Extraits

Elle pleurait comme on pourrait s'imaginer que le fait un oiseau. Comme perchée sur sa branche sanglotant une merlette dont un nuisible a dévoré les oisillons.

Ce n'était pas seulement une femme séduisante qui se trouvait à ma droite. C'était la vie, tout simplement la vie, la vie incarnée par le corps d'une femme qui parlait, qui bougeait, qui mangeait, qui souriait, qui écoutait, qui paraissait heureuse : un corps qui aurait dû ne plus exister et qui pourtant était bien là (...)

(...) Mathilde et Nicolas s'étaient détectés dans la multitude et avaient soudé leurs âmes pour faire leur vie ensemble, ne pouvant envisager dès lors d'endurer l'existence, affronter la laideur du monde et triompher de sa réalité qu'en compagnie l'un de l'autre.

Une rousse piquante et délurée était assise en face de moi au charme de laquelle j'avais toujours été très sensible (...). D'autres jeunes femmes étaient là également, sans doute plus jolies que ne l'était Marie, objectivement plus séduisantes, mais Marie les éclipsait toutes, y compris la séductrice épicée assise en face de moi, qui par comparaison m'a paru au bout d'un moment complètement éteinte, tout à fait commune et vaine, ennuyeuse, elle n'existait plus.

Le seul critère qui compte n'est plus son âge, mais la vitalité dans le moment présent. Est-ce qu'on est en état de vie, ou pas. Ne plus avoir d'âge, cela ne veut pas forcément dire qu'on est vieux, cela veut dire qu'on est jeune tant qu'on entretient sa vitalité.