La conquête du Grand Nord
Auteur
- Henry Clérisse (Écrivain)
- René Pellos (Illustrateur)
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extrait
Les heures passèrent. Le crépuscule vint. Puis la nuit. La lune brillante éclaira la course folle.
Le ciel bleu saphir, semé d'étoiles de givre, fut soudain envahi par l'immense et brillant éventail d'une aurore boréale. Encouragé par la merveilleuse vision, Charles Guérin l'admira de tout son cœur. Les raies de lumière laiteuse se coloraient parfois de teintes orangées et vertes d'une douceur de pastel. Elles ondulaient d'un lent mouvement dont le rythme impressionnant mouilla les yeux du « chechaquo » qui, pourtant, avait contemplé bien d'autres spectacles semblables. Le ciel, sans cesse, se transfigurait. Charles, la tête levée, se sentait filer à travers la pleine immense sur laquelle se réverbérait la féerie. Une joie infinie de vivre le soulevait. Son traîneau volait sur la neige.
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Résumé
Vers la fin du siècle dernier, des hommes aventureux entreprirent l'exploration rationnelle de l'immense désert blanc qui s'étend du centre du Canada jusqu'aux rives de l'océan Arctique.
Chaque année les vit s'élancer, toujours plus avant, à la conquête du Grand Nord, dont ils recherchaient les richesses minières qu'un sol hostile dissimulait sous un triple caparaçon de roc, de glace et de neige.
À peine avaient-ils découvert un gisement, qu'une ville naissait parmi ces « terres de désolation » et s'y développait avec une prodigieuse rapidité.
Ainsi, peu à peu, la civilisation étendit son domaine sur ce Tanezrouft nordique.
Le chemin de fer, puis, tout récemment, l'avion, vinrent modifier, plus profondément encore, les conditions de la vie du Grand Nord.
Aujourd'hui, les Canadiens qui participèrent aux premières
« ruées », regrettent l'époque où les « North-West Territories » étaient seulement vaincus par une poignée d'hommes au cœur sans défaillance et aux qualités physiques exceptionnelles.
Pendant les longues veillées de leur rude hiver, j'ai entendu des « Northmen » chevronnés, conter, très simplement, mais avec quelle émotion contenue, les luttes de leur jeunesse.
Ils évoquaient, sans orgueil, leurs souvenirs, et ne semblaient pas se rendre compte que, tout comme les R. P. Oblats, ils avaient écrit les plus belles pages de la grande épopée blanche.
C'est en les écoutant que j'ai pensé à retracer pour les Français du «Vieux Pays », l'histoire de la fondation d'une cité minière, jaillie, comme sous le coup d'une baguette magique, au milieu de la neige et de la glace qu'elle anime de nos jours de sa fébrile et prospère activité.
Les principaux héros de cette dramatique aventure vivant encore,j'ai été contraint de changer leurs noms.
Je pense que cette légère altération de la vérité ne nuira pas à la sincérité de mon récit.
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