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Liste des extraits

Les Disparus régnaient, quand ces terres étranges

Appartenaient au peuple engendré par les anges

Et les femmes élues, de ce peuple en vint un

Qui devint empereur des elfes et des hommes.

On lui savait le don terrible de soumettre

Les étoiles du ciel selon son seul vouloir

Pour appeler à lui la Chanson du Pouvoir.

Sorcellerie était cet art maudit et craint.

Alors sa propre mère, on le dit, fut son maître.

Il y a bien longtemps, mais qui peut l’oublier,

Un beau jour de printemps un dragon vint du nord.

Les terres sur la côte eurent le même sort.

Toutes furent bientôt ruinées et dévastées.

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— Fais honneur à ta famille, dit Henri à Alain.

Il embrassa tante Bel et fut le dernier à monter à bord. Les rameurs commencèrent leur mouvement mécanique et Julien s’agita autour de la voile carrée.

Alain demeura encore longtemps sur la plage quand tous les autres villageois eurent repris le chemin du bourg. Il y resta jusqu’à ne plus voir le moindre soupçon de voiles sur les eaux grises et bleues. Finalement, il tourna le dos à la mer. Il savait que tante Bel avait du travail pour lui. Le cœur gros, il reprit le chemin du village.

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Prologue

Au sommet d’une colline entourée sur trois côtés par la forêt et, sur le quatrième, par les ruines d’une forteresse s’élevait un cercle de pierres. Il couronnait la colline de sa beauté minérale, comme si le squelette d’un ancien château était si profondément enfoui que seuls les créneaux des plus hautes tours dépassaient du sol. On racontait que ces pierres dissimulaient des chambres secrètes remplies de trésors et peuplées de créatures qui n’avaient pas forme humaine. On racontait aussi que des galeries partaient de ces chambres – comme les rivières souterraines par où s’écoule l’eau d’un lac invisible – pour s’étendre à travers tout le pays, et même jusqu’à la froide mer du Nord et les grandes montagnes du Sud.

Le troisième jour du mois d’avril, au crépuscule, alors que la pleine lune s’élevait à l’horizon, une voyageuse solitaire se frayait un chemin parmi les pierres écroulées de l’ancienne forteresse. Elle portait des guêtres, une chemise de lin écru et des sandales lacées jusqu’aux genoux : des vêtements humains, qu’elle avait pris l’habitude d’utiliser sur cette terre étrangère mais qu’elle n’avait jamais trouvés confortables. Une canne à la main et une petite sacoche suspendue à la ceinture, elle avançait dans le labyrinthe de murs écroulés comme si elle le connaissait par cœur.

Les ruines s’étendaient sur toute la colline, qui s’élevait en pente douce, s’étirant de la berge d’une rivière étroite jusqu’à l’endroit où le dernier mur – pas plus haut qu’un enfant d’un an – se dressait dans la poussière et les herbes folles. Partout autour, c’était la forêt. Un seul feu brûlait de l’autre côté de la rivière, au-delà des piles de troncs d’arbres que l’on venait d’abattre et des champs brûlés en prévision des semailles printanières de l’orge. Il n’y avait qu’un seul village à proximité de la colline couronnée par le cercle de pierres.

La voyageuse s’arrêta avant d’enjamber le dernier mur de la forteresse et rejeta sa capuche. Sa chevelure était si pâle qu’elle semblait irradier d’une lumière qui lui était propre. Elle tira de sa sacoche un morceau de linge déchiré et maculé de sang. Elle fit la grimace et voulut le jeter à terre, comme pour se débarrasser, en même temps que du linge, de la magie qui la liait à lui, avant de se décider à entrer dans le majestueux cercle de pierres.

Mais elle resta immobile, inclinant la tête pour mieux entendre, et poussa un juron. Elle hésita un instant, ce qui permit au premier des cavaliers de la repérer.

Il faisait sombre, mais ses cheveux brillaient dans la nuit ; l’homme avait le regard perçant de la jeunesse… et il la cherchait.

— Alia ! s’écria-t-il. Mon amour !

Il éperonna sa monture sans se soucier du sol accidenté et s’engagea dans les ruines de la forteresse. D’autres cavaliers apparurent. L’homme s’arrêta alors et s’écarta du sentier pour laisser aux fantassins qui portaient des torches le temps de le rejoindre afin qu’ils guident ses pas. Il tenait les rênes d’une seule main. Avec son autre bras, il serrait un paquet de linge contre son cœur.

La voyageuse détourna les yeux du paquet en grimaçant. Le serment qu’elle avait prêté quelques années auparavant – à la manière dont les mortels mesuraient le temps – lui semblait désormais irréfléchi et monstrueux. Elle s’était présentée devant le conseil assemblé et avait parlé fièrement, mais elle ignorait alors à quel point elle allait souffrir dans le monde des hommes.

Elle aperçut une bannière. Un homme couvert de cicatrices, en surcot noir et or, soutenait le jeune prince. Plein d’arrogance et bien droit sur sa selle, il brandissait la bannière au dragon, le symbole de la garde d’élite qui protégeait l’héritier et, par extension, le royaume tout entier. Un dragon noir s’y déployait sur fond d’or, sous un groupe de sept étoiles étincelantes. Elle suivit du regard les contours de cette constellation pour se souvenir de ce qu’elle représentait : la Couronne d’Étoiles que portait le maître de l’ancien Empire… déjà presque oublié par les humains, mais destiné à renaître. Voilà pourquoi elle avait fait ce sacrifice.

Profitant de son hésitation, le jeune prince avait gravi la colline jusqu’à elle. Les torches jetaient des vagues de lumière sur les ruines et leur chaleur l’encerclait comme une prison aux murs de feu.

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La matinée était toujours belle et douce lorsqu’il grimpa au sommet de la crête. Depuis le Dos du Dragon, il ne vit aucun bateau sur le miroir opaque de la baie, ni, plus loin, sur la ligne bleu-gris que la mer dessinait à l’horizon. Il continua à marcher jusqu’à une corniche que l’on pouvait atteindre, un peu à l’écart du chemin et juste avant que celui-ci plonge vers la forêt. De là, on pouvait voir le monastère en contrebas. Il n’était plus que ruines fumantes. Quelques vautours planaient dans le ciel. Une fosse avait été creusée au nord de l’église. De cette hauteur, elle lui apparaissait comme une gueule monstrueuse. Des hommes aux mouvements lents jetaient les cadavres dans la fosse. Il se mit à courir, mais lorsqu’il atteignit les ruines du monastère, la diacresse de la châtelaine Dhuoda lisait déjà l’office des morts devant la tombe collective et les hommes du village jetaient des pelletées de terre sur les moines massacrés.

— Jeune homme ! l’interpella la châtelaine Dhuoda en le faisant sursauter.

Alain ne l’avait pas remarquée.

— C’est bien toi le garçon qui devait commencer son noviciat aujourd’hui, n’est-ce pas ? Quel âge as-tu ? Seize ans ? Je vois que tu es grand et solide…

À la manière dont elle le regardait, Alain eut l’impression d’être un cheval ou un esclave du Grand Nord vendu aux enchères.

— Plus rien ne t’attend ici, et le comte Lavastine a besoin de plus d’hommes… comme tu peux le constater. Nous vivons une époque difficile. J’irai parler à ta tante mais, que ça lui plaise ou non, j’ai le droit de t’enrôler au service du comte. Demain, quand nous repartirons, tu viendras avec nous.

Alain ne trouvait plus ses mots. Submergé par la joie d’avoir cette chance, il craignit tout à coup que son propre désir d’être libéré de son devoir ait condamné les moines. Mais son père lui aurait répondu que c’était vanité de croire que ses désirs triviaux et égoïstes pouvaient influencer le sort du monde comme s’ils étaient la volonté de Dieu… C’étaient des barbares mécréants qui avaient tué les frères avec une telle férocité. Tout cela n’avait rien à voir avec lui.

Dhuoda, qui attendait sa réponse, commençait à s’impatienter. Il hocha la tête et elle détourna la sienne sans plus se soucier de lui. Son manteau de fourrure ondula lorsqu’elle se dirigea résolument vers la diacresse qui venait d’achever son office précipité.

Alain porta la main à sa ceinture et se souvint brusquement de la rose. Elle n’était pas abîmée et n’avait pas flétri. C’était un bouton de rose aussi parfait que s’il venait d’être coupé de son buisson. Il garda la fleur à la main pendant tout le trajet de retour jusqu’à Osna, mais elle ne s’altéra en rien.

Le lendemain matin, il l’attacha soigneusement à une fine lanière de cuir pour la porter autour du cou, entre sa chemise et sa tunique, là où personne ne la verrait. Il portait aussi, attaché à une lanière plus épaisse, le Cercle de l’Unité en bois que tante Bel lui avait donné pour qu’il se souvienne que son père l’avait promis à l’Église.

Après des adieux doux-amers, il jeta un sac sur son dos pour suivre la châtelaine Dhuoda et son escorte hors du village, vers le vaste monde qui s’étendait au-delà.

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Hugues laissa courir ses doigts le long de son bras, puis lui caressa la gorge pour y tracer l’ovale d’un collier. Elle frissonna. Il inspira bruyamment et détacha la boucle de sa ceinture.

— Arrête de me résister, Liath. Pourquoi ne devrais-tu pas y prendre du plaisir, toi aussi ? Pourquoi ?

Sa peau frissonna lorsque ses lèvres l’effleurèrent. Pourquoi, en effet ? Il était grand temps de prendre une décision.

— Je ne serai pas ton esclave, murmura-t-elle.

Elle aurait voulu pleurer tant c’était dur à dire, mais elle avait bien trop peur pour verser des larmes. Elle plaça ses mains sur son torse et le repoussa de ses bras tendus qu’elle rigidifia.

Il se figea.

— Qu’est-ce que tu as dit ?

Maintenant qu’elle avait prononcé cette phrase, elle savait qu’elle devait s’y tenir de toutes ses forces et de toute sa volonté. Elle se dégagea, glissa hors du lit en atterrissant lourdement sur les genoux et recula jusqu’au mur à quatre pattes sans cesser de le regarder comme un lapin regarde un renard. Mais elle répéta sa phrase d’une voix plus forte.

— Je ne serai pas ton esclave.

Il s’assit sur le lit.

— Tu es mon esclave.

— Seulement à cause de l’or que tu as donné.

Ses lèvres s’amincirent de rage.

— Alors tu vas retrouver les cochons.

Il souriait, sachant très bien qu’elle n’aurait plus le courage de le supporter après un hiver de confort.

Liath se le représenta aussitôt : la paille sale, le dos de Trotter, les froides nuits de printemps.

— Oui, dit-elle lentement. J’accepte. Je vais retourner avec les cochons.

Elle se remit sur ses pieds avec raideur et marcha vers la porte comme un automate. Ses membres ne lui répondaient plus normalement.

Il quitta le lit en un instant. Il l’attrapa par les épaules, la retourna de force et la frappa si violemment qu’elle chancela. Puis il la frappa encore. Elle partit à la renverse et se cogna la tête contre le mur. Elle se rattrapa d’une main et se remit tant bien que mal sur ses pieds. Une main levée devant son visage pour se protéger, elle refit un pas vers la porte. Il la frappa – encore. Cette fois, elle tomba à genoux et dut rester immobile quelques instants, étourdie. Elle n’éprouvait plus que de la douleur. Ses oreilles bourdonnaient. Il lui donna un coup de pied dans les côtes qui lui coupa le souffle, l’empêchant même de hurler sa douleur.

— Maintenant, dit-il d’une voix que la rage rendait méconnaissable, les cochons ou mon lit ?

Elle se remit debout prudemment. Elle avait du mal à trouver l’équilibre et voyait trouble de l’œil droit. Elle fit un pas prudent, inspira, fit un second pas et posa la main sur le loquet de la porte. Elle le souleva.

L’ouverture de la porte et le coup suivant se produisirent au même instant. Elle tomba à quatre pattes dans le couloir. Une nouvelle douleur dans les côtes – c’était peut-être sa botte. Elle fit des efforts terribles pour se remettre debout, mais chaque fois qu’elle se redressait ou faisait un mouvement vers l’avant, il la frappait de nouveau.

Du sang lui coula dans l’œil droit, mais cela n’avait pas d’importance, puisqu’il n’y voyait déjà plus. Elle posa une main sur le mur et s’en aida pour se relever avant d’être projetée contre l’autre mur. Sa tête heurta la pierre et elle retomba pesamment sur le sol. Lorsqu’elle voulut se relever, elle ne le pouvait plus. Elle resta là, gémissante, à s’efforcer de ne pas gémir, de ne faire aucun bruit, et d’obliger ses jambes à lui obéir. Sa botte s’enfonça dans ses côtes.

— Maintenant, Liath, que choisis-tu ?

— Les cochons.

Elle eut du mal à articuler les mots parce qu’elle avait du sang plein la bouche. Puisqu’elle ne pouvait plus se lever, elle s’appuya sur ses coudes et essaya de ramper. Cette fois, lorsqu’il la frappa encore – elle n’arrivait plus à distinguer si c’était avec ses mains ou avec ses pieds – un tourbillon de ténèbres l’envahit. Elle entendait sa propre respiration laborieuse mais n’y voyait plus rien. Puis elle vit du gris, qui s’éclaircit peu à peu, assez pour lui permettre de distinguer l’étroit couloir sous la forme d’un motif mouvant de pierre et d’ombre. Elle n’avait pas besoin de plus. Elle se souleva sur les coudes et tira son corps derrière elle, vers l’avant, vers les cochons…

Elle entendit des mots, quelque chose comme une exclamation horrifiée, mais rien ne les rattachait à elle.

Elle avait mal partout : à ses bleus, ses plaies, et plus profondément, jusque dans les os. Une douleur sourde pulsait sous ses côtes. Du sang, avec son goût salé, s’écoulait de sa bouche, et pourtant sa bouche était sèche. Elle avait tellement soif… Elle voyait parfaitement les cochons dans son esprit. Ils vivaient à l’extérieur de la citadelle de sa mémoire, dans un confort plaisant. Il y avait Trotter, son préféré, Truffe, la vieille truie, et les porcelets Hib, Nib, Jib, Bib, Gib, Rib et Tib, dont elle savait reconnaître certains – mais elle ne se souvenait plus lesquels on avait salés et lesquels avaient passé l’hiver.

Il la frappa encore, depuis son côté aveugle, et elle s’effondra sur le sol. La pierre rugueuse pressait son visage, mais les petits grains pointus l’aidaient à rester consciente. Elle essaya de compter les grains, dont certains entraient dans sa blessure en piquant comme du sel. Pendant quelques instants, elle se contenta de respirer. C’était difficile. Elle avait mal en inspirant, et aussi en expirant, mais il fallait bien qu’elle finisse par aller retrouver les cochons. Elle serait en sécurité avec eux. Le livre serait en sécurité avec eux.

Elle eut l’impression qu’on lui enfonçait un poignard chauffé à blanc dans le ventre. Elle hurla de terreur. Il allait la tuer plutôt que de la laisser partir. La tuer ! Ce n’était pas l’une des solutions qu’il avait proposées…

Elle ouvrit son œil gauche et vit qu’Hugues se tenait plus loin d’elle que la longueur d’un corps. Il la regardait, le visage dur et froid comme de la pierre. Mais il ne l’avait pas touchée.

La douleur revint. Un liquide chaud coulait entre ses cuisses. Encore la douleur. Elle essaya de parler, mais sa bouche était incapable de former des mots. Par la Dame ! Qu’elle avait mal… Elle se roula en boule et s’évanouit.

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