Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 468
Membres
1 012 229

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Sean vit son choc, suivi par la compréhension de ce qui se passait, mais il était encore en train de lutter avec sa propre surprise. Il penserait toujours à Ellie comme à une enfant maladroite, grande et maigre quel que soit son âge, le visage mince et anguleux, ses tresses blondes lui tombant jusqu’à la taille. Que lui était-il arrivé ces deux dernières années ? Il n’aurait su dire quand son corps s’était épanoui en courbes si immodestes et si féminines, ou quand son visage s’était rempli en un ovale parfait.

Il écarta les yeux de son décolleté, qui lui paraissait indécent. Puis il détacha son regard de ses hanches, des hanches qui ne pouvaient tout simplement pas être à elle. Il avait les joues brûlantes.

– Vous ne pouvez vous promener en vêtements de nuit.

Quelqu’un pourrait vous voir ! s’exclama-t-il.

Il avait été assis face à elle au souper, la veille. Mais il avait été mal à l’aise, également, parce que chaque fois qu’il lui jetait un coup d’œil elle lui souriait, essayant de soutenir son regard. Il avait fait de son mieux pour l’éviter.

– Vous m’avez vue cent fois en chemise de nuit, dit-elle lentement. Où allez-vous ?

Il la regarda dans les yeux. Ses yeux ambrés, en amande, n’avaient pas changé, et il en était soulagé. Il avait toujours pu y lire chacune de ses humeurs, chacune de ses pensées, chacune de ses expressions et de ses émotions. Il vit qu’elle était effrayée. Sa réaction fut immédiate, et il lui sourit d’un air rassurant. D’une certaine manière, son rôle avait toujours été d’écarter ses peurs, n’importe quand.

– Je dois partir, dit-il tranquillement. Mais je reviendrai.

Afficher en entier

L’agitation, alors, le domina. Il n’était pas sûr de ce qu’il voulait, mais il savait que sa tâche ici était terminée. Quelque chose l’attendait au-dehors, quelque chose de grandiose, et l’appelait comme les sirènes appellent les marins perdus en mer. Il n’avait que vingt-quatre ans et il sourit au soleil qui se levait, ravi, prêt pour n’importe quelle aventure que le destin lui réservait.

– Sean ! Attendez !

Il fut un instant incrédule en entendant la voix d’Eleanor de Warenne. Mais il aurait dû savoir qu’elle serait debout à cette heure et qu’elle le rattraperait alors qu’il se préparait à partir. Elle avait été son ombre depuis le jour où sa mère à lui avait épousé son père à elle, alors qu’elle était une exigeante et indomptable petite fille de deux ans et lui un sombre jeune garçon de huit ans. Enfant, elle le suivait partout comme un chiot son nouveau maître, l’amusant parfois et l’ennuyant d’autres fois. Et quand il avait entamé la restauration de son domaine familial, elle avait été à son côté, à genoux, taillant des pierres cassées avec lui. Lorsqu’elle avait eu seize ans, on l’avait envoyée en Angleterre. Depuis, elle ne ressemblait plus vraiment à la petite Ellie. Mal à l’aise, il se tourna pour lui faire face.

Elle s’empressa de venir vers lui. Elle avait toujours eu une foulée longue et décidée, jamais l’allure gracieuse d’une dame convenable. Cela demeurait, mais tout le reste avait changé. Il se raidit, car elle se précipitait vers lui les pieds nus et uniquement vêtue d’une chemise de nuit en coton blanc.

Et en l’instant d’un battement de cœur, il ne reconnut tout simplement pas la femme qui l’appelait. La chemise de nuit moulait son corps comme un gant de soie, plaquée contre elle par la brise de l’aube, révélant des courbes qui lui étaient étrangères.

– Où allez-vous ? Pourquoi ne m’avez-vous pas réveillée ? Je vais monter à cheval avec vous ! Nous pouvons faire la course jusqu’à la chapelle et revenir.

Elle s’arrêta brusquement, ses yeux s’élargissant tandis qu’elle fixait les sacoches et le sac. Son sourire avait disparu.

Afficher en entier

Askeaton, Irlande, juin 1814

L’appel de l’inconnu. Il était là, autour de lui, en lui, une impatience pressante, l’attrait de l’aventure. Il n’avait jamais été plus fort, et il était impossible de l’ignorer un seul moment de plus.

Sean O’Neill s’arrêta dans la cour du manoir qui appartenait à sa famille depuis près de quatre cents ans. De ses propres mains, il avait rebâti les murs de pierre qui lui faisaient face. De ses propres mains, il avait aidé les ouvriers de la ville à remplacer les vitres des fenêtres, jadis des vitraux somptueusement colorés. Il s’était agenouillé sur les sols anciens, à l’intérieur, pour remplacer les pierres cassées au côté des maçons de Limerick. Avec une armée de femmes de chambre, il avait nettoyé avec soin les épées brûlées de la grand-salle, un héritage familial. Toutefois, l’immense tapisserie n’avait pu être sauvée.

Et il avait labouré les champs incendiés et noircis avec les fermiers des O’Neill, jour après jour, semaine après semaine, jusqu’à ce que la terre redevienne brune et fertile. Il avait supervisé la sélection, l’achat et le transport du bétail et des moutons qui avaient remplacé les troupeaux détruits par les troupes britanniques lors de ce fatal été 1798. Maintenant, alors qu’il se tenait près de sa monture, ses sacoches pleines, un petit sac accroché à sa selle, des agneaux gambadaient près de leur mère dans les collines derrière la maison, dans la lumière rouge de l’aurore.

Il avait rebâti le domaine avec sa sueur, son sang et parfois même ses larmes. Il avait rebâti Askeaton pour son frère aîné pendant les années où Devlin avait été en mer, capitaine de la Marine royale, en guerre avec les Français. Devlin était rentré quelques jours plus tôt avec sa jeune femme américaine et leurs deux enfants. Il avait résilié sa commission et était à Askeaton pour y rester, Sean le savait. Et c’était ainsi que cela devait être.

Afficher en entier

Durant un instant, il fut paralysé. Elle avait changé, mais il l’aurait reconnue n’importe où. Et il éprouva un soulagement si énorme qu’il faillit s’affaler contre la fenêtre. Ellie.

Il ne restait rien de l’enfant dégingandée et intrépide – mais après tout, s’il osait se rappeler sa dernière nuit à la maison, la jeune fille en fleur qu’il avait quittée quatre ans plus tôt n’était déjà plus une enfant. Il n’avait pas oublié comme elle était grande, mais les angles et les replats de son visage, comme ceux de son corps, avaient disparu. Elle était devenue sensuelle et voluptueuse. L’enfant gauche et maladroite était maintenant une femme magnifique, capable de subjuguer un homme.

En la regardant charmer son frère, il sentit son monde chavirer.

Il fut saisi de panique. Que faisait-il là ? Il s’était attendu à retrouver une mince jeune femme qui n’avait jamais été embrassée, une jeune femme qu’il ne considérait que comme une amie et une sœur. Maintenant elle riait en regardant Rex, son sourire éblouissant, et il pouvait presque l’entendre.

– T’ai-je déjà dit que tu es mon frère préféré ?

Elle avait dit ces mots à chacun de ses frères et à Devlin, à tous sauf à lui.

La prise de conscience le frappa avec la force d’un éclair, le faisant vaciller. Il fixait Ellie avec un besoin et une faim farouches.

C’était impossible, pensa-t-il, incrédule et affolé. Il ne pouvait désirer la femme qu’il avait considérée comme une sœur durant la majeure partie de sa vie. Son corps réagissait à elle comme il le ferait à n’importe quelle belle femme, à la suite de deux ans de privations.

Elle s’écartait de Rex et souriait à un gentleman blond, passant son bras sous le sien. Il regarda brièvement son compagnon, s’avisant que c’était son fiancé, Sinclair. Le jeune homme était beau et visiblement privilégié, avec le port d’un aristocrate né. Sean le méprisa à première vue.

Il se rendit compte qu’il tremblait et qu’il était désespéré. Il était furieux contre elle, contre Sinclair, contre lui-même. Bien sûr qu’Ellie avait grandi. Il avait tous les droits d’être surpris par la beauté qu’elle était devenue, mais il n’avait aucun droit d’avoir d’autres sentiments. Et où allait-elle avec Sinclair, par tous les diables ? Il refit face à la fenêtre et constata que la salle à manger était vide.

Au moment où il entendit la porte de la terrasse s’ouvrir, il entendit aussi le rire d’Eleanor, et alors que ce son était familier il était également étrange et nouveau. Son rire avait changé. Il était devenu enjôleur ; il était charmeur.

Il pressa le dos contre le mur, attendant qu’ils apparaissent, et tandis qu’il attendait, il se rendit compte qu’il était raide et gonflé de désir. Mais il eut à peine le temps d’enregistrer ce fait choquant lorsqu’ils sortirent, allant lentement vers la balustrade. Ils étaient si absorbés l’un par l’autre qu’il ne pensa pas qu’ils le remarqueraient dans l’ombre de la maison. Eleanor se mouvait aussi d’une manière différente, maintenant. Son pas était toujours long, mais il y avait une qualité sensuelle dans le balancement de ses hanches – quelque chose qu’il détesta aussitôt. Elle bougeait comme une femme qui sait qu’elle est appréciée et admirée, recherchée et observée.

– Vous ai-je dit combien vous êtes ravissante, ce soir ? demanda Sinclair, prenant ses mains dans les siennes.

Sean eut envie de l’étrangler pour le faire taire.

– Je ne pense pas, répondit Eleanor, un sourire dans la voix. Mais si vous l’avez fait, vous pouvez toujours recommencer.

Elle flirtait ! Depuis quand Ellie avait-elle appris à flirter ?

– Vous êtes si belle, dit Sinclair d’un ton rauque, et Sean détesta son intonation.

Afficher en entier

Elle s’empressa de venir vers lui. Elle avait toujours eu une foulée longue et décidée, jamais l’allure gracieuse d’une dame convenable. Cela demeurait, mais tout le reste avait changé. Il se raidit, car elle se précipitait vers lui les pieds nus et uniquement vêtue d’une chemise de nuit en coton blanc.

Et en l’instant d’un battement de cœur, il ne reconnut tout simplement pas la femme qui l’appelait. La chemise de nuit moulait son corps comme un gant de soie, plaquée contre elle par la brise de l’aube, révélant des courbes qui lui étaient étrangères.

– Où allez-vous ? Pourquoi ne m’avez-vous pas réveillée ? Je vais monter à cheval avec vous ! Nous pouvons faire la course jusqu’à la chapelle et revenir.

Elle s’arrêta brusquement, ses yeux s’élargissant tandis qu’elle fixait les sacoches et le sac. Son sourire avait disparu.

Sean vit son choc, suivi par la compréhension de ce qui se passait, mais il était encore en train de lutter avec sa propre surprise. Il penserait toujours à Ellie comme à une enfant maladroite, grande et maigre quel que soit son âge, le visage mince et anguleux, ses tresses blondes lui tombant jusqu’à la taille. Que lui était-il arrivé ces deux dernières années ? Il n’aurait su dire quand son corps s’était épanoui en courbes si immodestes et si féminines, ou quand son visage s’était rempli en un ovale parfait.

Il écarta les yeux de son décolleté, qui lui paraissait indécent. Puis il détacha son regard de ses hanches, des hanches qui ne pouvaient tout simplement pas être à elle. Il avait les joues brûlantes.

– Vous ne pouvez vous promener en vêtements de nuit. Quelqu’un pourrait vous voir ! s’exclama-t-il.

Il avait été assis face à elle au souper, la veille. Mais il avait été mal à l’aise, également, parce que chaque fois qu’il lui jetait un coup d’œil elle lui souriait, essayant de soutenir son regard. Il avait fait de son mieux pour l’éviter.

– Vous m’avez vue cent fois en chemise de nuit, dit-elle lentement. Où allez-vous ?

Il la regarda dans les yeux. Ses yeux ambrés, en amande, n’avaient pas changé, et il en était soulagé. Il avait toujours pu y lire chacune de ses humeurs, chacune de ses pensées, chacune de ses expressions et de ses émotions. Il vit qu’elle était effrayée. Sa réaction fut immédiate, et il lui sourit d’un air rassurant. D’une certaine manière, son rôle avait toujours été d’écarter ses peurs, n’importe quand.

– Je dois partir, dit-il tranquillement. Mais je reviendrai.

– Que voulez-vous dire ? s’exclama-t-elle, incrédule.

La Ellie de son enfance avait toujours été capable de déchiffrer toutes ses pensées et toutes ses humeurs, aussi. Elle avait grandi, mais elle le comprenait encore, sans qu’il ait besoin de s’expliquer.

Il répondit prudemment :

– Ellie, il y a quelque chose qui m’attend quelque part et je dois le trouver.

– Quoi ?

Ses yeux s’emplirent d’une horreur grandissante.

– Non ! Il n’y a rien à chercher ailleurs. Je suis ici !

Il s’immobilisa, leurs regards joints. Il savait, comme tout le monde dans leurs deux familles, qu’elle éprouvait pour lui un penchant aussi vif qu’irréfléchi, depuis aussi longtemps que l’on pouvait s’en souvenir. Personne n’aurait su dire exactement quand, mais alors qu’elle était une enfant elle avait décidé qu’elle l’aimait et qu’elle l’épouserait un jour. Sean avait été amusé par ses prétentions. Il avait toujours su qu’elle finirait par oublier cette folie. Ils ne partageaient pas une goutte de sang, mais il la considérait comme une sœur. Elle était la fille d’un comte – elle épouserait un homme titré ou fortuné, ou les deux.

– Ellie.

Il parla calmement et choisit d’ignorer sa remarque. Elle ne s’accrochait sûrement plus à de telles sottises.

– Askeaton appartient à Devlin. Il est rentré, à présent. J’ai le sentiment que quelque chose de plus m’attend. J’ai besoin de partir. Je veux partir.

Elle était pâle.

– Non ! Vous ne pouvez pas partir ! Il n’y a rien qui vous attend – de quoi parlez-vous ? Votre vie est ici ! Nous sommes ici, votre famille, moi ! Et Askeaton est à vous autant qu’à Devlin !

Il décida de ne pas la contredire, bien que Devlin ait acheté Askeaton au comte huit ans plus tôt. Il hésita, essayant de trouver les mots justes, des mots qu’elle pourrait comprendre.

– Je dois partir. En outre, vous n’avez plus besoin de moi. Vous avez grandi.

Il ne parvint pas à sourire.

– On va bientôt vous renvoyer en Angleterre et vous ne penserez pas à moi, alors. Pas avec tous vos prétendants.

Cette idée lui parut étrange et déplaisante.

– Retournez vous coucher.

Une expression déterminée passa sur le visage d’Eleanor et il se raidit. Quand Ellie avait un objectif, rien ne pouvait l’empêcher de l’atteindre.

– Je viens avec vous, déclara-t-elle.

– Absolument pas !

– Ne vous avisez pas de partir sans moi ! Je vais m’habiller. Faites-moi seller un cheval ! cria-t-elle en pirouettant pour rentrer en hâte dans la maison.

Il la saisit par le bras et la fit se retourner. À l’instant où il sentit son corps doux et plein contre le sien, sa raison lui manqua. Il s’écarta aussitôt d’elle.

– Je sais que vous êtes toujours arrivée à vos fins avec tout le monde, y compris moi. Mais pas cette fois.

– Vous vous êtes comporté comme un sot depuis que je suis arrivée hier soir ! Vous m’avez évitée ! N’essayez pas de le nier. Vous ne vouliez même pas me regarder ! s’exclama-t-elle. Et maintenant vous dites que vous me quittez ?

Elle était si bouleversée et si furieuse qu’elle avait le souffle court.

Sean croisa les bras sur sa poitrine et abaissa son regard sur le haut de sa chemise de nuit, où il pouvait voir clairement la forme de ses seins ronds. Il fut choqué par sa propre attitude et releva vivement les yeux vers son visage.

– Je ne vous quitte pas, je m’en vais, tout simplement.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode