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L'insignifiance, mon ami, c'est l'essence de l'existence. Elle est avec nous partout et toujours. Elle est présente même là où personne ne veut la voir : dans les horreurs, dans les luttes sanglantes, dans les pires malheurs. Cela exige souvent du courage pour la reconnaître dans des conditions aussi dramatiques et pour l'appeler par son nom. Mais il ne s'agit pas seulement de la reconnaître, il faut l'aimer l'insignifiance, il faut apprendre à l'aimer.
Afficher en entier– Se sentir ou ne pas se sentir coupable. Je pense que tout est là. La vie est une lutte de tous contre tous. C’est connu. Mais comment cette lutte se déroule-t-elle dans une société plus ou moins civilisée ? Les gens ne peuvent pas se ruer les uns sur les autres dès qu’ils s’aperçoivent. Au lieu de cela, ils essaient de jeter sur autrui l’opprobre de la culpabilité. Gagnera qui réussira à rendre l’autre coupable. Perdra qui avouera sa faute. Tu vas dans la rue, plongé dans tes pensées. Venant vers toi, une fille, comme si elle était seule au monde, sans regarder ni à gauche ni à droite, marche droit devant elle. Vous vous bousculez. Et voilà le moment de vérité. Qui va engueuler l’autre, et qui va s’excuser ? C’est une situation modèle : en réalité, chacun des deux est à la fois le bousculé et le bousculant. Et pourtant, il y en a qui se considèrent, immédiatement, spontanément, comme bousculants, donc comme coupables. Et il y en a d’autres qui se voient toujours, immédiatement, spontanément, comme bousculés, donc dans leur droit, prêts à accuser l’autre et à le faire punir. Toi, dans cette situation, tu t’excuserais ou tu accuserais ?
Afficher en entierL'insignifiance, mon ami, c'est l'essence de l'existence. Elle est avec nous partout et toujours. Elle est présente même là où personne ne veut la voir : dans les horreurs, dans les luttes sanglantes, dans les pires malheurs. Cela exige souvent du courage pour la reconnaître dans des conditions aussi dramatiques et pour l'appeler par son nom. Mais il ne s'agit pas seulement de la reconnaître, il faut l'aimer l'insignifiance, il faut apprendre à l'aimer..
Afficher en entierAprès une pause Caliban dit: " La seule chose qui me paraît incroyable dans toute cette histoire, c'est que personne n'a compris que Staline blaguait.
- Bien sûr ", dit Charles et il reposa le livre sur la table: "Car personne autour de lui ne savait plus ce que c'est qu'une blague. Et c'est par cela, à mes yeux, qu'une nouvelle grande période de l'Histoire annonçait sa venue."
p. 33-34
Afficher en entier"Si je ne me trompe pas - Ramon, tu peux me corriger! - , pendant ce bref moment de l'Histoire, Staline est l'homme d'Etat le plus puissant du monde et il le sait. Il ressent une joie malicieuse à être, parmi tous les présidents et les rois, le seul qui peut se foutre du sérieux des grands gestes politiques cyniquement calculés, le seul qui peut se permettre de prendre une décision absolument personnelle, capricieuse, irraisonnable, splendidement bizarre, superbement absurde."
p. 45
Afficher en entierEcoute, Charles, si je ne me trompe pas, l'ange n'a pas de sexe. C'est peut-être là la clé de sa blancheur.
p. 62
Afficher en entierLa vie est une lutte de tous contre tous. C'est connu. Mais comment cette lutte se déroule-t-elle dans une société plus ou moins civilisée ? Les gens ne peuvent pas se ruer les un sur les autres dés qu'ils s'aperçoivent. Au lieu de cela, ils essaient de jeter sur autrui l'opprobre de la culpabilité. Gagnera qui réussira à rendre l'autre coupable. Perdra qui avouera sa faute.
Afficher en entierL'amour, jadis, était la fête de l'individuel, de l'inimitable, la gloire de ce qui est unique, de ce qui ne supporte aucune répétition. Mais le nombril non seulement ne se révolte pas contre la répétition, il est un appel aux répétitions !
Afficher en entierIl s'était alors promis de l'ouvrir le jour de son anniversaire pour fêter sa gloire, la gloire du très grand poète qui, grâce à son humble vénération de la poésie, avait juré de ne jamais écrire un seul vers.
Afficher en entier- Mais non, mais non, oublie ce que je viens de dire ! Je dis des bêtises ! J'exagère ! Puis, en baissant la voix, il ajouta : - Pourtant, je te comprends. Les plaisanteries sont devenues dangereuses.
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