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Sophie Bridgerton tenait son existence pour presque parfaite. Elle adorait son mari, elle aimait sa maison confortable, et elle était à peu près certaine qu’il n’existait pas au monde de créatures plus belles, plus intelligentes, plus… tout que ses deux petits garçons.
Ils étaient certes obligés de vivre à la campagne parce que, en dépit de l’influence considérable de la famille Bridgerton, les circonstances de la naissance de Sophie la rendaient susceptible de ne pas être reçue par certaines maîtresses de maison exigeantes.
Sophie les qualifiait d’exigeantes, Benedict, de tout autre chose.
Mais cela n’avait pas vraiment d’importance. Benedict et elle préféraient vivre à la campagne, ce n’était donc pas un gros sacrifice. Même si l’on continuait de chuchoter que la naissance de Sophie n’était pas celle qu’il fallait, l’histoire officielle voulait qu’elle fût une lointaine parente – et tout à fait légitime – de feu le comte de Penwood. Personne n’avait vraiment cru Araminta lorsqu’elle avait confirmé cette histoire – il n’empêche qu’elle l’avait bel et bien confirmée.
Sophie savait que lorsque ses fils seraient grands les rumeurs seraient suffisamment anciennes pour qu’aucune porte ne leur reste fermée si jamais ils souhaitaient prendre leur place dans la haute société londonienne.
Pour que son bonheur soit complet, il ne lui manquait plus que de trouver un mari à Posy. Pas n’importe quel mari, bien sûr. Posy méritait le meilleur.
— Elle ne convient pas à n’importe qui, avait admis Sophie, la veille, devant son époux. Cela ne signifie pas pour autant qu’elle n’est pas un excellent parti.
— Bien sûr que non, avait-il murmuré.
Il essayait de lire le journal. Celui-ci avait beau être vieux de trois jours, il n’en demeurait pas moins qu’à ses yeux il s’agissait de nouvelles.
Sa femme lui jetant un regard aigu, il se hâta d’ajouter :
— Je veux dire, bien sûr. C’est-à-dire que dans un cas comme dans l’autre, elle fera une excellente épouse.
Sophie poussa un soupir.
— Le problème, c’est que la plupart des gens ne semble pas se rendre compte qu’elle est charmante.
Benedict opina, conscient du rôle qu’il jouait dans cette scène particulière. Il ne s’agissait pas vraiment d’une conversation. Sophie réfléchissait tout haut, et il n’était là que pour acquiescer ou pour l’encourager.
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