Ajouter un extrait
Liste des extraits
Merci, Michael, d'avoir laissé mon fils aimer Francesca avant toi.
Afficher en entierManifestement, Francesca éclipsait toutes les débutantes au frais minois. Le nombre de ses prétendants doublait chaque jour, du moins était-ce l'impression de Michael, qui ne pouvait traverser le hall sans buter sur quelque jeune niais éperdu d'amour.
Il y avait de quoi vomir. De préférence sur le jeune niais en question.
Afficher en entierPuis, avant qu'elle ait eu la présence d'esprit de pousser un gémissement exaspéré, il la hissa sur ses pieds, la souleva, et la déposa sur son cheval.
— Michael ! glapit-elle.
— Je préférais le ton d'hier soir, commenta-til, pince-sans-rire.
Sans réfléchir, elle le gifla.
— Je suppose que je l'ai mérité... dit-il en grimpant derrière elle.
Il se plaqua contre elle sans ménagement, si bien que, coincée contre la selle, elle se retrouva pratiquement assise sur lui, et ajouta:
— ... mais pas autant que vous mériteriez quelques coups de fouet pour votre conduite insensée.
Francesca laissa échapper un hoquet indigné.
— Si vous espériez me voir tomber à genoux devant vous pour implorer votre pardon, reprit-il, sa bouche scandaleusement proche de son oreille, il ne fallait pas vous conduire comme une écervelée et vous enfuir sous la pluie.
— Il ne pleuvait pas lorsque je suis partie, répli- qua-t-elle, assez puérilement, avant de pousser un « Oh ! » de surprise lorsqu'il talonna sa monture.
Afficher en entierDans toute vie, il y a un tournant décisif. Un moment si intense, à la fois si puissant, si évident que l'on a l'impression d'avoir reçu un coup au cœur et que, le souffle court, on sait, sans le moindre doute possible, que notre existence vient de basculer définitivement.
Pour Michael Stirling, cet instant survint le jour où ses yeux se posèrent pour la première fois sur Francesca Bridgerton.
Ce séducteur impénitent, cet expert en chassés-croisés amoureux qui n'aimait rien tant que se laisser prendre au piège pour mieux savourer sa victoire, ce libertin qui avait toujours su caresser, embrasser et posséder sans jamais engager son cœur, n'eut besoin que d'un regard pour s'éprendre de Francesca Bridgerton, avec une telle passion que c'est un miracle s'il parvint à n'en rien montrer.
Afficher en entier— Sir Geoffrey, protesta-t-elle, je dois vraiment...
C'est alors que ses lèvres, humides, molles et répugnantes, s'écrasèrent sur les siennes.
— Non ! parvint-elle à crier.
Hélas ! Il semblait bien résolu à l'embrasser. Francesca se débattit, mais il était plus fort qu'elle ne s'y était attendue et n'avait manifestement aucune intention de la laisser partir. Tout en essayant de le repousser, elle commença à plier la jambe afin de lui asséner un coup de genou bien placé, mais avant qu'elle en ait le temps, sir Geoffrey sembla... littéralement. .. se volatiliser.
— Oh ! s'entendit-elle crier.
Elle perçut un mouvement dans l'obscurité, le bruit d'un coup de poing, suivi d'un gémissement de douleur qui n'avait rien de feint. Le temps qu'elle comprenne ce qui se passait, sir Geoffrey était affalé sur le sol, jurant tout ce qu'il savait, tandis qu'un homme le dominait de toute sa hauteur, le pied fermement planté sur son torse.
— Michael ? appela Francesca, qui n'en croyait pas ses yeux.
— Un mot de vous, dit-il d'une voix qu'elle ne lui avait jamais entendue, et je lui brise les côtes.
— Non ! s'écria-t-elle.
Afficher en entierCet homme était tout de même Colin Bridgerton, le plus âgé des frères Bridgerton encore célibataires, celui qui avait quasiment fait profession d’éviter le mariage !
— En effet, dit Bridgerton d’un ton égal. J’ai pensé qu’il était temps, mais je suppose que l’honnêteté est de mise entre nous, aussi dois-je reconnaître qu’elle ne m’a pas obligé à lui poser deux fois la question. Si cela peut vous rassurer, cependant, sachez qu’il m’a fallu plusieurs minutes pour lui arracher un « oui ».
Michael le fixa, incrédule.
— Sa première réaction à ma demande, admit Colin, a été de tomber sur le trottoir. La surprise, je suppose.
Michael faillit regarder autour de lui, histoire de s’assurer que l’on n’avait pas monté une farce à son insu.
— Euh… elle va bien ? s’enquit-il.
— Oh, très bien, répondit Colin.
Michael se racla la gorge.
— Puis-je vous demander l’identité de l’heureuse élue ?
— Pénélope Featherington.
(pp. 234-235).
Afficher en entierFrancesca aurait été bien incapable de dire laquelle de ses trois compagnes avait prononcé chacune de ces réponses distraites car, comme elle s'en rendit soudain compte, elles étaient toutes les quatre occupées à regarder Michael et son aréopage d'admiratrices.
— Il faut reconnaître qu'il est beau, soupira Sophie. Oh, cette somptueuse crinière noire !
— Sophie ! s'exclama Francesca.
— C'est la vérité! se défendit Sophie. Et vous n'avez pas protesté quand Kate a dit la même chose.
— Vous êtes toutes les deux mariées, marmonna Francesca.
— Dois-je en déduire que je peux faire des remarques sur son physique ? s'enquit Éloïse. Après tout, je suis une vieille fille ! Francesca tourna vers sa sœur un regard incrédule.
— Michael est le dernier homme que tu souhaiterais épouser.
— Pourquoi cela ? C'était Sophie qui avait posé la question, mais Francesca remarqua qu'Éloïse attendait sa réponse avec une curiosité non dissimulée.
— Parce que c'est un épouvantable libertin !
— C'est drôle, murmura Éloïse. Quand Hyacinthe a dit la même chose il y a quinze jours, tu t'es mise en colère. On pouvait compter sur Éloïse pour se souvenir de tout !
— Hyacinthe ne savait pas de quoi elle parlait, répliqua Francesca. Comme toujours. En outre, nous évoquions sa ponctualité, pas ses dispositions pour le mariage.
— Et qu'est-ce qui le rend si immariable ? s'enquit Éloïse. Francesca posa un regard grave sur sa sœur aînée. Si Éloïse s'imaginait qu'elle pouvait jeter son dévolu sur Michael, elle était folle.
-Eh bien ? insista Éloïse.
— Il ne pourrait jamais se contenter d'une seule femme, répondit Francesca. Et je doute que tu acceptes joyeusement d'être trompée.
— Non, murmura Éloïse. À moins qu'il n'accepte joyeusement d'être roué de coups. Les quatre jeunes femmes accueillirent cette remarque par un silence, sans pour autant cesser de dévorer Michael du regard. L'objet de leur admiration se pencha pour murmurer quelques mots à l'oreille d'une de ses compagnes, qui rit sottement et rougit en portant la main à sa bouche.
— Quel séducteur ! commenta Kate.
— Aucun doute,confirma Sophie. Mais ces femmes n'ont aucune chance. Il gratifia alors une autre de ses admiratrices d'un lent sourire qui arracha un soupir collectif aux dames Bridgerton.
— N'avons-nous vraiment rien de mieux à faire que d'espionner Michael ? s'enquit Francesca, dégoûtée. Kate, Sophie et Éloïse se regardèrent en battant des cils.
— Non.
— Non.
— Je crois que non, conclut Kate. Pas pour l'instant, en tout cas.
Afficher en entierPeut-être, maintenant que le chagrin était moins vif, réussirait-il à entretenir avec Francesca des relations amicales, sans avoir l'impression d'être un voleur complotant pour s'emparer d'un trésor longtemps convoité.
Afficher en entier-Je ne supporte pas cette situation fausse, continua-t-il. Il avait parlé si bas qu'elle n'était même pas certaine d'avoir compris ses paroles. Tout ce qu'elle parvint à articuler fut :
— Pourquoi ?
Elle crut qu'il ne répondrait pas. Il semblait en proie à une tension insoutenable. Puis il se mit à trembler. Francesca se couvrit la bouche de sa main. Pleurait-il? Ou bien... Était-il en train de rire ?
— Oh, Seigneur Francesca ! s'écria-t-il avec un rire vibrant de dérision. C'est vraiment la meilleure ! j Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Il avait prononcé ce dernier mot sur un ton chaque fois différent, comme s'il s'adressait à une personne différente.
— Pourquoi ? demanda-t-il une fois de plus en haussant le ton et en se tournant vers elle. Pourquoi ? Parce que, pour mon malheur, je t'aime. Parce que je t'ai toujours aimée. Parce que je t'aimais quand tu étais avec John, je t'aimais quand j'étais aux Indes. Dieu sait que je ne te mérite pas, mais je t'aime tout de même.
Francesca s'appuya contre la porte, prise de faiblesse.
— Que dis-tu de cette bonne plaisanterie ? ironisat-il. Je t'aime. Je t'aime, toi, l'épouse de mon cousin. Je t'aime, toi, la seule femme que je ne peux avoir.Je t'aime, toi, Francesca Stirling Bridgerton.
Afficher en entierImpulsivement, Francesca tendit la main et pressa celle de sa mère.
- Je vous aime, le savez-vous ?
Violet sourit.
- Je le soupçonnais plus ou moins.
Afficher en entier