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" Je le hais. Et je hais encore plus mon manque de détachement lorsqu'il s'agit du loup qui me fait face. Mes réactions sont le fruit de mes sentiments, de toutes ces cellules qui s'agitent sous ma peau a son contact et de mon coeur qui s'emballe quand il est proche de moi."
Afficher en entierPlusieurs minutes s’écoulent. Les mêmes qui m’ont paru interminables tout au long de la journée et qui, maintenant, défilent à toute allure. Je jalouse cette attention qu’elle donne à ce qui l’entoure, la manière dont elle s’extasie en enfonçant ses orteils dans la terre, et les larmes de joie qu’elle offre à la lune. Je me surprends à vouloir que le même rythme cardiaque apaisé chante pour moi.
Afficher en entierJe me trouve toujours une bonne raison pour m’approcher d’elle. Souvent, je me cache derrière l’envie de la provoquer en envahissant son espace vital. La vérité est beaucoup moins glorieuse : son odeur me rend faible. Je suis incapable de contrôler cette addiction qui me pousse à prendre ma « dose ». Je hais cette sensation aussi bien qu’elle m’attire. Je rêve de voir cette humaine partir d’ici pour m’en défaire, tout autant que je souhaite qu’elle reste. Cette fille perturbe mes sens. Elle me rend contradictoire, et je déteste ça.
Drogué à un effluve. On n’aura pas fait plus ridicule dans l’histoire des loups !
Afficher en entier- Tu as aussi perdu l’usage de l’ouïe ?
(…)
- Non, je filtre seulement les informations. Vos roucoulades ne m’ont pas semblé pertinentes à suivre avec un grand intérêt.
- Mes roucoulades ? s’amuse-t-il dans un sourire irritant. Serait-ce de la jalousie ?
Sa façon de pencher le visage vers moi, ce regard qu’il braque dans le mien, tout m’énerve au plus haut point.
- Ce n’est que de l’impatience.
- Oh ! Parce que tu es pressée de partir, maintenant ?
- Je commence à penser qu’un autre clan possède l’avantage de ne pas vous avoir !
Afficher en entierNous savons tous qu’il déclarera la guerre au clan à un moment ou à un autre. En attendant, je me contente de lui envoyer un hibou tous les soirs, à la même heure, pour frapper à son carreau avant de repartir.
Juste un rappel journalier pour qu’il se souvienne que le nouveau clan MacFillan possède une chamane, avec tous les avantages que cela représente en cas d’affrontement. La dissuasion fonctionne, ne reste plus qu’à savoir pour combien de temps.
[...]
— Alors, qui avait raison ? chantonné-je.
— Ce n’est pas parce qu’on a accepté cette proposition que le clan va devenir une démocratie, prévient Keir.
— Évidemment, assuré-je. Tu peux appeler ça une dictature participative, si tu préfères.
— Exaspérante…, soupire Erwan.
— Agaçante, surenchérit Keir.
— Je vous remercie !
Phrase que je balance dans un large sourire, agrémenté d’une révérence. Mon geste s’interrompt dans un cri de surprise lorsque je sens mon corps décoller du sol. Sans prévenir, voilà que Keir me balance sur son épaule.
— Bien, Petit paiement, il est temps de retrouver notre chambre !
— Attends, m’interpelle Erwan. Ne me dis pas que tu lui as promis une folle partie de jambes en l’air pour qu’il accepte ce qui vient de se passer ?!
Mon coude posé sur l’omoplate de Keir et mon menton dans le creux de ma main, ne cherchant même plus à me débattre, je secoue la tête.
— C’est seulement ce qu’il veut te faire croire pour ne pas avouer qu’il m’a suffi d’un battement de cils.
Afficher en entier« Je sais pourtant que sa nudité la gêne, puisqu’elle s’est dépêchée de la cacher. Mais c’est plus fort qu’elle, Jenny ne passe pas à côté d’une occasion de me rappeler les paroles que j’ai pu avoir. Surtout quand elles peuvent se retourner contre moi. Je me garde de lui dire que mon action n’a rien à voir avec la pudeur.
De la jalousie. Pure et simple. Voilà de quoi il s’agit. »
Afficher en entier« — Mais…, bloque Keir un instant. Attends, tu peux me parler ?
Je ne saisis pas son étonnement, mais il est drôle lorsqu’il se décroche la mâchoire. Je retiens un éclat de rire, sans pouvoir empêcher un sourire amusé de parcourir mes lèvres. »
Afficher en entier« Je n'entends que ma salive qui passe difficilement dans ma gorge et le bruit du vent sur la lande. Mon coeur s'affole. Ma respiration s'accélère. Tout mon être me murmure que la plaine n'a jamais semblé aussi silencieuse. »
Afficher en entierLa douleur est vive. Elle part de mon épaule pour se diffuser dans l’ensemble de mes cellules. Ma bouche s’ouvre dans une plainte qui ne parvient pas à mes oreilles. Tout est flou, étrangement silencieux. Les crocs s’enfoncent dans mes chairs autour de ma clavicule. Des traînées de sang chaudes me brûlent en s’échappant de ma blessure.
Pourtant… j’ai froid. Mes bras s’enroulent autour de l’encolure de Keir. Mes doigts agrippent sa fourrure, dont la douceur est apaisante. Ma tête s’écroule dans son pelage… et mon esprit m’abandonne
Afficher en entier- j'ai dis : non !
J'essaie d'écarter ses doigts avec ma main de libre pour m'extraire de sa prise. Rien n'y fait, je trottine toujours de façon forcée.
-Tu es un paiement. Ce n'est pas comme si tu pouvais avoir un avis.
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