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Elle avait eu l’occasion de fuir tout ça lors de la dernière fête de Beltane. Son père Fengus, souverain d’Allovale, était issu d’une lignée tout aussi prestigieuse que celle de la Haute Reine elle-même, et, son druide étant décédé, la place était demeurée vacante à sa cour. Mais il y avait Deirdre et il y avait cet enfant, alors elle était restée. Mais ce n’était pas l’unique raison, évidemment. Si Catrione faisait preuve d’un peu d’honnêteté, ainsi qu’on l’exigeait d’elle à chaque célébration des rites de la Lune Sombre, elle ne pouvait nier l’évidence ; Termuid pouvait revenir d’un jour à l’autre. Son bannissement d’un an et un jour au-delà des portes du royaume arrivait à son terme
Afficher en entierLes yeux de Catrione se levèrent vers les bouquets d’herbes séchées pendus aux râteliers, avant de glisser sur les paniers remplis de baies et de noix. Quelque part au milieu de cette profusion d’ingrédients se trouvait le mélange parfait qui possédait le pouvoir de les débarrasser de l’enfant. Un frisson lui parcourut l’échine de la nuque jusqu’au bout des doigts
Afficher en entierPense à Deirdre, ajouta Sora de sa voix douce, effleurant les épaules de Catrione de ses doigts de papillon gracile. — Pense à la reine, glissa Baeve en croisant son regard. — C'est très mauvais pour elle, murmura Bride. Et regarde ce qui se passe ici : des événements similaires nous sont rapportés des quatre coins de Brynhiver
Afficher en entierLa grossesse de Deirdre avait duré bien au-delà des neufs mois habituels. Elle avait refusé que les sœurs ne la fassent avorter, et elle dépassait à présent son terme de presque trois mois. L'enfant était en vie et bougeait normalement, aussi Deirdre refusait-elle toute intervention visant à accélérer le travail. Tout juste consentait-elle à boire certains breuvages reconstituants. Catrione craignit que ses jambes ne se dérobent sous elle, mais la poigne de Bride lui communiqua un peu d’énergie et elle parvint à s’asseoir sur un banc
Afficher en entierDeirdre était la fille de la Haute Reine, et elle avait été la personne, parmi toutes les sœurs, dont Catrione s’était sentie la plus proche. Mais elle avait commis l’erreur de déshonorer son nom et le Val tout entier. Non seulement avait-elle connu charnellement un frère en dehors des rites consacrés, mais quelques mois après qu’il eut été banni Deirdre avait avoué porter son enfant. Les druides ne faisaient l’amour que dans le cadre strict de rituels précis. Cela demandait une préparation et certaines précautions étaient prises afin qu’aucun enfant ne naisse de ces unions, afin d’éviter la venue de bébés anormaux, destinés à devenir des druides naturels, qui n’avaient aucun contrôle sur leurs capacités, une fois devenus adultes
Afficher en entierCatrione, tu dois nous laisser prendre l’enfant, commença Bride sans ambages. Elle était la maîtresse herboriste et, si elle avait une poitrine de nourrice, ses yeux étaient aussi acérés que ceux d’un faucon. Elle saisit vivement Catrione par le poignet et l’entraîna à l’intérieur. — Le moment est venu pour l’enfant de Deirdre, nous n’avons que trop attendu
Afficher en entierCatrione s’abrita sous l’avant-toit, et sursauta au croassement d’un corbeau qui s’envola aussitôt. Elle posa la main sur le loquet de l’atelier en se remémorant la vieille comptine, Promenons-nous dans les bois. La porte s’ouvrit comme mue par une volonté propre et trois visages anxieux apparurent dans l’embrasure, émergeant des ténèbres de l’herboristerie au moment où elle en franchissait le seuil. Elles semblaient l’attendre depuis un moment
Afficher en entierLe messager de Sa Majesté n’avait pas précisé pour quelle raison la reine demandait à sa fille, Deirdre, de rentrer au palais et il avait soigneusement évité de croiser le regard de Catrione et des druidesses. Après son départ, la servante qui avait réchauffé le lit du Fiachna avait évoqué un différend entre l’Archidruidesse Connla et la reine
Afficher en entierElle évita de justesse une immense flaque, dans sa hâte à rejoindre l’herboristerie de l’autre côté de la cour détrempée, mais ses chausses et ses bas de pantalons étaient mouillés. Elle aurait aimé profiter des conseils et du soutien des anciennes Cailleach, mais toutes avaient quitté le Val pour se rendre aux célébrations du Solstice à Ardagh. L'Archidruidesse Connla avait convoqué quelque temps auparavant un conclave extraordinaire, et leur présence avait été requise. En tant que cadette et sœur supérieure en charge du Bosquet pour ce quartier de lune, Catrione était restée avec les quelques druidesses encore trop jeunes ou bien trop âgées pour participer au conclave
Afficher en entierLes lutins étaient agités, et même le lait refusait de tourner en beurre. Le messager que Meeve avait choisi de lui envoyer faisait partie d’un corps de combattants d’élite, appelés les Fiachna, connus pour leur morgue et leur arrogance. L'homme n’avait cessé d’aller et venir toute la journée et elle était heureuse de le voir enfin partir. La pluie tombait sans discontinuer depuis le lever du jour et l’eau ruisselait en cascades des toits de chaume. En d’autres circonstances, l’idée de savoir le messager parcourant les routes sous cette pluie battante lui aurait certainement fait plaisir. Mais Catrione était pour la première fois de quart en tant qu’Ard-Cailleach, sœur supérieure en charge du Bosquet, aussi oublia-t-elle bien vite le messager pour se concentrer sur le chaos environnant
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