Extraits

Pendant les deux années qui ont suivi, j'ai aidé Megan à traverser sa phase de traitement post-rémission et je profitais de chaque instant précieux avec elle, baignant dans la joie de l'existence.

Michael réagissait différemment.

Il était bien-sûr énormément soulagé de l'entrée en rémission de Megan. Nous avions fêté ça et nous étions allés à Disney World en fin de semaine. Mais petit à petit, à mesure que les semaines passaient et que la série de rendez-vous chez le docteur, les médicaments et les analyses s'accumulaient, il commença à prendre ses distances.

Chaque soir, quand il rentrait du boulot, il se servait un verre. Il n'en buvait jamais au point de se saouler mais cela suffisait pour changer l'essence de la personne qu'il avait été autrefois.

Il souriait moins souvent (oh, comme son sourire me manquait !) et il me laissait seule à donner tous les soins médicaux à Megan. Il ne l'accompagnait à aucun rendez-vous, et il ne demandait pas d'informations sur les traitements qu'elle suivait à la maison. Je gérais tout moi-même.

Michael était très différent de Kirk et des autres garçons que j'avais connus au lycée. Ses parents possédaient une ferme à maïs, mais on aurait dit qu'il avait été élevé par des aristocrates dans une villa de campagne anglaise et qu'il venait juste de sortir de la couverture de Vogue.

Bien habillé et terriblement séduisant -cheveux noirs ondulés, yeux bleus clairs et costaud - il avait une façon bien à lui de vous faire sentir la personne la plus attirante, brillante et charismatique de la Terre. Et il n'y avait pas que les femmes qui l'adoraient, il plaisait aussi aux hommes et avait beaucoup d'amis proches et fidèles. Ses professeurs le respectaient ; il était le premier en tout et il a même été désigné pour prononcer le discours de fin d'année le jour de la remise des diplômes. Et ensuite - quelle surprise - il a décroché une bourse pour la fac de droit de Harvard.

C'était vraiment le garçon de rêve, et bien qu'il m'adressait la parole de temps en temps sur le campus, comme tout le monde d'ailleurs, je devais me contenter de l'admirer de loin.

Ce n'est que quatre ans après la remise des diplômes, quand je faisais un stage dans le service de publicité chez C.W Fraser - une maison d'édition importante de livres éducatifs et de magazines people - que toutes les femmes de Manhattan et au-delà se mirent à m'envier.