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Liste des extraits

Magnus et Maia:

-J'imagine que c'est toi, ma patiente?

Il l'observa derrière ses longs cils constellés de paillettes. Maia lui lança un regard vague. Il lui tendit sa main chargées de bagues.

-Je m'appelle Magnus Bane, dit-il d'une voix rassurante.

Des étincelles bleues jaillirent des ses doigts et se mirent à danser entre eux comme des lucioles.

-Je suis censé te soigner. On ne t'a pas prévenue de ma visite?

-Je sais qui tu es, dit Maia d'une voix pâteuse, mais... mais... qu'Est-ce que tu brilles!

Alec partit d'un ricanement, qu'il s'efforça de camoufler en toussant tandis que les mains délicates de Magnus tissaient un voile de magie bleue autour de la jeune lycanthrope.

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— Je déteste ce truc-là. Il a un goût de chaussettes.

Luke sourit.

— Ah bon, parce que tu sais quel goût ça a, des chaussettes ?

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Le panache s'étira ; un tentacule de fumée s'en éleva et prit la forme d'une main, laquelle caressa le bord du dessin enflammé qui la contenait. Puis la chose se déversa par-dessus l'étoile comme une vague crevant une digue. Les flammes vacillèrent et moururent. Elias recula avec un cri de frayeur et récita en hâte une formule de bannissement. Peine perdue : la masse de fumée noire, hideuse et gigantesque, s'avançait inexorablement. Ses yeux éclairés d'une lueur terrible s'arrondissaient telles des soucoupes

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- Tu crois qu'elle saura lui faire entendre raison ? Sa sœur, je veux dire.

- S'il écoute quelqu'un, c'est bien elle.

- C'est adorable, d'aimer sa sœur comme ça, commenta Maia.

- Oui, c'est mignon tout plein, renchérit Simon.

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9

Et la mort n'aura pas d'emprise

Isabelle avait raison : l'Institut était désert. Ou presque. En entrant, ils trouvèrent Max, endormi sur le canapé rouge du vestibule, ses lunettes légèrement de travers. Manifestement, il avait lutté contre le sommeil avant de sombrer : un livre ouvert gisait par terre à côté de lui, et ses pieds chaussés de tennis reposaient sur l'accoudoir du canapé.

Clary se sentit fondre sur-le-champ. Il lui rappelait Simon à l'âge de neuf ou dix ans, avec son regard de myope et ses grandes oreilles.

-Max est comme un chat. Il s'endort partout, dit Jace.

Il se pencha pour ôter les lunettes du petit garçon et les posa sur une table basse avec un air doux et protecteur que Clary ne lui connaissait pas.

-Oh, laisse ses affaires tranquilles, tu vas mettre de la boue dessus, lança Isabelle avec mauvaise humeur en déboutonnant son manteau.

Sa robe était plaquée sur son corps longiligne. Le cuir de sa grosse ceinture gorgée d'eau avait pris une teinte plus ombre.

Elle grimaça.

-Je couve un rhume. Je vais prendre une douche chaude.

Jace se débarrassa de sa veste mouillée et la pendit à la patère à côté du manteau d'Isabelle.

-Moi non plus, je n'aurais rien contre une bonne douche.

Clary éprouva l'envie subite de se retrouver seule : elle voulait appeler Simon sur son portable pour s'assurer qu'il allait bien.

-Étant donné que je n'ai pas de vêtements de rechange, je vais t'attendre ici.

-Ne sois pas bête, je peux te prêter un tee-shirt, marmonna Jace.

Le jean trempé pendait sur ses hanches, révélant une bande de chair pâle et tatouée. Clary détourna les yeux.

-Je ne crois pas…

-Allez, viens, dit-il d'un ton qui ne souffrait aucun refus. J'ai quelque chose à te montrer, de toute façon.

En suivant Jace dans le couloir menant à sa chambre, Clary jeta un coup d'œil furtif sur son téléphone. Simon ne s'était pas manifesté. Elle avait le cœur lourd : jusque-là – excepté ces deux dernières semaines -, elle ne s'était jamais disputée avec son ami. Mais, depuis peu, il semblait constamment furieux contre elle.

La chambre de Jace était telle que dans son souvenir, c'est-à-dire propre comme un sou neuf et aussi épurée que la cellule d'un moine. Elle ne contenait pas un seul objet personnel susceptible d'éclairer le visiteur sur la personnalité de son occupant : pas de posters sur les murs ni de livres empilés sur la table de nuit. La couette sur le lit était d'un blanc immaculé.

Jace sortit d'un tiroir un tee-shirt bleu à manches longues et le tendit à Clary.

-Il a rétréci au lavage. Il sera sans doute encore trop grand pour toi, mais…

Il haussa les épaules.

-Je vais prendre une douche. Crie si tu as besoin de quelque chose.

Clary acquiesça en tenant le tee-shirt devant elle à la manière d'un bouclier. Jace ouvrit la bouche comme pour ajouter quelque chose, puis se ravisa. Avec un autre haussement d'épaules, il disparut dans la salle de bains en refermant soigneusement la porte derrière lui.

Clary se laissa tomber sur le lit, le tee-shirt déplié sur les genoux, sortit son téléphone portable et composa le numéro de Simon. La messagerie se mit en marche au bout de quatre sonneries : « Salut, c'est simon. Soit je suis trop loin du téléphone, soit j'essaie de vous éviter. Laissez un message et… »

-Qu'est-ce que tu fais ?

Jace se tenait sur le seuil, torse nu. Le robinet de la douche gargouillait bruyamment dans la salle de bains, déjà envahie de vapeur d'eau. Son jean descendu sur ses hanches découvrait ses Marques imprimées profondément dans la chair, comme si quelqu'un avait pressé les doigts sur sa peau.

Clary éteignit précipitamment son portable et le jeta sur le lit.

-Rien, je vérifiais l'heure.

-Il y a une pendule sur le mur. Tu essayais de joindre le Terrestre, c'est ça ?

-Il s'appelle Simon ! S'écria Clary en roulant le tee-shirt en boule. Pourquoi tu le traites comme un moins que rien ? Il t'a sauvé la mise plus d'une fois.

Les yeux cernés de Jace prirent une expression pensive.

-Tu te sens coupable parce qu'il est parti. À ta place, je ne me fatiguerais pas à l'appeler. Je suis sûr qu'il ne répondra pas.

-C'est vrai que tu sais tout de lui, vous êtes tellement proches ! cracha Clary sans chercher à masquer sa colère.

-Non, j'ai juste vu son expression avant qu'il s'en aille. Toi, tu ne le regardais pas. Moi, si.

D'un geste brusque, Clary écarta ses cheveux encore humides de ses yeux. La peau la démangeait sous ses vêtements mouillés et elle devait sentir l'eau croupie, mais elle s'en fichait : elle ne pensait qu'à Simon et au regard haineux qu'il lui avait jeté en quittant la Cour des Lumières.

-C'est ta faute ! lança-t-elle soudain, la rage au cœur. Tu n'aurais pas dû m'embrasser comme ça.

Jace, qui s'était appuyé au chambranle de la porte, se redressa :

-Et comment voulais-tu que je t'embrasse ? Tu as des préférences ?

-Non.

Clary regarda ses mains posées sur ses genoux. Elles étaient froides, pâles, ridées par le séjour prolongé dans l'eau. Elle croisa les doigts pour les empêcher de trembler.

-Je n'avais pas envie que tu m'embrasses, voilà tout.

-En l'occurrence, il me semble qu'aucun de nous deux n'avais le choix.

-C'est bien ce qui m'échappe ! s'emporta Clary. Pourquoi nous obliger à nous embrasser ? Quelle plaisir la reine pouvait-elle en retirer ?

-Tu as entendu ce qu'elle a dit, non ? Elle pensait me faire plaisir.

-N'importe quoi !

-Non, c'est la vérité. Combien de fois faut-il te le répéter ? Les fées ne mentent jamais.

Clary repensa aux paroles de Jace prononcées chez Magnus. « Elles s'arrangent pour découvrir ce que tu souhaites le plus, et te l'offrent sur un plateau, mais elles trouvent le moyen de te le faire regretter. »

-Alors, elle s'est trompée.

-Non, dit Jace avec amertume. Elle a vu la façon dont je te regardais, dont toi tu me regardais ; elle a vu le regard de Simon sur toi, et elle a joué aux marionnettes avec nous.

-Moi, je ne te regarde pas, murmura Clary.

-Quoi ?

-Du moins, j'essaie…

Jace la contempla de ses yeux mi-clos qui ne laissaient entrevoir qu'une étincelle dorée derrière ses longs cils, et elle se souvint que lors de leur première rencontre il lui avait fait penser à un lion, un lion, aux yeux miel et aux gestes menaçants.

-Pourquoi ?

-A ton avis ? chuchota-t-elle d'une voix à peine audible.

-Alors, pourquoi ? éclata-t-il, la voix tremblante. Pourquoi toutes ces simagrées avec Simon, pourquoi tu me repousses, pourquoi tu ne me laisses pas t'approcher…

-Parce que c'est impossible, répondit Clary, et malgré tous ses efforts pour se contrôler, son dernier mot se perdit dans un sanglot. Tu le sais aussi bien que moi !

-Parce que tu es ma sœur.

Clary hocha la tête.

-Admettons, reprit Jace. Et donc, tu as décidé que ton vieil ami Simon ferait office de distraction ?

-Ça n'a rien à voir ! J'aime Simon.

-Tu l'aimes de la même façon que tu aimes Luke. Ou ta mère.

-C'est faux ! Qu'est-ce que tu sais de ce que je ressens ?

-Je ne te crois pas.

Clary se leva. Incapable de soutenir le regard de Jace, elle fixa la petite cicatrice en forme d'étoile qui ornait son épaule droite, un souvenir d'une vieille blessure. « Une vie de cicatrices et de meurtres, avait dit Hodge un jour. Tu ne sais rien de cette vie-là »

-Jace, gémit-elle. Pourquoi tu me fait ça ?

-Parce que tu me mens. Et que tu te mens à toi-même.

Les yeux de Jace étincelaient et, bien qu'il ait glissé les mains dans ses poches, elle s'aperçut qu'il serrait les poings.

Quelque chose en elle se brisa.

-Tu veux la vérité ? Eh bien, la vérité, c'est que j'aime Simon comme je devrais t'aimer, toi. La vérité, c'est que je donnerais tout pour que ce soit lui mon frère, et pas toi. Seulement, je ne peux rien y changer, et toi non plus ! À moins que tu aies une idée, toi qui es si malin !

Jace en resta bouche bée. Clary songea qu'elle n'aurait jamais, au grand jamais, imaginé dire un jour une chose pareille. L'expression de Jace reflétait sa propre stupéfaction.

Elle s'efforça de se redonner une contenance.

-Pardon, Jace, je ne voulais pas…

-Non, tu n'as pas à t'excuser.

Il fit un pas vers elle, trébucha – lui qui ne trébuchait jamais – et prit son visage dans ses mains ? Elle s'abandonna à la chaleur de ses doigts tout en sachant qu'elle aurait dû le repousser. Elle ne pouvait cependant bouger, ni détacher ses yeux de lui.

-Tu ne vois donc pas ? dit-il d'une voix tremblante. Je n'ai jamais ressenti ça pour personne ? Je ne m'en croyais pas capable. Je pensais… avec mon éducation… mon père…

-Aimer, c'est détruire. Oui je me souviens.

-Je croyais que mon cœur était à jamais brisé. Mais toi…

Une expression ébahie s'imprima sur son visage tandis qu'il parlait, comme si lui-même s'étonnait de s'entendre prononcer ce mot : mon cœur.

-Arrête, Jace, ça ne mène à rien.

Elle saisit sa main, replia ses doigts autour des siens.

-Non, lâcha-t-il, au désarroi. On éprouve tous deux les mêmes sentiments…

-Et alors, qu'est-c que ça change ?

Clary s'écoutait parler, et elle avait l'impression d'entendre une étrangère. Sa voix lui semblait lointaine, triste, méconnaissable.

-On irait où, tous les deux ? Comment pourrait-on vivre avec ça ? poursuivit-elle.

-Ce serait notre secret.

-Les gens finiraient par découvrir la vérité. Et puis, moi, je n'ai aucune envie de mentir à ma famille, pas toi ?

-Quelle famille ? répliqua Jace avec amertume. Les Lightwood me détestent, de toute façon.

-Mais non ! Moi, je ne pourrai jamais en parler à Luke. Et ma mère ? Si elle se réveille, qu'est-ce qu'on lui dira ? Tous ceux qu'on aime vont penser que c'est dégoûtant…

-Dégoûtant ?

Jace recula comme si elle l'avait giflé. Il semblait abasourdi.

-Ce qu'on ressent l'un pour l'autre… mes sentiments pour toi… tu trouve ça dégoûtant ?

Clary retint son souffle, bouleversée par l'expression de son visage.

-Peut-être, murmura-t-elle. Je ne sais pas.

-Alors, tu aurais dû commencer par ça.

-Jace…

Mais il s'était déjà refermé comme une huître.

-Je regrette de m'être épanché, dit-il d'un ton cassant. Je n'essaierai plus de t'embrasser, tu peux compter là-dessus.

Il se détourna pour attraper une serviette dans un tiroir avant de regagner la salle de bains. Le cœur de Clary se serra :

-Mais… Jace, qu'est-ce que tu fais ?

-Je vais prendre ma douche. Et si le ballon d'eau chaude s'est vidé à cause de toi, je setai très en colère.

À ces mots, il ferma la porte d'un coup de pied.

Clary se laissa tomber sur le lit et fixa longtemps le plafond avant de s'apercevoir qu'elle s'était vautrée sur le tee-shirt de Jace. Il avait conservé son odeur, une odeur de savon et de brûlé à laquelle se mêlait celle, métallique, du sang. Clary s'enroula dedans comme dans une couverture, et ferma les yeux.

Dans son rêve, elle contemplait l'étendue d'eau scintillante devant elle, pareille à un miroir infini reflétant le ciel nocturne. Sa surface était lisse et dure, et elle pouvait marcher dessus. Elle flânait en respirant l'air de la nuit, l'odeur des feuilles humides et les émanations de la ville que brillait dans le lointain tel un château féerique nimbé de lumière. Mais, bientôt, à l'endroit où elle posait les pieds, des fissures se formèrent et des éclats de verre jaillirent comme des gouttes d'eau.

Le ciel s'éclaira soudain d'une multitude de points lumineux qui s'abattirent sur elle en une pluie de charbons ardents. Elle enfouit la tête dans ses bras. Une flammèche tomba juste devant elle et, en touchant le sol, prit forme humaine. C'était Jace, tout auréolé de lumière, avec ses yeux et ses cheveux couleur miel ; des ailes d'un blanc tirant sur l'or, plus larges et plus duveteuses que celles du plud grand des oiseaux, lui avaient poussé dans le dos.

Avec un sourire narquois, il pointa le doigt derrière elle. Se retournant, elle vit un garçon aux cheveux bruns – était-ce Simon ? - qui lui aussi avait des ailes, mais celles-ci étaient noires comme la nuit, et chaque plume était tachée de sang.

Clary s'éveilla en sursaut, les mains agrippées au tee-shirt de Jace. La chambre était plongée dans la pénombre, la seule source de lumière étant l'étroite fenêtre près du lit. Elle se redressa, la tête lourde et la nuque douloureuse, et parcourut lentement la pièce du regard. Quelque chose étincela dans l'obscurité comme les yeux d'un chat, et Clary sursauta.

Jace était assis dans un fauteuil près du lit. Il portait un jean ainsi qu'un sweat-shirt gris, et ses cheveux avaient presque fini de sécher. Il tenait un objet métallique à la main. Une arme ? Contre quoi pouvait-il bien se protéger, ici, à l'Institut ? Clary n'en avait aucune idée.

-Tu as bien dormi ?

Elle hocha la tête.

-Pourquoi tu ne m'as pas réveillée ?

-J'ai pensé qu'un peu de repos ne te ferait pas de mal. Et puis, tu dormais comme une souche. Tu as même bavé, ajouta-t-il. Sur mon tee-shirt.

Clary porta la main à sa bouche.

-Désolée.

-On n'a pas si souvent l'occasion de voir quelqu'un baver avec un tel abandon, observa Jace. La bouche grande ouverte, et ainsi de suite.

-Oh, la ferme !

Clary chercha son téléphone à tâtons parmi les couvertures et jeta un coup d’œil sur l'écran, bien qu'elle connaisse d'avance le verdict : pas d'appels.

-Il est trois heures du matin, dit-elle avec consternation. Tu crois que Simon va bien ?

-À mon avis, ce type est bizarre, déclara Jace. Et ça n'a pas grand-chose à voir avec l'heure qu'il est.

Clary glissa le téléphone dans la poche de son jean.

-Je vais me changer.

La salle de bains de Jace n'était pas plus spacieuse que celle d'Isabelle. En revanche, elle était beaucoup plus propre. Les chambres de l'Institut différaient peu les unes des autres mais, à défaut d'originalité, elles garantissaient au moins un minimum d'intimité. Elle ôta son chemisier humide, qu'elle suspendit au porte-serviettes, puis s'aspergea le visage d'eau glacée et démêla ses boucles indisciplinées.

Le tee-shirt de Jace, trop grand pour elle, était doux au toucher. Elle en roula les manches et revint dans la chambre où elle trouva Jace, assis au même endroit, qui fixait d'un air sombre l'objet brillant dans sa main. Clary s'appuya au dossier du fauteuil.

-Qu'est-ce que c'est ?

En guise de réponse, il retourna l'objet dans sa main afin qu'elle puisse le voir. C'était un débris de miroir ; sauf qu'au lieu de refléter son visage il renfermait l'image d'une pelouse verdoyante et d'un ciel bleu en partie masqué par les branches noires et dénudées d'un arbre.

-J'ignorais que tu l'avais conservé. C'est un bout du Portail, n'est-ce pas ?

-C'est pour le récupérer que j'ai accepté de revenir ici.

La voix de Jace avait pris une inflexion haineuse teintée de nostalgie.

-Je continue de croire qu'un jour, peut-être, je verrai mon père dans ce reflet et que je finirai par découvrir ce qu'il manigance.

-Mais il n'est pas là-bas ! Je croyais qu'il se cachait quelque part en ville.

Jace secoua la tête.

-Magnus, qui s'est lancé sur ses traces, ne pense pas qu'il soit resté dans les parages.

-Magnus ? E l'ignorais. Comment…

-Magnus n'est pas Grand Sorcier pour rien. Son pouvoir s'étend à toute la ville et au-delà. Il sent ce qui se passe ici.

Clary ricana.

-Ah bon ? Il sent des perturbations dans la Force.

Jace se tourna vers elle, les sourcils froncés.

-Je ne plaisante pas. Après l'assassinat du sorcier dans le quartier de TriBeCa, il a commencé à faire des recherches ? Quand je suis allé m'installer chez lui, il m'a demandé un objet ayant appartenu à mon père pour faciliter ses investigations. Je lui ai donné la bague des Morgenstern ? Il m'a dit qu'il me préviendrait s'il découvrait la présence de Valentin en ville. Or pour l'instant il ne m'en a pas reparlé.

-Peut-être qu'il voulait juste ta bague. Il porte beaucoup de quincaillerie.

-Il peut la garder, elle n'a plus aucune valeur à mes yeux.

La main de Jace se resserra autour du débris de miroir. Clary nota avec inquiétude qu'une goutte de sang perlait à l'endroit où le tranchant du verre entrait dans sa chair.

-Hé, doucement ! dit-elle en lui ôtant l'objet des mains.

Elle glissa le bout de Portail dans la poche de la veste accrochée au mur. Les contours du fragment de verre étaient tachés de sang.

-Il faudrait peut-être penser à rentrer chez Magnus, suggéra-t-elle de sa voix la plus douce. Alec est là-bas depuis un bout de temps de temps, et…

-Je doute que ça lui pose problème, la coupa Jace, mais il se leva docilement, prit sa stèle et traça rune de guérison sur le dos de sa main ensanglantée.

-J'ai quelque chose à te demander, poursuivit-il.

-Je t'écoute.

-Comment tu t'y es prise pour me sortir de ma cellule, dans la Cité Silencieuse ? Comment as-tu déverrouillé la porte ?

-Oh, j'ai juste eu recours à une rune de descellement classique et…

Clary fut interrompue par une sonnerie stridente. Elle porta la main à la poche de son jean avant de s'apercevoir que le bruit était bien plus assourdissant que celui de son téléphone. Elle jeta un regard désorienté autour d'elle.

-C'est la cloche de l'Institut, expliqua Jace en prenant sa veste. Viens !

Ils avaient presque atteint le vestibule quand Isabelle sortit de sa chambre en peignoir de coton, un masque en soie rose repoussé sur le front et une expression hébétée sur le visage.

PAGE 226

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Alec et la rune d'intrépidité:

Luke alla ouvrir la porte et se figea de surprise. Une voix féminine, familière stridente s'éleva. Bousculant Luke, Isabelle et Maryse Lightwood entrèrent, suivies de la silhouette grise et menaçante de l'Inquisitrice. Derrière elle venait un homme grand et robuste, aux cheveux bruns et au teint olivâtre, qui arborait une épaisse barbe noire. La photo que Hodge lui avait montrée n'était plus de la première jeunesse, et pourtant Clary le reconnut immédiatement: c'était Robert Lightwood, le père d'Alec et d'Isabelle. Magnus baissa la tête; Jace, pâle comme un linge, demeura impassible. Quant à Alec, son regard se posait tour à tour sur sa sœur, sa mère, son père puis sur Magnus. Une lueur résolue s'alluma dans ses yeux d'un bleu limpide. Il fit un pas vers ses parents. En voyant son fils aîné planté au milieu du salon de Luke, Maryse sursauta.

-Alec, qu'Est-ce que tu fabriques ici? Je croyais avoir été claire...

-Mère, l'interrompit Alec d'un ton ferme. Père. J'ai quelque chose à vous annoncer.

Il sourit de toutes ses dents.

-J'ai rencontré quelqu'un.

Robert Lightwood considéra son fils d'un œil exaspéré.

-Alec! Ce n'est guère le moment.

-Au contraire. Voilà, ce «quelqu'un», ce n'est pas n'importe qui.

Sous le regard médusé de ses parents, Alec ne s'arrêtait plus. Isabelle et Magnus l'observaient avec le même étonnement.

-En fait, c'est une Créature Obscure, un s...

Rapide comme l'éclair, Magnus agita subrepticement les doigts dans la direction d'Alec. L'air autour de lui scintilla et le garçon tomba à la renverse en roulant des yeux.

-Alec! cria Maryse en portant la main à sa bouche.

Isabelle s'agenouilla à côté de son frère. Alec remua et ouvrit les yeux.

-Qu... qu'Est-ce que je fais par terre?

-Bonne question, répliqua Isabelle en le foudroyant du regard, C'était quoi, ce petit numéro?

-De quoi tu parles?

Alec se redressa, une lueur de panique dans le regard.

-Attends... J'ai dit quelque chose avant de tourner de l'œil?

Jace partit d'un ricanement.

-Tu sais, on se demandait si l'expérience de Clary avait marché. Eh bien, rassure-toi, elle fonctionne à merveille.

Alec parut horrifié. -Qu'Est-ce que j'ai dit?

-Que tu aurais rencontré quelqu'un, lança son père. Mais tu ne nous as pas expliqué en quoi c'était si important.

-Non, non, ce n'est rien, bredouilla Alec. Je n'ai rencontré personne. Ça n'aurait rien d'extraordinaire si j'avais rencontré quelqu'un, et je n'ai rencontré personne.

Magnus le dévisagea comme s'il avait affaire au dernier des idiots.

-Alec délire. Sans doute un effet secondaire des toxines démoniaques. C'est regrettable, mais il sera bientôt sur pied.

-Des toxines démoniaques? répéta Maryse d'une voix stridente. Personne n'a signalé d'attaque de démons à l'Institut. Que s'est-il passé ici, Lucian? C'est ta maison! Tu sais que dans pareille cas, tu es censé nous prév...

-Luke a été attaqué, lui aussi, intervint Clary. Il s'est évanoui.

-Comme c'est commode! ironisa l'Inquisitrice. Dans cette maison, tout le monde délire ou s'évanouit.

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"-Elle a vu la façon dont je te regardais, dont toi tu me regardais ; elle a vu le regard de Simon sur toi, et elle a joué aux marionnettes avec nous.

-Moi, je ne te regarde pas, murmura Clary.

-Quoi ?

-Du moins j'essaie..."

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"Il ouvrit les yeux. Ses pupilles étaient immenses, dilatés. Il posa sur elle un regard hébété.

-Clary...Qu'est-ce que tu fais ici ?

-Je suis venue te chercher, répondit-elle, car s'était la simple vérité.

Un spasme déforma le visage de Jace.

-Tu es vraiment là ? Je ne ...je ne suis pas mort, dis ?

-Non, tu t'es juste évanoui, murmura-t-elle en effleurant sa joue. Tu t'es sans doute cogné la tête au passage.

La main de Jace vient se poser sur la sienne, qui s'attardait encore sur son visage."

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Isabelle les rejoignit, Jace sur les talons. Elle portait une longue robe noire avec des bottes et un manteau de la même longueur en velours vert mousse.

— Je n'en reviens pas ! s'exclama-t-elle. Comment avez-vous réussi à convaincre Magnus de laisser sortir Jace ?

— Alec a pris sa place, expliqua Clary.

Une ombre d'appréhension passa sur le visage d'Isabelle :

— Pas définitivement, j'espère ?

— Non, répondit Jace, juste pour quelques heures. A moins que je ne revienne pas, ajouta-t-il, l'air pensif. Auquel cas, Magnus le gardera peut-être. Il faut voir ça comme une location avec option d'achat.

Isabelle fit une moue dubitative.

— Papa et maman ne vont pas être contents s'ils l'apprennent.

— Quoi ? Que tu as libéré un criminel potentiel, en fourrant ton frère entre les griffes d'un sorcier qui ressemble à une version gay de Sonic le hérisson et qui s'habille comme un croque-mort sous ecstasy ? ironisa Simon. Non, peut-être pas.

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Pete le dévisagea avec incrédulité.

- Tu es un Nephilim. En pareilles circonstances, l'Enclave est tenue de nous protéger.

Le garçon promena lentement son regard autour de lui avec une telle insolence que les joues de Pete s'empourprèrent.

- Je ne vois aucune menace ici, affirma t-il. Bon, la déco est à vomir et ça sent le moisi, mais ça devrait se régler avec un peu d'eau de Javel.

[page 49]

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