrir

Tout débute par une carte postale. Une carte postale qui aura mis un certain temps à arriver étant donné qu'elle date de la Seconde Guerre Mondiale.

Anne Berest se retrouve à "enquêter" afin de découvrir la provenance de cette carte postale mais surtout son expéditeur.

Le livre, magnifiquement écrit et bouleversant, est scindé en deux.

D'une part, nous faisons un bon dans le temps et nous nous retrouvons à découvrir le quotidien des ancêtres de l'auteure pendant la guerre. Il y a par conséquent certains passages difficiles à lire mais nécessaire : n'oublions jamais ce qu'il s'est passé, n'oublions jamais que nos grands-parents l'ont vécu. Lire ces lignes m'a par moment été difficile mais j'ai particulièrement apprécié la lecture.

Dans un second temps, nous revenons à l'instant présent où l'auteure fait un vrai travail d'enquête. Elle va se retrouver à aller jusque dans le village où sa famille a été arrêtée afin de trouver des réponses. J'ai parfois été émue aux larmes tellement ce livre est prenant.

Pour les fans de ce type de lecture, je vous la recommande vivement.

J'ai profondément aimé cette lecture et je remercie Anne Berest pour avoir partagé cette part de l'Histoire ainsi qu'une partie de sa vie personnelle.

Chaque témoignage est d'une importance capitale pour ne jamais oublier.

J'ai déjà lu de nombreux livres sur la Seconde Guerre Mondiale, et bien que ce soit un sujet très important, je crois que je commence à m'en "lasser". Cela reste un sujet très déprimant.

Pourtant j'ai adoré "La Carte postale" car si ce livre évoque le destin d'une famille juive, elle ne se limite pas aux camps de concentration ou à la résistance, loin de là.

En fait, ce livre autobiographique démarre lorsque Lélia, la mère de l'autrice, reçoit une carte postale anonyme où sont inscrits les noms de parents juifs morts pendant la Seconde Guerre Mondiale. Bien des années après, sa fille, Anne Berest, va se lancer à la recherche de l'auteur de cette carte.

Le livre est composé de deux parties : la première revient sur la vie de la famille Rabinovitch depuis la naissance de la grand-mère d'Anne jusqu'au début de la Seconde guerre Mondiale, reconstituée grâce aux recherches de Lélia (sa mère). Pour la deuxième partie, c'est Anne qui prend le relais et enquête sur la vie de Myriam pendant et après la guerre afin de retrouver l'auteur de la carte postale.

J'ai adoré découvrir l'histoire de la famille Rabinovitch : on se dit toujours que ce qui se passe dans le pays voisin va s'arrêter à la frontière, que c'était le passé, que la société a évolué et que cela ne peut pas se reproduire. Il est facile avec le recul que l'on a à présent de savoir ce qui va se produire, mais c'est différent lorsqu'on le vit vraiment au quotidien. Même si l'on est soi-même persécuté, on estime toujours que c'est la faute des autres (juifs étrangers par exemple...). Puis à la sortie de la guerre, on se rend compte des difficultés à découvrir la vérité et reprendre une vie "normale". Comment continuer à vivre avec des gens qui ont collaboré ? L'antisémitisme encouragé pendant la guerre ne peut pas disparaître soudainement.

Si les passages dans le passé m'ont plus emportée que ceux dans le présent, j'ai trouvé que cette double temporalité était très intéressante. D'une part, cela met en valeur tout le travail de recherche et les difficultés à retrouver le passé de cette époque : les anciens ne sont pas prêts à en parler. Cela montre aussi les restes de l'antisémitisme que l'on ne remarque pas lorsqu'on n'y est pas confrontés. Et puis cela pose une question assez intéressante : qu'est-ce qu'être juif ?

En bref, c'était une très bonne lecture que je recommande.

Ce livre m'a intéressée, tenue en haleine et bouleversée. L'histoire familiale heurte de plein fouet la grande Histoire . Indépendamment des éléments historiques sur la 2ème guerre mondiale, l'axe de réflexion central porte surtout sur la question de la judéité : qu'est ce qu'être juif? Cette question est d'autant plus prégnante que chaque génération de cette famille se voit confrontée à l'antisémitisme , alors même qu'ils n'ont pas tous la même façon de croire ou ne pas croire, de pratiquer où non . Alors même qu'une génération a été décimée dans les camps , par le biais du mystère de cette carte postale reçue bien tardivement, les descendants se voient confrontés à la difficile compréhension de leurs origines. Il faut pour cela se heurter à un double paradoxe : l'envie et le besoin d'oublier l'horreur pour vivre, et l'absolue nécessité de ne pas laisser les siens sombrer dans l'oubli. Une magistrale leçon d'écriture, d'histoire, de philosophie et de résilience.

C'était en janvier 2003. Dans notre boîte aux lettres, au milieu des traditionnelles cartes de voeux, se trouvait une carte postale étrange. Elle n'était pas signée, l'auteur avait voulu rester anonyme. L'Opéra Garnier d'un côté, et de l'autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j'ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale.

J'ai mené l'enquête, avec l'aide de ma mère. En explorant toutes les hypothèses qui s'ouvraient à moi. Avec l'aide d'un détective privé, d'un criminologue, j'ai interrogé les habitants du village où ma famille a été arrêtée, j'ai remué ciel et terre. Et j'y suis arrivée. Cette enquête m'a menée cent ans en arrière. J'ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine.

Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre. J'ai essayé de comprendre comment ma grand-mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation. Et éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages. J'ai dû m'imprégner de l'histoire de mes ancêtres, comme je l'avais fait avec ma soeur Claire pour mon livre précédent, Gabriële. Ce livre est à la fois une enquête, le roman de mes ancêtres, et une quête initiatique sur la signification du mot "Juif" dans une vie laïque.

On se dit un énième livre sur cette période terrible, eh bien Anne Berest réussit à nous en apprendre encore et à nous émouvoir profondément. Je recommande ++

c'est un livre qui vous remue de l'intérieur

La première partie du roman est un récit imaginaire de ce qui est arrivé à cette famille. La deuxième partie, l'enquête qu'elle a menée avec sa mère pour identifier l'auteur de la "carte postale" et reconstituer l'histoire de ses arrière grands parents sous l'occupation, est captivante.

J'ai lu ce livre en même temps que "Recherche femme parfaite" et "Sagan 54". C'est de loin le meilleur des trois.

C'est avec émotion que je referme ce livre. C'est la première fois que je lis un roman sur la seconde guerre mondiale avec autant de détails tous plus horribles les uns que les autres.

L'histoire de Myriam, Lelia et Anne résonnera en moi encore longtemps.