Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 368
Membres
1 011 738

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

La déchirure



Description ajoutée par Csirene 2015-01-02T16:54:43+01:00

Résumé

Que sait-on de la douleur au XVIIIe siècle, de la manière dont elle est ressentie, tout particulièrement dans les classes populaires si violemment agressées par leurs conditions de vie ? L'histoire est silencieuse à ce sujet, pourtant les archives de police recensent de manière implacable des accidents, noyades, agressions de chaque jour... Chez les plus aisés, bien que très souvent atteints de maladie, le mépris, parfois l'indifférence, prennent le pas sur une compassion qui, par moments, s'éveille. Quel est donc ce siècle des Lumières, empli de philosophie du bonheur, du progrès et de l'idée d'égalité, si souvent aveugle et sourd aux corps souffrants des moins favorisés ?

Dans cet essai, l'un des plus personnels, Arlette Farge interroge cette déchirure et l'un des discours les plus tenaces sur la douleur, qui voudrait que la dureté de la vie entraîne accoutumance chez ceux qui la subissent. C'est plutôt la société, celle du XVIIIe siècle tout comme la nôtre, qui fabrique toutes sortes d'accommodements avec la violence, la misère et la mort des plus humbles.

Historienne du XVIIIe siècle, directrice de recherches au CNRS-EHESS, Arlette Farge est l'auteure d'une trentaine d'ouvrages dont Le bracelet de parchemin et Essai pour une histoire des voix aux éditions Bayard.

Afficher en entier

Classement en biblio

extrait

Extrait ajouté par Csirene 2015-01-02T16:55:04+01:00

Ce livre est né - du moins sa mise en écriture - d'un saisissement, venu de loin et de longtemps, lié à la lecture de tant de documents, de lettres, de Mémoires, de témoignages et d'interrogatoires de police, où, à travers les mots, se découvrent les douleurs physiques et psychiques des existences du XVIIIe siècle. À ces lectures, la plupart du temps faites afin d'envisager d'autres recherches que celle-ci, on ne s'habitue pas. Je dirais même de moins en moins, en se demandant comment il fut possible, en ce temps, pour les plus pauvres, de vivre parmi tant de maux, tels les épidémies, les fièvres, les accidents et blessures, les accouchements improbables ou déchirants... Cela au vu et au su de tous, notamment des classes sociales les plus aisées, qui bien sûr ne furent pas épargnées par la maladie mais entourées d'autres soins et d'autres soutiens.

Rapidement je me suis interrogée sur la pertinence de ma démarche : n'était-elle pas frappée au coin d'un misérabilisme n'ayant que peu de sens ?

Et puis, comment ne pas me questionner aussi sur ce geste, par moi répété, de lire et déchiffrer, avec la même passion qu'au premier jour, des archives de police du siècle des Lumières, plutôt orientées vers la souffrance des «mal-aimés, malconnus», que vers les bonheurs voluptueux de ce temps ? Cette quête, à vrai dire, s'est imposée à moi avec simplicité et évidence, tant chaque nouvelle recherche oblige à se décaler, à se distanciez à s'écarter pour y revenir ensuite, afin de s'engager dans de nouveaux interstices, non encore interrogés, ou encore sur des chemins méconnus, sombres, où se sont croisés tant d'hommes et de femmes, parfois singuliers malgré leur commune condition, qui, bien que défavorisés, savaient faire face à la rudesse du temps qui pourtant les frappait de plein fouet.

Rien n'est simple en ce domaine; qui peut vraiment dire comment se ressentaient les sociétés d'autrefois, de quelle manière elles vivaient douleurs et approches de la mort et communiquaient leurs impressions à autrui. Les corps d'autrefois, on le sait, absorbaient sans relâche la peine, toutes classes sociales confondues ; on sait aussi que, malgré les différences d'état, elles se regardaient vivre puisqu'elles se côtoyaient ; pour être plus exacte, elles savaient beaucoup de choses les unes sur les autres. Il est en effet possible de savoir et de ne pas voir, comme il est fréquent pour les groupes sociaux les plus pauvres de contempler les princes, princesses, ducs et duchesses, avec autant d'indignation que d'envie, où se mêle un certain respect. «Cette disposition à admirer, et presque vénérer les riches et les puissants, ainsi qu'à mépriser ou du moins à négliger les personnes pauvres et d'humble condition [...] est en même temps la cause la plus grande et la plus universelle de la corruption de nos sentiments moraux», écrit Adam Smith dans sa Théorie des sentiments moraux, ouvrage qui permet de voir comment un philosophe du XVIIIe siècle théorise sur une philosophie morale pratique des sentiments, sur les interactions entre les classes sociales, la description des systèmes de distinction en place et les dispositifs moraux qui s'y installent.

Afficher en entier

Ajoutez votre commentaire

Ajoutez votre commentaire

Commentaires récents


Date de sortie

La déchirure

  • France : 2013-09-05 - Poche (Français)

Les chiffres

lecteurs 0
Commentaires 0
extraits 1
Evaluations 0
Note globale 0 / 10

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode