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— Pour me convaincre de rejoindre ta cause, tu ne parles que des Tisserands. C’est pour le moins curieux. Je croyais que c’était le sort de tous les Qirsi qui t’intéressait.
— C’est le cas !
— Non. Tu viens de menacer Cresenne. Tu ne t’intéresses qu’aux Qirsi qui te soutiennent, toi et ta cause.
— Les autres sont des traîtres ! Tous les Qirsi qui se vouent au service des Eandi méritent la mort !
— Est-ce ce genre de chef que tu envisages d’être, Tisserand ? Exécuter tous ceux qui contestent ta vision du monde ? Prévois-tu de tuer tous les Eandi des Terres du Devant, et avec eux, tous les Qirsi qui comptent des Eandi parmi leurs amis ?
— S’il faut en passer par là pour changer le monde, oui.
— Alors dis-moi une chose, en quoi diffères-tu des pires tyrans eandi d’Aneira et de Braedon ? Tu ne vaux pas mieux qu’un Solkara ou un Curtell. Tes yeux peuvent être jaunes, tu es un Eandi dans l’âme. »
Afficher en entierGrinsa, pris par surprise dans un combat qu’il redoutait et auquel il n’était pas préparé, sentit la panique l’envahir, paralyser ses réflexions, le priver de sa force. C’est comme ça qu’il gagne. Il entendait sa propre voix, calme, posée, lui répéter les explications qu’il avait données à Cresenne et Keziah pour repousser le Tisserand, et l’empêcher de leur nuire. Il se sert de la peur et de la surprise comme d’une arme, il dresse tes émotions contre toi. Son pouvoir ne peut t’atteindre là où tu es. Ce sont les tiens qu’il manipule. Il tire sa force de celle que tu lui cèdes. Refuse la peur, refuse de lâcher prise, et tu le vaincras.
Afficher en entierAccablé, il retourna sur les remparts. Un grand feu brûlait maintenant à côté des catapultes, peut-être un bûcher pour les corps décapités de ses hommes.
Quelques instants plus tard, une ombre se dressait devant les flammes, et il comprit qu’il s’était trompé, dans la cour. Seize têtes seraient catapultées dans son château. Car la dernière, la dix-septième, celle de son capitaine, était celle qui se dressait devant ses yeux, empalée sur la pique que hissaient les Solkariens devant leur camp. Et Tebeo, au comble de l’horreur, ne pouvait détacher le regard de ce trophée lugubre, brandi en hommage à sa stupidité.
Afficher en entierComme son capitaine gardait le silence, il poursuivit : « Tout à l’heure, vous avez déclaré que cela lui avait demandé un sacrifice terrible, que vouliez-vous dire ?
— N’est-ce pas limpide ? Elle vous aime autant que vous l’aimez. Et pourtant, elle a passé des cycles à faire tout son possible pour que vous doutiez d’elle, elle vous a tant et si bien excédé que vous étiez prêt à la bannir de votre château. Votre réprobation l’a blessée plus que n’importe quelle souffrance qu’aurait pu lui infliger le Tisserand. »
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