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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-26T13:45:45+02:00

Aux États-Unis, par exemple, les militants du " mouvement pour des jurys pleinement informés " — qui rappellent que la Constitution autorise effectivement les jurys à trancher des points de droit et pas seulement de fait — sont fréquemment dénoncés dans les médias comme les partisans d'un retour à l'époque des lynchages et du " gouvernement de la populace ". Ce n'est pas un hasard si les États-Unis, un pays qui s'enorgueillit toujours de son esprit démocratique, ont pu prétendre diriger le monde en mythifiant, voire en déifiant leur police.

Chapitre Conclusion : L'impossible mariage de la démocratie et de l'État.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-26T13:45:30+02:00

L'opposition à l'expansion européenne presque partout dans le monde, et cela dès ses débuts, semble avoir été menée au nom même de ces " valeurs occidentales " que les Européens en question n'avaient pas encore faites leurs. Enseng Ho par exemple, a attiré notre attention sur la première formulation de la notion de " jihad " contre les Européens dans l'Océan Indien, dans un ouvrage intitulé " Gift of the Jihad Warriors in Matters Regarding the Portuguese " écrit en 1574 par un juriste arabe nommé Zayn al-Din al Malibari et adressé au sultan musulman de l'État du Bijapur. Dans ce texte, l'auteur démontre qu'il est juste de financer la guerre contre les Portugais dans la mesure où ils ont détruit la société tolérante et pluraliste dans laquelle musulmans, hindous, chrétiens et juifs avaient toujours réussi à coexister.

Chapitre 5 : Récupérations croisées.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-26T13:45:18+02:00

Sans Athènes, il serait impossible d'affirmer que la " tradition occidentale " contient quelque chose d'intrinsèquement démocratique. [...] Durant les deux derniers siècles, les démocrates ont tenté de greffer les idéaux du gouvernement direct du peuple sur l'appareil coercitif de l'État. Au final, ce projet s'est révélé tout simplement impossible. Les États, en raison de leur nature même, ne peuvent pas être véritablement démocratisés. Ils ne sont rien d'autre que des moyens de réguler la violence. Les fédéralistes américains étaient très réalistes quand ils affirmaient que la démocratie ne convient pas à une société fondée sur des inégalités de richesse, dans la mesure où un appareil de coercition est nécessaire pour protéger les richesses et pour tenir en respect cette " populace " à laquelle la démocratie prétend donner le pouvoir. Athènes fut un cas unique à cet égard, parce qu'elle représenta en fait un moment de transition. Il y avait certainement des inégalités de richesse et même, vraisemblablement une classe dirigeante, mais il n'y avait pas d'appareil de coercition institutionnalisé. C'est la raison pour laquelle les historiens ne s'accordent pas sur la question de savoir s'il s'agissait véritablement d'un État.

Chapitre Conclusion : L'impossible mariage de la démocratie et de l'État.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-26T13:45:04+02:00

À ce moment-là, les démocrates avérés [...] étaient considérés comme une poignée d'agitateurs, et cela au sein même des régimes révolutionnaires. Les choses n'ont commencé à changer qu'au cours du siècle suivant. Aux États-Unis, à mesure que le droit de vote s'élargissait dans la première décennie du XIXè siècle et que les hommes politiques se voyaient progressivement contraints d'attirer les suffrages des petits fermiers et des travailleurs des villes, certains commencèrent à adopter ce terme. Andrew Jackson ouvrit la voie en se présentant comme " démocrate " dans les années 1820. En vingt ans, presque tous les partis politiques — et pas seulement les partis populistes, mais les plus conservateurs aussi — firent de même. En France, c'est dans les années 1830 que les socialistes commencèrent à se réclamer de la " démocratie ", avec des résultats comparables. En dix ou quinze ans, ce terme fut aussi repris par les républicains modérés et les conservateurs, contraints de se confronter aux premiers pour conquérir les voix des milieux populaires. Cette période fut également marquée par un regain d'intérêt pour Athènes. À partir des années 1820, celle-ci commença à ne plus être représentée sous la forme d'un cauchemar manifestant la violence propre à la psychologie des foules, mais comme l'incarnation d'un noble idéal de la participation publique.

Chapitre 4 : Sur l'émergence de " l'idéal démocratique ".

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-26T13:44:52+02:00

Nul ne saurait contester l'évidence que la Grèce antique a été l'une des sociétés les plus compétitives que l'histoire humaine ait connues. Elle avait en effet tendance à faire de toute chose un objet de rivalité publique, de l'athlétisme à la philosophie ou à l'art dramatique, etc. Il n'est donc guère surprenant que la prise de décision politique ait connu elle aussi un sort semblable. Plus crucial encore est le fait que les décisions étaient prises par le peuple en armes. Aristote, dans sa Politique, remarquait que la constitution des cités-États grecques dépendait essentiellement de l'arme principale de leur armée : si c'était la cavalerie, alors il s'agirait d'une aristocratie en raison de l'importance du coût des chevaux ; si c'était l'infanterie hoplite, puissamment armée, il s'agirait d'une oligarchie, car n'importe qui ne peut assurer le coût de l'entraînement et des armures ; si, enfin, l'arme principale était la marine ou une infanterie légère, alors on pourrait s'attendre à une démocratie, car tout le monde sait ramer ou se servir d'une fronde. En d'autres termes, si un homme est armé, on a tout intérêt à prendre en compte son opinion. L'Anabase de Xénophon constitue un excellent témoignage des aspects les plus rigides de ce système. Il raconte l'histoire d'une armée de mercenaires grecs qui se trouve subitement sans chef et se perd au milieu de la Perse. Ils élisent alors de nouveaux officiers qui organisent un vote collectif afin de décider ce qu'ils doivent faire. Dans un cas comme celui-ci, même si le vote fut à 60/40, tout le monde pouvait percevoir l'équilibre des forces et deviner ce qui se passerait si l'on en venait aux mains. Chaque vote était, au sens fort du terme, une conquête. En d'autres termes, ici aussi le processus de décision et les moyens de la mise en œuvre étaient (ou pouvaient être) confondus, mais d'une façon bien différente.

Chapitre 3 : La démocratie n'a pas été inventée à Athènes.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-26T13:44:37+02:00

L'un des historiens contemporains de la démocratie européenne les plus marquants, John Markoff, dans un article intitulé " Où et quand la démocratie fut-elle inventée ? ", remarque en passant :

" Que le pouvoir politique puisse dériver du consentement des gouvernés plutôt que d'être octroyé par une autorité supérieure, pourrait bien avoir été une expérience des équipages de pirates à l'origine du monde atlantique moderne. Ces équipages non seulement élisaient leurs capitaines, mais étaient tout à fait familiers des mécanismes de contre-pouvoir (sous la forme des quartiers-maîtres et des conseils de navire) et des relations contractuelles entre les individus et les groupes (sous la forme d'articles consignés par écrit, spécifiant la part de butin accordée à chacun et le montant des indemnités en cas d'accident de travail). " [1999, Comparative Studies in Society and History, vol. 41, n°4, p 673, note 62]

De fait, l'organisation typique au XVIIIe siècle du bateau de pirates telle qu'elle a été reconstruite par des historiens comme Marcus Rediker semble avoir été remarquablement démocratique. Les capitaines n'étaient pas seulement élus, ils opéraient habituellement comme les chefs de guerre amérindiens : un pouvoir absolu leur était confié pendant les poursuites ou les combats, mais sinon, ils étaient traités comme de simples hommes d'équipage. Même quand, sur certains bateaux, les capitaines se voyaient accorder des pouvoirs plus importants, l'accent était mis sur le droit de l'équipage à les démettre à tout moment — pour lâcheté, cruauté ou pour toute autre raison. Dans tous les cas, le pouvoir ultime reposait sur l'assemblée générale, qui tranchait souvent même sur les questions les plus mineures, et cela toujours, semble-t-il, par un vote majoritaire à main levée.

Chapitre 6 : Le débat sur la question de l'influence.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-26T13:44:23+02:00

L'ouvrage de Bruce Johansen, Forgotten Founders (1982) [...] a donné le coup d'envoi au débat sur l " 'influence ". Cette thèse [...] était la suivante : Les Anglais et les Français installés dans les colonies ne commencèrent à se penser eux-mêmes comme " Américains " — comme un peuple d'un type nouveau, amoureux de la liberté — qu'à partir du moment où ils se perçurent eux-mêmes comme ayant quelque ressemblance avec les Indiens. De plus, ce sentiment n'aurait pas été inspiré par des récits exotiques, comme ceux de Jefferson ou d'Adam Smith, mais par une expérience de vie concrète propre à ces sociétés des frontières qui étaient par leur nature même des " amalgames ", comme les qualifiait Calloway. Les colons qui débarquaient en Amérique se trouvaient en effet dans une situation tout à fait singulière : ayant fui la hiérarchie et le conformisme européen, ils se trouvaient face à des populations indigènes bien plus attachées aux principes d'égalité et d'individualisme qu'ils n'auraient pu l'imaginer ; et tout en contribuant massivement à leur extermination, ils n'en adoptèrent pas moins bon nombre de leurs coutumes, habitudes et attitudes.

Chapitre 6 : Le débat sur la question de l'influence.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-26T13:44:10+02:00

Dans le monde anglophone de la fin du XVIIIème siècle par exemple, les personnes les plus cultivées connaissaient bien la démocratie athénienne, principalement grâce à la traduction de Thucydide par Thomas Hobbes. Elles en concluaient — et ce n'est guère surprenant — que la démocratie était un régime instable et tumultueux, favorable à l'esprit de faction et à la démagogie, et marqué par une forte tendance à sombrer dans le despotisme.

Chapitre 4 : Sur l'émergence de " l'idéal démocratique ".

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-26T13:43:59+02:00

Cela a bien peu à voir avec les grandes traditions littéraires et philosophiques considérées comme les piliers des grandes civilisations. De fait, à de rares exceptions près, ces traditions sont ouvertement hostiles aux procédures démocratiques et à ceux qui y ont recours. Les élites gouvernantes ont, du même coup, eu tendance à ignorer ces formes ou à essayer de les éradiquer.

Néanmoins, à un certain moment de l'histoire, tout cela a commencé à changer, et tout d'abord dans les États qui constituaient le cœur du système atlantique — principalement l'Angleterre et la France, les deux nations qui possédaient les plus importantes colonies en Amérique du Nord. La constitution de ce système a été précédées par des destructions d'une ampleur telle qu'elle a permis le développement continu d'espaces d'improvisation d'où a émergé le " prolétariat atlantique ". Les États, sous la pression des mouvements sociaux, commencèrent à mettre en œuvre des réformes, et ceux qui œuvraient au sein de la tradition littéraire propre aux élites partirent à la recherche de précédents. D'où la création de systèmes représentatifs, sur le modèle de la république romaine. Enfin, sous la pression populaire, ces systèmes représentatifs furent plus tard renommés " démocraties ", dont le modèle originel aurait été le modèle athénien.

Chapitre 7 : Les traditions comme actes de refondation permanente.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-26T13:43:45+02:00

Le terme de " démocratie " lui-même [...] semble avoir été forgé par ses détracteurs élitistes comme une sorte d'insulte. " Démocratie " signifie littéralement la " force ", voire la " violence " du peuple. " Kratos ", et non " archos ". Les élites qui ont forgé ce terme l'ont toujours considéré comme désignant quelque chose de proche de l'émeute populaire ou du règne de la populace ; même si, naturellement, la solution qu'elles préconisaient était la conquête permanente du peuple par d'autres. Ironie du sort, lorsqu'ils tentaient — et c'était le plus souvent le cas — de supprimer pour cette raison la démocratie, il en résultait que la seule façon par laquelle la volonté générale de la populace pouvait se manifester, c'était précisément les émeutes, une pratique qui s'institutionnalisa fortement, notamment sous l'Empire romain et au XVIIIè siècle en Angleterre.

Chapitre 3 : La démocratie n'a pas été inventée à Athènes.

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