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Extrait ajouté par ilovelire 2020-05-15T12:41:18+02:00

Ce soir-là, plongé au milieu des festivaliers, il affecta une mine sévère. « On prend l’habitude d’afficher la dureté pour échapper au ridicule du tendre », écrivait Henri Beyle, alias Stendhal, à sa sœur ; Émile joua les durs, exagérant son air hautain, comme s’il jugeait la foule imbécile et lui bien trop intelligent pour être compris d’elle.

« Bon, on va pas rester plantés ici, lança Pierre, venez on va commander des verres, c’est ma tournée ! » De la vodka pomme pour Émile. Il but vite, autant pour se plonger dans l’ambiance que par timidité. Mal à l’aise, il ne savait pas quoi faire de ses mains ni de ses jambes. Il aurait pu les laisser dans un placard de sa chambre que ça n’aurait rien changé. Pourtant tout le monde semblait heureux, criait, dansait. Pour ne pas se sentir redevable, Émile paya la tournée suivante. Trente euros s’envolèrent de son porte-monnaie, et il se promit d’être plus raisonnable par la suite. De nouveau, il vida rapidement son verre. Ses épaules commencèrent à se dénouer, son pied à frapper en rythme avec la musique. Vladimir et Pierre, tout à fait à l’aise, regardaient la foule en se donnant des coups de coude, goguenards. « On avance un peu vers la scène ! » proposa Pierre.

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Extrait ajouté par ilovelire 2020-05-15T12:41:01+02:00

Émile n’était pas le seul invité de Pierre : Vladimir débarqua en milieu d’après-midi. Émile avait croisé cet étudiant en sociologie à plusieurs reprises dans les couloirs de la fac, sans deviner qu’il pût être une connaissance de Pierre. Il ne leur fallut qu’une poignée de main franche pour aussitôt sympathiser. « Toi aussi c’est ta première fois en Corse ? lui demanda Émile.

— Non, je suis déjà allé à Porto-Vecchio avec mes parents quand j’étais ado. Mais à Calvi, jamais ! »

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Extrait ajouté par ilovelire 2020-05-15T12:40:53+02:00

Pierre, hôte parfait, leur offrit une bière fraîche qu’ils dégustèrent tous les trois joyeusement devant la piscine en s’extasiant sur le paysage. Le temps était chaud et sec, à peine ébranlé par une légère brise de mer. Au loin, l’immense langue bleue du golfe s’amusait à frôler les lèvres dorées de la côte. Pointant son index, Pierre joua au guide : ici le supermarché, là le tabac, plus haut la fameuse citadelle du XIIIe siècle, et enfin, de ce côté, le long de la route de la Pinède, les plages. En face, comme encastrée dans la montagne, la ville de Lumio. Pour se déplacer, il leur proposa de louer chacun un scooter. C’était la solution la plus simple pour se garer et surtout ne pas dépendre les uns des autres le soir (et chacun comprit à quelle alléchante liberté il faisait allusion). Malgré le surcoût imprévu, Émile se montra enthousiaste : habitué au métro parisien, la perspective de cette nouvelle autonomie motorisée le grisait. Au moins, il serait libre de ses mouvements, sans avoir à demander la permission de quiconque s’il devait s’échapper. Après un dernier plongeon, on se mit en route pour aller chercher les scooters et faire quelques courses.

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Extrait ajouté par ilovelire 2020-05-15T12:40:43+02:00

La maison des parents de Pierre, absents, forçait l’enthousiasme : perchée sur les hauteurs de Calvi, elle offrait une vue splendide sur le golfe méditerranéen et les toits roses de la ville. Au premier plan de ce spectacle vertigineux, une piscine à débordement, tranchant d’un rayon turquoise la ligne d’horizon. « Pas mal, non ? » sourit Pierre. Émile hocha la tête, sans laisser percer la moindre émotion. L’orgueil lui faisait craindre que son admiration ne le rende ridicule aux yeux de son ami. Or, l’idée de paraître inférieur à quelqu’un, voire à quelque chose, lui était douloureusement insupportable, et ce depuis l’enfance. Pour s’éviter de telles souffrances, il composait sur son visage un masque plein de morgue ponctué d’un sourire condescendant. De fait, ceux qui ne le connaissaient pas le jugeaient souvent hautain, méprisant, insolent, mais au moins, toujours, on le respectait, et cela lui importait plus que tout.

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Extrait ajouté par ilovelire 2020-05-15T12:40:34+02:00

Quatorze ans auparavant, à l’aube du mois de juillet, Émile découvrait le paysage de Calvi pour la première fois. Déjà la citadelle imprenable au loin, le bleu étalé d’une couche sur le ciel, le vent bouillant, les montagnes comme garde-fous. Ce décor, ravagé de liberté, parfuma aussitôt son sang de vie. Le jeune homme venait de passer une année sous le soleil gris de Paris à rédiger de longs devoirs sans fin. Il faisait partie de cette masse d’étudiants hantant les belles bibliothèques parisiennes du matin au soir, l’haleine pourrie de café, les yeux abîmés et le corps rempli de poussière. Depuis son entrée à la Sorbonne, Émile n’avait pris ni le temps d’aimer, ni même celui de vivre, trop accaparé par ses études.

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