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-Et maintenant je te regarde, poursuivit-il et tu me demandes si je veux encore de toi ? Comme si je pouvais cesser de t'aimer ! Je n'ai jamais osé distribuer des marques d'affection autour de moi... Je l'ai un peu fait avec les Ligtwood, Alec, Isabelle, mais il m'a fallu des années. Et pourtant dés que je t'ai vue, Clary, je t'ai appartenu corps et âme. C'est toujours le cas, si tu veux de moi

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- J'ai toujours pensé que l'amour rendait bête et faible. Aimer, c'est détruire, tu te souviens? Je croyais que, pour être un bon guerrier, il fallait se moquer de tout. J'ai pris des risques insensés. [...] Et puis je t'ai rencontrée. Tu étais une Terrestre. Tu ne savais pas te battre. Tu n'avais jamais reçu d'entraînement. J'ai vu à quel point tu aimais ta mère et Simon; tu serais allée jusqu'en enfer pour les sauver. [...] L'amour ne te rendait pas faible, il te donnait de la force. Alors, j'ai compris que le faible, c'était moi.

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Aussi longtemps que je rêverai, je ne rêverai que de toi.

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— Oui, c'est vrai. J'ai passé ces quelques derniers jours à me demander si tu me haïssais. Et ce soir, en te voyant, j'en étais arrivée à la conclusion que c'était bien le cas.

— Moi, te haïr ? répéta-t-il, médusé.

Il se pencha pour effleurer son visage du bout des doigts.

— Je te l'ai dit, je n'arrivais pas à dormir. Demain soir, à minuit, nous serons soit en guerre soit sous la domination de Valentin. C'est peut-être la dernière nuit de notre existence. Du moins, la dernière nuit normale où nous pourrions dormir et nous lever le matin comme d'habitude. Et moi, je ne pensais qu'à une chose, la passer avec toi.

Le cœur de Clary s'arrêta.

— Jace...

— Ce n'est pas ce que tu crois. Je ne vais pas te toucher, à moins que tu le veuilles. Je sais que c'est mal, mais je veux juste m'endormir et me réveiller à tes côtés, une seule fois dans ma vie. Juste cette nuit. Dans le grand ordre de l'univers, ce n'est qu'une broutille, non ?

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Il jeta un coup d'œil à Luke et à Jocelyne, qui se tenaient tout près l'un de l'autre.

-Vous deux. Montrez à l'elfe comment ça marche.

-Quoi ?fit Jocelyne

-Je présume que vous serez partenaires, vu que vous êtes pratiquement mariés.

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— Jace, murmura-t-elle et soudain, sans savoir pourquoi, elle eut peur de ce qui allait suivre. Jace, tu n'es pas obligé de…

— J'essayais d'aller... quelque part. Mais mes pas me conduisaient toujours ici. Je ne pouvais plus m'arrêter de marcher, de penser à la première fois où je t'ai vue. Après, je n'ai pas pu t'oublier. J'avais beau faire, c'était plus fort que moi. J'ai insisté auprès de Hodge pour que ce soit moi qui te ramène à l'Institut. Et dans ce café minable, quand je t'ai vue assise à côté de Simon, je me suis dit que c'était moi qui aurais dû être à sa place et te faire rire comme ça. Je n'arrivais pas à m'ôter cette idée de la tête : c'aurait dû être moi. Plus j'apprenais à te connaître, plus j'en étais convaincu. Je n'avais jamais rien ressenti de tel auparavant. Une fille me plaisait, on faisait connaissance et puis je me lassais. Alors qu'avec toi, mes sentiments ne changeaient pas, au contraire, jusqu'à cette fameuse nuit à Renwick où j'ai su. En apprenant que tu étais ma sœur, j'ai pensé que le destin se fichait de moi. C'était comme si Dieu me crachait dessus. Pourquoi, je n'en sais rien. Pour avoir cru que je méritais d'être heureux, peut-être. Je ne comprenais pus ce que j'avais pu faire pour être puni à ce point.

http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/

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PAGE 200

-Je suis vraiment désolé.

Sébastien posa la main sur l'épaule de Clary tandis que, de l'autre, il prenait pas la taille pour l'aider à se mettre en selle. Ignorant la petite voix qui lui soufflait de ne pas remonter sur ce cheval – ni sur aucun autre, d'ailleurs -, elle se laissa hisser sur la selle en essayant de s'imaginer qu'elle se tenait en équilibre sur un gros canapé bringuebalant et non sur une créature de chair et d'os qui risquait de la mordre à tout moment.

-Pourquoi ? demanda-t-elle comme il enfourchait sa monture avec une facilité à la fois agaçante et rassurante.

À l'évidence, lui savait ce qu'il faisait, songea-t-elle tandis qu'il se penchait pour prendre les rênes.

-Pour Ragnor Fell. Je ne m'attendais pas à un tel refus. Les sorciers sont capricieux. Tu en as déjà rencontré ?

-Oui. Magnus Bane. C'est le Grand Sorcier de Brooklyn.

Elle se retourna pour lancer un dernier regard à la maisonnette qui disparaissait dans le lointain. La fumée sortant de la cheminée formait de petites silhouettes dansantes. Des Magnus miniatures ? À cette distance, Clary n'aurait pas pu en jurer.

-Est-ce qu'il ressemble à Fell ?

-Oh, énormément. Ne t'inquiète pas pour Fell. Je savais qu'on risquait d'essuyer un refus.

-Mais je t'avais promis mon aide, protesta Sébastien, l'air sincèrement contrarié. Eh bien, heureusement que j'ai autre chose à te montrer ; la journée ne sera pas complètement perdue.

-Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle en se tournant vers lui.

Le soleil, à présent haut dans le ciel, auréolait d'or les cheveux noirs de Sébastien. Il sourit.

-Tu verras.

À mesure qu'ils s'éloignaient d'Alicante, des murs de feuillage se dressaient de part et d'autre de la route, s'ouvrant çà et là sur des panoramas d'une beauté improbable : lacs bleu glacier, vallées verdoyantes, montagnes grises, fleuves argenté, ruisseaux bordés de fleurs. Clary se demandait à quoi ressemblait la vie dans cette contrée. Sans la présence rassurante des gratte-ciel autour d'elle, elle se sentait nerveuse, presque vulnérable.

Non que les environs soient inhabités. De temps à autre, le toit d'un grand bâtiment de pierre émergeait d'entre les arbres. Sébastien lui expliqua en criant dans son oreille que c'étaient des propriétés de campagne appartenant à des familles fortunées. Elles évoquaient à Clary les vastes demeures anciennes qui bordent l'Hudson, au nord de Manhattan, un lieu de villégiature où les riches New-Yorkais venaient passer l'été un siècle plus tôt.

Devant eux, la route caillouteuse avait laissé place à un chemin de terre. Clary fut tirée de sa rêverie au moment où, parvenu au sommet d'une colline, Sébastien tira sur les rênes de Wayfarer.

-Nous y sommes, annonça-t-il.

Clary ouvrit de grands yeux. Elle se trouvait devant un tas de décombres noircis qui, au vu de ce qu'il en restait – un bout de cheminée toujours pointé vers le ciel et un pan de mur dans lequel s'ouvrait une fenêtre -, avaient jadis dû être une maison. Du chiendent s'épanouissait parmi les fondations, vert sur le noir de la pierre.

-Je ne comprends pas. Pourquoi sommes-nous ici ?

-Tu ne devines pas ? s'étonna Sébastien. C'est ici que ta mère et ton père ont vécu, et que ton frère a vu le jour. Ce sont les ruines du manoir des Fairchild.

Pour la énième fois, la voix de Hodge résonna dans la tête de Clary. « Après avoir allumé un grand feu, il s'est jeté dedans avec sa femme et son enfant. Sur sa terre calcinée, personne n'a rien bâti depuis. On prétend qu'elle est maudite. »

Sans un mot, elle sauta au bas du cheval et dévala la pente de la colline malgré les appels de Sébastien. Le terrain s'aplanissait à l'endroit où s'élevait jadis la maison ; les pierres noircies de l'allée craquèrent sous ses pieds. Parmi les herbes hautes, elle repéra un escalier qui s'arrêtait abruptement à un mètre du sol.

-Clary…

Sébastien la rejoignit bientôt mais elle s'aperçut à peine de sa présence. À pas lents, elle fit le tour de la propriété. Des arbres calcinés, à moitié morts. Un vaste terrain en pente, qui devait être ombragé, autrefois. Elle distingua au loin le toit d'un autre manoir, juste au-delà de la cime des arbres. Le soleil se reflétait sur des fragments de verre indiquant l'emplacement d'une fenêtre sur le seul pan de mur encore debout. Elle s'avança parmi les ruines, se représenta la répartition des pièces, dénicha même un vaisselier, renversé mais presque intact, et quelques débris de porcelaine parmi la terre noire.

Autrefois, une belle demeure s'élevait à cet endroit et des gens bien vivants l'habitaient. Sa mère y avait vécu, s'y était mariée, y avait eu un enfant. Puis Valentin avait tout réduit en cendres et, en laissant croire à son épouse que son fils était mort, contraint cette dernière à dissimuler la vérité à sa fille… Une tristesse immense envahit Clary. Plus d'une vie avait été brisée à cet endroit. Elle porta la main à sa joue et s'étonna presque de la sentir humide : elle s'était mise à pleurer sans s'en apercevoir.

-Clary, je regrette. Je pensais que tu voudrais voir le manoir.

Sébastien s'était frayé un chemin parmi les décombres pour la rejoindre en soulevant des nuages de cendre avec ses bottes. Il semblait inquiet.

-Oh, mais je suis contente de l'avoir vu. Merci.

Le vent qui s'était levé rabattait les mèches sombres de Sébastien sur son visage. Il sourit d'un air piteux.

-Ça doit être dur de s'imaginer tout ce qui s'est passé ici. Ta mère a dû faire preuve d'un courage incroyable.

-Oui, souffla Clary. Elle a toujours été courageuse.

-Toi aussi, dit-il en effleurant son visage.

-Sébastien, tu ne sais rien de moi.

-Ce n'est pas vrai.

D'un geste délicat, presque timide, il prit son menton dans sa main.

-J'ai tellement entendu parler de toi, Clary ! Je sais que tu as affronté ton père pour récupérer la Coupe Mortelle, et que tu es entrée dans un hôtel infesté de vampires pour voler au secours de ton ami. C'est Isabelle qui m'a tout raconté. Sans compter les rumeurs. La première fois que j'ai entendu ton nom, j'ai eu envie de te connaître. J'étais certain que tu étais quelqu'un d'extraordinaire.

-J'espère que tu n'es pas trop déçu, répliqua-t-elle avec un rire forcé.

-Non, pas du tout, murmura-t-il en l'attirant contre lui.

Clary fut trop surprise pour réagir, même lorsqu'il se pencha vers elle et qu'elle comprit, un peu trop tard, ce qu'il s'apprêtait à faire. Instinctivement, elle ferma les yeux tandis qu'il posait ses lèvres sur les siennes, et un frisson lui parcourut le dos. Une envie brutale d'être embrassée pour ne plus penser à rien s'empara d'elle. Elle noua ses bras autour de son cou, à la fois pour ne pas perder l'équilibre et pour se serrer contre lui.

Les cheveux de Sébastien étaient doux au toucher sans être soyeux comme ceux de Jace. Pourquoi fallait-il qu'elle pense à lui en ce moment même ? Elle chassa son image de son esprit. Sébastien lui caressa la joue. Ses gestes étaient tendres, malgré ses doigts calleux. Évidemment, Jace avait les mêmes mains rugueuses, à cause des combats : peut-être en allait-il de même pour tous les Chasseurs d'Ombres…

De nouveau, elle s'efforça de repousser cette pensée, mais rien n'y fit. Elle voyait même les yeux fermés les pleins et les creux de ce visage qu'elle n'avait jamais réussi à dessiner, bien qu'il reste gravé dans sa mémoire ; les jointures délicates de ses mains, ses épaules couvertes de cicatrices…

Le désir qui l'avait submergée reflua instantanément. Elle se raidit tandis que Sébastien pressait ses lèvres sur les siennes et enlaçait sa nuque. Elle avait l'impression que c'était encore plus mal que de désirer sans espoir quelqu'un qu'elle ne pourrait jamais avoir.

Et soudain, dans un sursaut d'horreur, comme si elle venait d'être précipitée dans un trou noir, elle recula et manqua trébucher. Si Sébastien ne l'avait pas retenue, elle serait tombée. Il la dévisagea d'un air hagard, les joues cramoisies.

-Clary, qu'est-ce qui ne va pas ?

-Rien, répondit-elle d'une voix à peine audible. Rien du tout. C'est juste que… Je n'aurais pas dû… je ne suis pas prête…

-Tu trouves que c'est allé trop vite ? On peut ralentir…

Il avança la main vers elle et, involontairement, elle recula de nouveau. Il paraissait abasourdi.

-Je ne vais pas te manger.

-Je sais.

-Il s'est passé quelque chose ? s'enquit-il en repoussant ses cheveux en arrière et, cette fois encore, elle réprima l'envie de se dérober à ses caresses. Est-ce qu Jace…

-Jace ?

Avait-il deviné qu'elle pensait à lui ?

Jace est mon frère. Qu'est-ce qu'il vient faire là-dedans ? Ou veux-tu en venir ?

-Je croyais juste…

Il secoua la tête ; sur son visage, la tristesse le disputait à la confusion.

-Peut-être que quelqu'un t'a fait du mal.

Doucement mais fermement, Clary repoussa sa main qui s'attardait sur sa joue.

-Non. (Elle hésita.) Ce n'est pas bien, c'est tout.

-Comment ça ? finit-il, incrédule. Clary, il y a quelque chose entre nous. Tu le sais aussi bien que moi. Dès l'instant où je t'ai vue...

-Sébastien, arrête…

-Tu est celle que j'attends depuis toujours, je l'ai senti. Et tu l'as senti, toi aussi, je l'ai vu. Tu ne peux pas le nier.

Clary ne ressentait rien de tel. Elle avait seulement eu l'impression, au détour d'une rue dans une ville étrange, de tomber sur sa maison ? En somme, elle n'avait rien éprouvé d'autre qu'un sentiment surprenant et légèrement désagréable de familiarité. Comme quand on pense : « Qu'est-ce que ça fait là, ça ? »

-Tu t'es fait des idées, dit-elle simplement.

La rage soudaine, incontrôlable qu'elle lut dans ses yeux la prit par surprise.

-Ce n'est pas vrai ! s'écria-t-il en lui saisissant les poignets.

Elle tenta de se dégager.

-Sébastien…

-Ce n'est pas vrai.

Ses yeux lançaient des éclairs et son visage blême était un masque de colère.

-Sébastien, répéta-t-elle en s'efforçant de garder son calme. Tu me fais mal.

Il se décida à la lâcher et elle s'aperçut qu'il respirait avec peine.

-Je suis désolé, murmura-t-il. Je croyais…

« Eh bien, tu t'es trompé », avait envie de dire Clary, mais elle ravala ses mots de peur qu'il se remette en colère.

-On devrait rentrer, lâcha-t-elle. Il va bientôt faire nuit.

Il hocha distraitement la tête, apparemment aussi gêné qu'elle par sa réaction. Se détournant, il se dirigea vers Wafarer, qui paissait tranquillement à l'ombre d'un arbre. Clary hésita quelques instants avant de le suivre. Elle jeta un coup d’œil furtif à ses marque rouge. Mais, le plus bizarre, c'étaient ces tâches noires, semblable à de l'encre, sur sa peau.

Sans mot dire, Sébastien l'aida à se remettre en selle.

-Je suis désolé, je n'insinuais rien du tout, déclara-t-il enfin. Jace ne ferait jamais rien qui puisse te nuire. Je sais que c'est pour ton bien qu'il a rendu visite à ce vampire emprisonné dans la Garde…

Soudain, le monde sembla s'arrêter. Clary entendit sa propre respiration siffler à ses oreilles et contempla ses mains, figées comme celles d'une statue sur le pommeau de la selle.

-Un vampire ? murmura-t-elle.

Sébastien posa sur elle un regard surpris.

-Oui. Simon, celui qu'ils ont ramené de New York avec eux. Je croyais que tu étais au courant. Jace ne t'a rien dit ?

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(Clary et Jace vont au manoir des Wayland pour récupérer le Livre Blanc. Malheureusement le manoir s'effondre.)

Mais l'air était saturé de fumée, et elle avait l'impression que la terre tremblait sous ses pieds. Jace chancela, et elle comprit alors que ce n'était pas l'effet du choc : le sol bougeait vraiment. Les pavés se craquelèrent autour d'eux, et une pluie de poussière s'abattit du plafond. L'ange n'était guère plus qu'une colonne de fumée ; les runes autour de lui brillaient d'un éclat aveuglant. Clary les étudia pour en déchiffrer le sens, puis posa sur Jace un regard paniqué :

-Le manoir… il était enchaîné à Ithuriel. S'il meurt, le manoir…

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase : Jace l'entraînait déjà vers l'escalier branlant. Elle trébucha, se cogna le genou sur une marche, mais il la releva et elle se remit à courir au mépris de sa jambe endolorie, les poumons pleins de poussière.

Après avoir gravi les marches quatre à quatre, ils déboulèrent dans la bibliothèque. Dans son dos, Clary entendit un grondement étouffé au moment où le reste de l'escalier s'effondrait. À la surface, la situation n'était guère plus enviable : les murs de la bibliothèque tremblaient, les livres dégringolaient de leurs étagères. Les débris d'une statuette étaient éparpillés sur le sol. Jace s'empara d'une chaise et, avant que Clary ait pu poser la moindre question, la jeta sur une des fenêtres à vitraux qui se brisa dans un déluge de verre.

Au-delà s'étendait une pelouse éclairée par la lune et délimitée par un rideau d'arbres. Ils semblaient se loin ! « Je ne peux pas sauter d'aussi haut ! » pensa Clary. Elle allait en faire part à Jace quand elle vit ses yeux s'agrandir d'effroi. L'un des bustes en marbre qui s'alignaient sur les étagères supérieures bascula dans le vide ; elle l'esquiva au dernier moment, et il s'écrasa à un cheveu de l'endroit où elle se tenait une seconde plus tôt.

Une seconde plus tard, Jace la souleva dans ses bras et, après l'avoir portée jusqu'à la fenêtre, il la jeta dans le vide comme un vulgaire sac à patates. Elle tomba dans l'herbe, dévala la pente roulée en boule et finit sa course contre une butte qu'elle heurta de plein fouet, puis elle se redressa en secouant sa chevelure pleine de brindilles. Un instant plus tard, Jace la rejoignit et se releva d'un bond pour scruter le manoir. Clary suivit son regard mais il l'entraînait déjà vers un creux entre deux collines en lui serrant le bras à lui en faire des bleus. Sans lui laisser le temps de réagir, il la poussa devant lui et se jeta sur elle pour faire écran de son corps. Un énorme grondement résonna dans la nuit ; on aurait dit un tremblement de terre ou une éruption volcanique. Un nuage de poussière blanche s'éleva. Pendant un bref moment d'hébétude, Clary crut qu'il s'était mis à pleuvoir, et comprit qu'il s'agissait en fait d'une pluie de verre et de gravats ; les restes du manoir effondré tombaient autour d'eux comme une grêle de balles.

Jace se serra contre elle ; son cœur battait se fort à ses oreilles qu'il couvrait presque le fracas du manoir qui s'effondrait.

Le vacarme se tut peu à peu, comme de la fumée se dissipant dans l'air, et laissa bientôt place aux cris stridents des oiseaux affolés. Par-dessus l'épaule de Jace, Clary les vit tournoyer dans le ciel nocturne.

-Jace, dit-elle à mi-voix. Je crois que j'ai perdu ta stèle.

Il s'écarta un peu d'elle en se hissant sur les coudes, et la regarda avec insistance. Même dans l'obscurité, elle distinguait son propre reflet dans ses yeux. Il avait le visage couvert de suie et de poussière, et le col de sa chemise était déchiré.

-Ce n'est pas grave. Tant que tu n'es pas blessé.

Sans réfléchir, elle effleura ses boucles du bout des doigts ; il se raidit et son regard s'assombrit.

-Tu avais un brin d'herbe dans les cheveux, expliqua-t-elle, la bouche sèche, tandis que l'adrénaline refluait dans ses veines.

Les derniers événements – la découverte de l'ange, l'effondrement du manoir – lui semblaient moins réels que ce qu'elle lisait à présent dans le regard de Jace.

-Tu ne devrait pas me toucher, lâcha-t-il.

Clary suspendit son geste.

-Pourquoi ?

-Tu le sais bien, marmonna-t-il en roulant sur le dos. Tu as vu ce que j'ai nu, non ? Le passé, l'ange ? Nos parents.

Clary ne se rappelait pas l'avoir entendu prononcer ces mots auparavant : « Nos parents. » Elle hésita à lui prendre la main, craignant sa réaction. Il contemplait le ciel d'un air absent.

-Oui, j'ai vu.

-Alors tu sais ce que je suis, murmura-t-il d'une voix tenaillée par l'angoisse. Je suis en partie démon, Clary. Tu comprend comprends ce que ça signifie ?

Son regard la transperça comme un poignard.

-Tu as vu ce qu'a fait Valentin, non ? Il a expérimenté ce sang sur moi avant même que je vienne au monde. Je suis un monstre ? Une part de moi-même incarne ce que, toute ma vie, j'ai cherché à détruire.

Les paroles de Valentin resurgirent dans la mémoire de Clary : « Elle me reprochait d'avoir fait de son fils un monstre. »

-Mais les sorciers sont en partie démons – regarde Magnus – et ça ne fait pas d'eux des mons…

-On parle de Démons Supérieurs, là. Tu as entendu ce qu'a dit cette femme.

« Son pouvoir le privera de son humanité. »

-Ce n'est pas vrai, protesta Clary d'une voix tremblante. C'est impossible. Ça ne tient pas debout…

-Mais si ! Ça explique tout !

Le désespoir et la colère se peignaient sur le visage de Jace. Sous le clair de lune, Clary vit scintiller sa chaîne en argent autour de son cou.

-Oui, ça explique que tu sois un Chasseur d'Ombres hors pair, loyal, intrépide, honnête, soit tout ce qu'un démon n'est pas !

-Ça explique mes sentiments pour toi, lâcha-t-il d'une voix atone.

-Je ne comprends pas.

Jace la fixa un long moment en silence. Malgré l'espace qui les séparait, elle avait l'impression de le sentir contre elle, comme si son corps était encore collé contre le sien.

-Tu es ma sœur. Mon sang, ma famille. Mon rôle est de te protéger…

-… de te protéger des garçons qui ont de vilaines pensées sur ton compte. Or, j'ai exactement les mêmes.

-Mais tu m'as dit que, dorénavant, tout ce qui t'intéressait, c'était d'être mon frère.

-J'ai menti. Les démons mentent, Clary. Tu sais, le poison démoniaque provoque parfois des lésions internes. On ne sait même pas qu'on est blessé, alors qu'on saigne à l'intérieur. Être ton frère, c'est la même souffrance.

-Mais Aline…

-Je devais au moins essayer. C'est ce que j'ai fait, expliqua-t-il d'une voix blanche. Mais je ne désire personne d'autre que toi. Je n'ai même pas envie de désirer quelqu'un d'autre.

Il tendit le bras, caressa une mèche de ses cheveux.

-Maintenant, au moins, je sais pourquoi.

-Moi non plus, je ne veux personne d'autre d'autre que toi, dit Clary dans un souffle.

Jace se hissa sur les coudes. L'expression de son visage avait changé. Une lueur indolente, qu'elle ne lui avait jamais vue, s'était allumée dans son regard. Il effleura sa bouche en suivant le contour de ses lèvres du bout des doigts.

-Tu devrais peut-être m'empêcher de continuer, chuchota-t-il.

Clary ne protesta pas. Elle n'avait pas envie qu'il arrête ; elle était lasse de dire non, de s'interdire d'écouter son cœur. Qu'importait le prix à payer.

Il se pencha vers elle, frôla sa joue de ses lèvres, et ce simple effleurement la fit trembler de la tête aux pieds.

-Si tu veux que j'arrête, dis-le maintenant, murmura-t-il.

Comme elle ne répondait rien, il déposa un baiser sur sa tempe.

-Ou maintenant, reprit-il en effleurant des lèvres sa pommette. Ou…

Mais Clary l'avait déjà attiré contre elle, et le reste de sa phrase fut noyé sous ses baisers. Collés l'un à l'autre, ils roulèrent dans l'herbe. Elle sentait des pierres s'enfoncer dans son dos et son épaule l'élançait, mais plus rien ne comptait que Jace. Soudain, les doigts de Clary rencontrèrent un objet métallique et, surprise, elle recula. Jace se figea.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Je t'ai fait mal ?

-Non, c'est ce truc, répondit-elle en effleurant l'anneau d'argent pendu à son cou.

Elle l'examina de plus près. Le métal noirci le motif en forme d'étoile… Elle connaissait cette bague. L'anneau des Morgenstern. Ce même anneau qui brillait au doigt de Valentin dans le rêve que l'ange leur avait montré. Il en avait fait cadeau à son fils, conformément à la tradition.

-Désolé, dit Jace en effleurant sa joue du bout du doigt avec une intensité rêveuse dans le regard. J'avais oublié que je portais cette fichue bague.

Soudain, le sang de Clary se glaça dans ses veines.

-Jace, implora-t-elle à mi-voix. Jace, arrête.

-Arrête quoi ? C'est cette bague qui te gêne ?

-Non. Ne me touche pas. Arrête-toi une seconde.

Les traits de Jace se figèrent. Son expression rêveuse laissa place à un air perplexe. Pourtant, il ne répliqua pas ; sa main retomba.

-Jace, reprit-elle. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ?

-De quoi tu parles ?

-Tu prétendais qu'il n'y avait plus rien entre nous. Que… que si on se laissait aller, on ferait beaucoup de mal autour de nous.

-Je te l'ai déjà expliqué. J'ai menti. Tu crois que je n'ai pas envie de…

-Non. Non, je ne suis pas bête à ce point. Je vois bien que oui. Mais quand tu m'as dit que tu comprenais enfin pourquoi tu éprouvais ces sentiments-là pour moi, qu'est-ce que tu entendais par là ?

Si au fond, elle connaissait la réponse, elle devait l'entendre de sa bouche. Jace prit sa main et la porta à sa joue.

-Tu te souviens, chez les Penhallow, quand je t'ai accusée de semer la pagaille partout où tu passes ?

-Non, j'avais oublié. Merci de me le rappeler.

Ignorant son sarcasme, Jace reprit :

-Je ne parlait pas de toi, Clary, Mais de moi. Ça, c'est moi.

Il détourna le visage.

-Au moins, maintenant, je sais ce qui ne va pas chez moi. C'est peut-être pour cette raison que j'ai autant besoin de toi. Si Valentin m'a transformé en monstre, il n'est pas impossible qu'il ait fait de toi une espèce d'ange. Lucifer aimait Dieu, non ? C'est ce que prétend Milton, en tout cas.

-Je ne suis pas un ange. Et tu ne sais même pas ce que Valentin a fait du sang d'Ithuriel. Il a très bien pu s'en servir sur lui…

-Il a dit que ce sang était pour lui et sa famille, répliqua Jace d'un ton tranquille. C'est de là que viennent tes pouvoirs, Clary. D'après la reine de la Cour des Lumières, nous sommes tous les deux des expériences.

-Je ne suis pas un ange, Jace, répéta-t-elle. J'oublie de rendre les livres à la bibliothèque. Je télécharge illégalement de la musique. Je mens à ma mère. Je suis une fille très ordinaire.

-Non, pas pour moi, déclara-t-il en plantant son regard dans le sien.

Il ne subsistais plus rien de son arrogance habituelle dans son attitude : elle ne l'avait jamais vu aussi désarmé et cependant, cette vulnérabilité s'accompagnait d'un profond mépris pour lui-même.

-Clary, je…

-Lâche-moi !

-Quoi ?

La flamme qui brûlait dans les yeux de Jace s'éteignit et, l'espace d'un instant, la stupéfaction se peignit sur son visage. Comme c'était dut de soutenir son regard en lui résistant ! Tout en l'observant, elle songea que, même si elle ne l'avait pas aimé, cette part d'elle qui appréciait la beauté en chaque chose – et pour cela elle était bien la fille de sa mère – l'aurait quand même désiré. Mais c'était précisément parce qu'elle était la fille de sa mère que c'était impossible.

-Tu m'as très bien entendue. Laisse mes mains tranquilles.

S'écartant de lui, elle serra les poings pour empêcher ses mains de trembler. Immobile, il la dévisagea d'un air furibond.

-Tu veux bien m'expliquer ce qui t'arrive ?

-À t'entendre, tu me désire parce que tu es mauvais. En gros, tu t'es trouvé une autre raison de te haïr. Tu te sers de moi pour te prouver que tu ne vaux rien.

-Je n'ai jamais dit ça !

-Soit. Alors je veux entendre de ta bouche que tu n'es pas un monstre, que rien ne cloche chez toi et que tu voudrais de moi même si tu n'avais pas ce sang-là dans tes veines.

Retenant leur souffle, ils se défièrent du regard puis il se releva avec un juron. Clary l'imita en titubant un peu. Le vent cinglant lui donnait la chair de poule et elle avait l'impression d'avoir les jambes en coton. De ses doigts engourdis, elle boutonna le col de son manteau en refoulant ses larmes. Pleurer n'arrangerait rien.

Des particules de poussière et de cendre flottaient encore dans l'air, et l'herbe alentour était jonchée de débris : fragments de meubles ; pages de livres ; un bout d'escalier miraculeusement intact. Clary se tourna vers Jace qui shootait dans les décombres avec une joie mauvaise.

-On est fichus, lança-t-il.

-Quoi ?

-Tu te souviens ? Tu as perdu ma stèle. Tu n'as plus aucun moyen de fabriquer un Portail, maintenant, annonça-t-il avec une jubilation amère, comme si la situation le réjouissait pour quelque raison obscure. Je ne vois pas d'autre solution : il va falloir marcher.

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-Alors tu vas y avoir droit. C'est un Chasseur d'Ombres qui doit te marquer. Tu ferais mieux d'en chercher un dés maintenant.

-Mais...

Maia, qui avait toujours les yeux fixés sur Alec et Magnus s’interrompit en fronçant les sourcils. Simon se retourna a son tour et resta bouche bée.

Alec avait les bras autour du coup de Magnus et l'embrassait a pleine bouche. Celui-ci, apparament en état de choc était cloué sur place. Plusieurs petits groupes-Chasseurs d'Ombres et Créatures obscures confondues les observaient en chuchotant. Jetant un coup d'oeil prés de lui, Simon aperçu les Lightwood qui regardaient la scène avec des yeux rond comme des soucoupes. Maryse avait la main plaquée sur sa bouche.

Perplexe, Maia demanda:

-Attendez une seconde...Ça aussi, il faut qu'on le fasse?

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A quoi bon pleurer quand il n'y a personne pour te consoler ? Et surtout, quand tu n'es même pas capable de te consoler toi-même ?

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