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** Extrait offert par Lynn Raye Harris **

1.

Anna Constantinides redressa les épaules en espérant que son expression sereine ferait illusion.

Car, en réalité, elle vivait la soirée la plus humiliante de sa vie : Alex, son fiancé, ou plus exactement son ex-fiancé, allait épouser une autre femme.

Peut-être la situation aurait-elle été moins atroce s’il n’avait pas été prince, et héritier de la Couronne de Santina. En effet, aux yeux des médias, la future reine était devenue la fiancée éconduite, ou plus vulgairement plaquée, comme se plaisaient à l’écrire certains journalistes.

Depuis qu’Alex l’avait laissée tomber officiellement pour Allegra Jackson, Anna avait subi une humiliation permanente. Son ex-fiancé n’avait même pas eu la courtoisie de l’informer qu’il avait changé d’avis — elle l’avait appris dans la presse à scandale ! Il lui avait parlé après.

C’était tout bonnement mortifiant.

Ces regards de pitié qu’elle avait dû endurer… Ces coups d’œil entendus, parfois même chargés de reproche. Comme si, au fond, tout était sa faute. Comme si c’était elle qui avait été surprise avec un étranger, alors que c’était Alex qu’on avait photographié en train d’embrasser Allegra Jackson.

Anna aurait vraiment préféré ne pas participer à la soirée organisée en l’honneur de leurs fiançailles, mais elle n’avait pas eu le choix. Le protocole exigeait qu’elle soit présente, avait insisté sa mère.

Le protocole… Anna avait consacré toute sa vie au respect dudit protocole ! Et pour quel résultat ? Pour se retrouver humiliée publiquement, et de façon spectaculaire.

« Ma chérie, fais-le pour moi, avait alors ajouté sa mère en se radoucissant. La reine Zoe est mon amie la plus proche, nous nous connaissons depuis toujours. Elle serait très déçue si tu n’étais pas là pour la soutenir. »

Pour la soutenir ? Anna avait eu envie d’éclater de rire, de hurler contre l’injustice dont elle était victime, mais elle avait contenu son indignation et avait fini par céder à la requête de sa mère. Parce que, au fond, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable.

Lorsque le roi porta un toast à l’heureux couple, Anna se raidit, mais souleva sa flûte de champagne comme tout le monde, avant de boire à la santé et au bonheur d’Alex et Allegra — la femme qui avait bouleversé le destin tout tracé d’Anna.

Dieu merci, aucun photographe n’avait été autorisé à assister à la réception. Ils attendaient devant les grilles du palais, bien sûr, mais pour l’instant elle était en sécurité.

Plus qu’une heure et c’en serait fini de ce supplice. Mais, en attendant, elle devait tenir, continuer de sourire, alors que, intérieurement, elle mourait de honte.

Au moment où l’orchestre entamait une valse, Anna reposa la flûte de champagne, à laquelle elle avait à peine touché, sur le plateau d’un domestique, puis se tourna vers les larges portes-fenêtres ouvertes sur la terrasse. Si elle pouvait s’échapper quelques instants, se ressaisir…

— Anna ! Je vous cherchais !

Les mâchoires crispées, Anna se retourna vers Graziana Ricci, l’épouse du ministre des Affaires étrangères d’Amanti. Celle-ci se dirigeait vers elle de sa démarche chaloupée, un sourire éclatant figé sur son visage revu et corrigé par un habile chirurgien esthétique. Mais ce n’était pas Graziana Ricci qui captivait l’attention d’Anna. C’était l’homme qui l’accompagnait.

Un Anglais, supposa-t-elle en le regardant. Ces temps-ci, il y en avait beaucoup à Santina.

Grand, brun, vêtu d’un smoking taillé sur mesure comme presque tous les autres invités masculins présents ce soir, il était d’une beauté assez stupéfiante. Une sorte de fraîcheur irradiait de lui, à la fois juvénile et virile. Par ailleurs, il semblait parfaitement conscient de son charme et une lueur de défi brillait au fond de ses yeux couleur café.

Il aurait pu servir de modèle à Michel-Ange, songea Anna en admirant malgré elle ses hautes pommettes saillantes, son nez droit, ses lèvres fermes et sensuelles, ainsi que la petite fossette qui se creusait sur son menton quand il souriait.

Et lorsqu’il darda ce sourire sur elle, Anna sentit son cœur bondir dans sa poitrine.

Des images totalement absurdes surgirent alors dans son esprit, qu’elle refoula aussitôt avec force. Mon Dieu, elle n’avait aucun désir d’embrasser cet homme ! Ses réactions saugrenues étaient dues au stress, uniquement.

— Anna, je vous présente Leo Jackson, dit Graziana Ricci.

Elle prit le bras de son compagnon en gloussant.

— Leo est le frère d’Allegra.

Comme si Anna ne l’avait pas compris…

— Je suis ravie de faire votre connaissance, monsieur Jackson, répliqua-t-elle d’une voix glaciale.

En plus de voir sa vie dévastée par Allegra Jackson, Anna devait maintenant affronter un autre membre de la tribu, alors que, en réalité, elle aurait aimé les expédier tous en enfer.

— Soyez le bienvenu à Santina, poursuivit-elle. Mais si vous voulez bien m’excuser, j’allais… rejoindre quelqu’un.

Elle rougit. Non parce qu’elle venait de mentir, mais parce que Leo la contemplait en haussant les sourcils d’un air dubitatif. Puis sa belle bouche frémit au coin, faisant naître une chaleur troublante en Anna.

— Vous m’en voyez désolé, Anna.

Quel toupet ! Il s’arrogeait le droit de l’appeler par son prénom ! Quelle arrogance ! Mais il l’avait prononcé d’une voix si douce, un peu rauque, et si sexy…

— Néanmoins, je dois vous quitter, répliqua-t-elle en se forçant à redresser encore les épaules.

— Accordez-nous un tout petit instant, dit alors Graziana Ricci d’un ton caressant. Voyez-vous, j’avais espéré que vous pourriez faire visiter Amanti à Leo demain. Il envisage d’y faire construire un hôtel de luxe.

Anna regarda Leo Jackson. En dépit du sourire moqueur qui s’épanouissait maintenant sur sa bouche, un sombre éclat brillait au fond de ses yeux.

Cet homme représentait un danger, comprit-elle en s’efforçant de reprendre ses esprits. Par ailleurs, sa fonction de chargée du tourisme d’Amanti ne l’obligeait en rien à faire visiter l’île à un étranger, même si le projet immobilier de ce dernier présentait un intérêt pour le pays.

Et puis, la sœur de cet étranger n’avait-elle pas détruit son avenir ?

— Je crains que cela ne soit pas possible, signora Ricci. J’ai d’autres obligations. Toutefois, je peux organiser…

— L’économie d’Amanti ne passe-t-elle pas avant tout ? l’interrompit Graziana Ricci. Ce projet hôtelier ne peut que nous être bénéfique, vous ne croyez pas ? Et non seulement vous êtes la personne idéale pour faire visiter notre île à Leo Jackson, mais vous êtes encore plus disponible, maintenant que votre mariage est annulé.

Anna fit un effort surhumain pour retenir la réplique acérée qui lui montait aux lèvres.

Ne lui avait-on pas appris depuis sa plus tendre enfance à garder sa sérénité en toutes circonstances, dans le but de devenir une reine parfaite ?

— Si vous n’êtes pas libre demain, intervint Leo Jackson, nous pourrions remettre la visite au jour suivant.

Il sortit une carte de visite de sa poche et la lui tendit.

— Appelez-moi à mon numéro privé lorsque vous aurez un peu de temps.

Refuser sa carte aurait été grossier, aussi n’avait-elle pas le choix. Lorsque les doigts de Leo Jackson effleurèrent les siens, le frisson qui traversa Anna fut si violent qu’elle retira brusquement sa main.

Au même instant, Graziana Ricci s’éloigna en direction d’une vieille duchesse qui cherchait à attirer son attention depuis un moment déjà.

— Je suis très occupée, monsieur Jackson. Mais je peux très bien organiser une visite pour vous avec une autre personne.

— Votre refus serait-il plutôt motivé par… de l’antipathie à mon égard ?

— Je ne vous connais pas, répliqua Anna après avoir dégluti péniblement. Comment pourrais-je ressentir de l’antipathie envers vous ?

Leo Jackson lança un bref regard vers Alex et Allegra.

— Comment le pourriez-vous, en effet…

L’idée que cet homme puisse deviner le martyre qu’elle endurait fut intolérable à Anna.

— Parlez-moi de votre projet, dit-elle. Qu’apporterait-il à Amanti ?

Lentement, Leo Jackson laissa descendre son regard sur le buste d’Anna, puis prit tout son temps pour le faire remonter sur son visage, la soumettant à un supplice d’une tout autre nature que celui qu’elle subissait jusque-là.

— Vous n’avez jamais entendu parler du Leonidas Group ?

Anna dissimula sa surprise. Ainsi, il s’agissait du puissant groupe britannique… Si celui-ci ouvrait un hôtel à Amanti, ce serait très bénéfique pour le tourisme et l’économie de l’île.

— Si, bien sûr. Il possède de grands hôtels de luxe dans le monde entier. Travaillez-vous pour ce groupe, monsieur Jackson ?

Il éclata d’un rire aux sonorités chaudes.

— J’en suis le propriétaire, Anna.

Une fois de plus, il l’avait appelée par son prénom. Et le même frisson délicieux avait parcouru la peau d’Anna.

— Eh bien, Amanti a beaucoup de chance, dit-elle.

En vérité, elle ne savait pas quoi dire, se sentant idiote de n’avoir pas remarqué le « Leo » contenu dans Leonidas.

— Dans ce cas, vous changerez peut-être d’avis d’ici à demain, répliqua-t-il en se penchant légèrement vers elle.

Anna sentit une douce chaleur se répandre en elle. Parce qu’elle était fatiguée, se convainquit-elle. Leo Jackson n’était qu’un homme parmi d’autres. Et les hommes étaient des êtres inconstants. Imprévisibles. Dépourvus d’honneur.

— Je dois consulter mon agenda, dit-elle avec un calme feint.

Il lui décocha alors un tel sourire qu’Anna sentit son cœur s’emballer de nouveau. Leo Jackson était trop séduisant. Il s’agissait sans doute d’un trait de famille dont avait également hérité sa sœur Allegra. C’était peut-être pour cela qu’Alex avait succombé à son charme.

— Lorsque vous ouvrirez les journaux demain matin, vous pourriez regretter de ne pas vous être éloignée de Santina.

Une vague de terreur la traversa. Les journaux ! Ils parleraient des fiançailles d’Alex et d’Allegra, et elle y figurerait aussi. Comme « La fiancée éconduite ». « La future épouse modèle larguée par le prince ». « La pauvre petite héritière qui ne deviendra jamais reine »…

Non, elle ne voulait pas être à Santina le lendemain, se dit Anna, la gorge nouée. Et cet homme lui offrait une issue de secours. Qu’est-ce qui était le pire : la frénésie des médias, ou Leo Jackson ?

Si elle l’emmenait à Amanti, ils n’échapperaient pas totalement à l’avidité des journalistes, mais au moins ils seraient loin d’Alex et d’Allegra. Et tout le monde constaterait qu’elle continuait d’assumer ses fonctions sans difficulté.

— En fin de compte, je viens juste de me rappeler que mon rendez-vous n’était pas prévu pour demain, mais pour le jour suivant, dit-elle d’un ton faussement détaché, professionnel. Je m’étais trompée.

— Vraiment ?

Leo Jackson promena de nouveau son regard sur son corps, avec une nonchalance qui l’irrita et l’intrigua à la fois.

— Si vous voulez visiter Amanti, poursuivit-elle d’une voix crispée, nous pourrions partir vers 9 heures demain matin.

— 9 heures ? répéta-t-il d’un ton moqueur. Je n’aurai pas encore cuvé les excès de ce soir…

— Je crains que vous n’ayez pas le choix, monsieur Jackson.

— Vous êtes dure avec moi, trésor, dit-il alors d’une voix rauque. Mais je me tiens entièrement à votre disposition.

Avant qu’elle n’ait eu le temps de réagir, il lui prit la main et la porta à ses lèvres. Incapable de retenir le frémissement qui parcourait son corps, Anna sentit le souffle tiède de Leo Jackson lui caresser les doigts tandis que sa bouche effleurait sa peau.

Il redressa la tête, le regard brillant. Trop brillant. Il semblait lire en elle et deviner ce qu’elle avait ressenti.

— A demain, trésor. J’attends déjà le moment de vous revoir avec impatience.

Anna retira vivement sa main en s’efforçant d’ignorer la chaleur qui envahissait son bas-ventre.

— Je ne suis pas votre trésor, monsieur Jackson.

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