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— Regarde, maman. Ses cheveux ont des reflets rouges, on dirait des rubis.

— Oui. Et l'autre avait les mêmes.

— J'aimerais l'appeler Ruby, maman. Tu es d'accord ?

— Bien sûr, ma chérie.

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— Un bébé ! lança-t-elle rudement.

Et papa s'en fut aussi vite qu'il était venu. Presque aussitôt après le début de l'hémorragie, je perdis les eaux, et c'est alors que maman m'annonça la plus stupéfiante nouvelle qui fût. Elle s'agenouilla près de moi, prit ma main entre les siennes, soupira longuement et déclara :

— Il y aura deux bébés, Gabrielle.

— Deux ! Tu en es sûre, maman ?

— Il y a déjà un certain temps que j'en suis sûre, ma chérie. Mais je ne voulais rien dire, de peur que ce bandit ne se dépêche d'aller vendre l'autre.

— Deux bébés ?

Mon cœur battait si fort que j'avais du mal à respirer. Maman posa un linge humide sur mon front.

— Tu ne souhaites pas que je les donne tous les deux à ces gens, n'est-ce pas, ma chérie ? C'est une bénédiction du ciel. Tu auras ton enfant. Ils ne t'auront pas tout pris, finalement.

— Tu veux être grand-mère, maman ?

— Oui, répondit-elle, et son regard me sourit.

Mais il y avait autre chose dans ses yeux ; quelque chose qu'elle voyait, et qu'elle savait que je voyais, moi aussi. Peut-être avais-je un peu de son pouvoir en moi, pensai-je à cet instant. Et je dis simplement :

— Je comprends, maman.

Elle se mordit la lèvre, des larmes roulèrent sur ses joues. Et elle se mit au travail.

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Papa se mit à arpenter notre petit ponton en gesticulant, adressant des lamentations aux quatre vents comme s'il quêtait la sympathie d'un auditoire invisible. Après un instant d'hésitation, je décidai de lui parler d'abord. Il s'arrêta tout net à mon approche.

— C'est elle qui t'a envoyée, c'est ça ?

— Non, papa. Je revenais du lycée quand j'ai entendu du bruit, je n'ai pas encore parlé à maman. Que se passe-t-il, cette fois-ci ?

Il poussa un gémissement rageur, me tourna le dos et resta campé là, les mains aux hanches et les épaules affaissées, à croire qu'il portait un tronc de cyprès à lui tout seul.

— J'ai entendu maman crier quelque chose à propos d'argent, hasardai-je.

Papa pivota vers moi, le visage empourpré, mais les coins de sa bouche blanchissaient de colère.

— J'avais une occasion de ramasser un bon petit paquet, un vrai coup de chance. Un gars de la ville qui débarque pour vendre son tonique miracle par ici. De New York il vient, ce truc, tu te rends compte ?

— Et c'est censé faire quoi, au juste ?

— Vous rajeunir, calmer toutes les douleurs et rendre la couleur aux cheveux gris. Si une femme s'en met sur la figure, ses rides s'en vont, et si on a une dent qui branle, elle redevient solide. J'ai vu la femme qu'était avec ce gars : soixante ans qu'elle avait, à ce qu'y paraît. Eh bien, on lui en aurait pas donné vingt-cinq !

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Le plus difficile à comprendre pour moi, c'était pourquoi mes parents s'étaient mariés et m'avaient mise au monde. Ils étaient très beaux tous les deux. Papa, surtout quand il se lavait et s'habillait correctement, était l'homme le plus séduisant que j'aie jamais vu. Comme il passait beaucoup de temps au soleil, il ne perdait jamais son hâle, et son teint basané avivait l'éclat vibrant de ses yeux vert émeraude. Il était grand et se tenait droit comme un chêne, sauf quand il avait bu trop de bière ou de whisky. Ses épaules carrées semblaient assez vigoureuses pour étayer une maison, et on racontait qu'il avait soulevé l'arrière d'une voiture pour la sortir d'un fossé.

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Nous étions en 1944. La Seconde Guerre mondiale sévissait encore et il n'était pas facile de trouver un mari. Les jeunes Cajuns étaient toujours peu nombreux au pays, même si la plupart des pêcheurs et des fermiers étaient exemptés de service. Evelyne et Yvette me taquinaient toujours au sujet de Nicolas Paxton, à qui j'aurais dû m'intéresser davantage, selon elles. Tôt ou tard, il finirait par hériter du grand magasin de son père. Et avec son excès de poids et ses pieds plats, il ne risquait pas d'être mobilisé.

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Le bruit sec de la porte-moustiquaire qu'on fermait avec violence retentit à travers les saules et les peupliers, telle une détonation, et me fit hâter le pas. Je revenais du lycée, j'étais presque arrivée à la cabane. J'avais fait la plus grande partie du trajet en compagnie d'Evelyne Thibodeau et d'Yvette Livaudis, les deux seules filles de la classe qui daignaient m'adresser la parole. Et nous étions tellement surexcitées que nous avions parlé pratiquement tout le temps toutes les trois à la fois. C'était notre dernière année de classe. Le jour de la remise des diplômes approchait, avec son cortège de promesses, mais aussi de terreurs qui se profilaient au détour du chemin comme un sombre rideau de mousse espagnole.

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— Mais ce petit oiseau grandira dans un monde meilleur.

Un monde meilleur ? Comment était-ce possible ? Le mien était plein de couleurs et de soleil, de belles fleurs aux parfums merveilleux, d'oiseaux magnifiques volant à travers les airs, aussi légers que des rêves ; des odeurs délicieuses de la cuisine de maman, de nuages blancs et mousseux que mon imagination transformait en chameaux, en baleines, ou même en grosses meringues sucrées.

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Je ne savais pas ce qu'elle voulait dire, en ce temps-là, j'étais trop jeune. La notion d'innocence n'entrait pas dans ma vision du monde. M'éveiller chaque jour était pour moi comme déchirer le papier d'emballage d'un cadeau, pour saisir toutes les belles choses qui m'attendaient ; sitôt fini mon petit déjeuner, je poussais la porte-moustiquaire, dégringolais les marches de notre galerie et tournais le coin de la maison pour me ruer vers le marais, les canaux et tous mes animaux. La maladie et la mort, la violence et la cruauté n'avaient pas de place dans cet univers. Si quelque chose mourait, c'est que son temps était venu. L'espoir voulait à tout prix survivre en moi.

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— Il est temps que tu dises adieu à l'innocence, m'avertit un jour maman. Sinon, quand tu la perdras, tu feras le plongeon avec elle au fond du canal, comme un vieux rafiot pourri.

Par une matinée de printemps, jetais arrivée en courant sur la galerie où elle tressait des chapeaux de palme pour les vendre aux touristes. Entre mes mains arrondies, je tenais un oisillon mort, un petit geai bleu que je croyais tomber du nid. Mais maman m'a dit qu'à son avis, c'était sûrement la mère qui l'avait elle-même jeté par-dessus bord.

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Vous m'amusez, vous, les jeunes filles d'aujourd'hui ! Vous allez au cinéma et vous gobez toutes ces romances à l'eau de rose en vous imaginant à la place de l'héroïne. Vous rêvez que vous allez rencontrer un homme, qu'il y aura de la musique et que vous partirez ensemble aux rayons du soleil couchant.

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