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La magie était libre à nouveau.

Sa musique résonnait sur les nerfs de Gair comme sur les cordes d'une harpe, promesse de puissance vibrant sous ses doigts. Il n'avait qu'à l'accueillir à bras ouverts, s'il osait. Il appuya le front sur ses genoux et se mit à prier.

- Je Vous salue, Mère pleine de grâce, lumière et vie de ce monde. Heureux les débonnaires, car ils trouveront force en Vous. Heureux les miséricordieux, car ils trouveront justice en Vous. Heureux les égarés, car ils trouveront salut en Vous. Amen.

Phrase après phrase, verset après verset, la prière s'échappait de ses lèvres gercées. Il serra convulsivement les doigts, cherchant la forme familière des grains de son chapelet pour ne pas perdre le fil, bien que ce soit fait depuis longtemps déjà. Lorsque les mots lui manquèrent, il serra ses genoux encore plus fort sur sa poitrine et recommença.

- Maintenant, je suis égaré dans les ténèbres, ô Mère, je me suis écarté de Votre voie, guidez-moi de nouveau...

La musique chuchotait toujours à son oreille. Rien ne pouvait en couvrir le murmure enjôleur. Ni les prières, ni les supplications, ni même les quelques hymnes dont il se souvenait encore. Elle était partout : dans les murs de fer rouillé de sa cellule, dans la sueur nauséabonde qui luisait sur sa peau, dans les couleurs qu'il voyait dans le noir. A chaque inspiration qu'il prenait, elle devenait un peu plus forte.

Un carillon argentin retentit. Gair ouvrit les yeux et fut ébloui par une lumière si vive, si blanche, qu'il dut se protéger le visage.

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"Tu es aussi tendu qu’une nonne dans un bor­del."

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"Il y a des choses dans la vie auxquelles on ne peut rien changer, qu'il faut simplement accepter. La mort. Les Taxes. Et les files d'attente."

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"Ce sont les amis qui font la meilleure famille, disait ma mère. Au moins, on peut les choisir."

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- Ces livres ne sont-ils pas hé­ré­tiques ?

- Qu’est-ce que l’hé­ré­sie, si ce n’est un point de vue dif­fé­rent ? Les livres sont faits pour être par­ta­gés, Gair. Ils de­vraient être ou­verts à tout le monde, non conser­vés à l’abri des re­gards parce qu’ils risquent, le ciel nous en pré­serve, d’en­cou­ra­ger la li­berté de pen­sée.

Gair fronça les sour­cils.

- Mais l’In­dex a été créé pour nous pro­té­ger du péché.

- Et quel péché est-ce là ? ré­pli­qua le vieil homme. Le péché de phi­lo­so­phie, d’as­tro­no­mie, de mé­de­cine ? Non ; l’In­dex a été créé pour contrô­ler les connais­sances et main­te­nir les gens dans l’igno­rance, les lais­ser croire que la fièvre est due à un dés­équi­libre des hu­meurs, plu­tôt qu’au fait d’avoir creusé les la­trines trop près du puits.

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Les livres sont faits pour être partagés, Gair. Ils devraient être ouverts à tout le monde, non conservés à l'abri des regards parce qu'ils risquent, le ciel nous en préserve, d'encourager la liberté de pensée.

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Gair ouvrit les yeux. Il était de retour dans son lit. On l’avait débarrassé de ses vêtements humides, et séché, mais il avait un mauvais goût dans la bouche et un violent mal de crâne. Alderan était assis sur la couchette opposée, adossé à la cloison. Un livre était ouvert sur ses genoux. Un soleil radieux se déversait par le hublot, formant une flaque sur le plancher.

— Bon retour parmi nous. (Le vieil homme posa son livre à côté de lui.) Veux-tu un peu d’eau ?

— Oui, s’il vous plaît. Que s’est-il passé ?

— Tu as vomi partout sur les bottes du capitaine Dail, puis tu es tombé dans les pommes. On t’a descendu ici pour te laisser te reposer.

— J’ai l’impression que ma tête va tomber de mes épaules.

— Si ça peut te consoler, ça devient plus facile avec l’entraînement. Ce ne sera pas aussi douloureux la prochaine fois, répondit Alderan en remplissant à l’aide d’une cruche en bois un gobelet qu’il lui tendit.

Gair se redressa péniblement et but à longs traits. L’eau avait un goût sucré après l’aigreur qu’il avait dans la bouche.

— Je connais l’existence de la magie depuis des années, mais c’est la première fois que ça me fait cet effet-là, dit-il au bout d’un moment.

— Le Maître des Épées ne t’a-t-il donc jamais fait travailler dur au point d’en vomir ? C’est exactement la même chose. Puiser à ce point dans le Chant est exténuant, et hier soir tu y as puisé plus que je n’avais décemment le droit d’attendre de toi. J’aurais aimé avoir eu le temps de mieux t’y préparer.

— Je crois que je vais survivre à l’expérience. De justesse. (Gair se massa le front.) Par les saints, ça fait mal ! Il y a eu beaucoup de dégâts ?

— Étonnamment peu. On est en train de réparer le mât, et à part une ou deux planches qui ont sauté là où il a heurté le gaillard d’avant, le bateau n’a subi aucun dommage sérieux. Tu as besoin de quelque chose pour ta tête ?

— Je veux bien, merci.

— Ça ne va pas s’arranger au soleil. Je vais chercher ma sacoche.

Pendant que le vieil homme allait à sa cabine, Gair s’adossa à la cloison et essaya de se détendre. Non loin de lui, une pompe faisait entendre un sourd cliquetis et, au-dessus de sa tête, les charpentiers du bateau jouaient de leurs marteaux et de leurs scies en cadence avec le martèlement de son crâne.

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Alderan avait-il raison de dire que le péché n’existait que dans la tête des hommes ? Si oui, était-il un sorcier ? Aux yeux de l’Église, voix de la Déesse sur terre, assurément. Aux yeux des autres gens ? Peut-être, peut-être pas. Il était né avec ce don ; cela en faisait sûrement un don d’Eador Elle-même. Était-il un sorcier à Ses yeux ? C’était là une question à laquelle il n’avait pas de réponse.

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— Il n’y a rien que je puisse vous dire de plus. (Il tira violemment sur ses entraves et le cuir épais de ses menottes lui mordit la chair des poignets.) Combien de fois encore dois-je vous le répéter ?

— Mentir est un péché devant la Déesse, répliqua abruptement la voix dure. Le monde est tel qu’il est, et le décrire autrement, c’est mettre en doute la perfection de Sa création. Réponds aux questions qui te sont posées, ou tu connaîtras le châtiment lié à ton péché !

— J’ai répondu à ces questions, répliqua Gair.

Des filets de sang coulaient sur ses mains.

— Qui est ton démon ?

— Je n’ai pas de démon.

— Qui est ton démon ?

— Je n’ai pas de démon ! Je vous l’ai déjà dit mille fois !

— Qui est ton démon ?

Gair secoua la tête. C’était absurde. Les mêmes questions, les mêmes réponses, encore et encore, éternellement. Cent ans sur cette satanée chaise, le cul engourdi et les jambes convulsées de crampes, qu’il ne pouvait soulager parce qu’elles étaient enchaînées au sol. Mille ans dans cette petite pièce humide et froide à respirer la fumée âcre d’une lampe à huile et sa propre puanteur. C’était absurde.

— QUI EST TON DÉMON ?!

— Vous perdez votre temps.

— Parle, mon garçon, et sois sauvé ! Qui est ton démon ?

— Je n’ai pas de démon ! Pour l’amour de la Déesse, vous ne m’écoutez donc pas ? (Sa voix se brisa.) Je n’ai pas de démon !

— Blasphémateur !

— Blasphémer est un péché, Gair. Invoquer Son nom en vain de cette façon…

La voix suave secoua lentement, tristement la tête.

— Dis-nous ce que nous voulons savoir, reprit sèchement l’autre interrogateur. Et dis la vérité !

— Je ne sais pas ce que vous voulez que je vous dise, répondit Gair en serrant et en desserrant les poings, ses doigts glissant sur son propre sang. Je vous ai déjà dit la vérité. Je n’ai pas de démon. Je n’ai pas de génie familier. Il n’y a pas de sabbat.

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Devant le brasero, le maréchal-ferrant enroula un bout de cuir autour du manche du fer à marquer et le sortit des braises. Le talon de l’outil, couleur de paille, dégagea une volute de fumée qui fit ondoyer l’air.

O Déesse, non. Gair lutta pour dégager sa main, mais les sangles le retinrent fermement.

— Non, réussit-il à souffler. (Il prit une inspiration sifflante entre ses dents serrées.) Déesse, je vous en prie ! Non !

La chaleur palpitante du fer qui était soigneusement, presque délicatement, positionné au-dessus du centre de sa paume lui fit l’effet d’un coup. Tout son corps se couvrit soudain de sueur. Du coin de l’œil, le maréchal-ferrant regarda brièvement Bredon, quêtant son approbation. Puis il appuya le fer sur la peau de Gair.

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