Fantasmes irlandais / Protection très rapprochée...

Histoire "Fantasmes Irlandais":

Plus il passait de temps avec Nan, mieux il la connaissait. Et tous les petits détails qu’il apprenait d’elle et de sa vie ne faisaient que renforcer ses sentiments.

— Nous aimons beaucoup la Vierge Marie, ici, en Irlande.

— Ces statues sont magnifiques.

Il passait par ici presque toutes les semaines en voiture, mais il ne s’arrêtait plus que rarement pour admirer le paysage.

— Il paraît que ce col est l’un des dix lieux les plus romantiques du pays.

— C’est pour cette raison que tu m’y as amenée ?

— Non. J’avais complètement oublié ce classement, je viens juste de m’en souvenir. Lorsque nous avons lu l’article, au pub, il y a quelques mois, je me souviens que nous avons tous éclaté de rire en nous demandant comment des journalistes avaient bien pu qualifier ces pierres de romantiques ! Mais, aujourd’hui, je comprends leur point de vue. En fait, tout dépend de la personne qui nous accompagne…

Une fois au sommet, ils demeurèrent immobiles quelques minutes et admirèrent la vue.

— Nous avons un pied dans le comté de Cork et l’autre dans le comté de Kerry. Là-bas, tu vois la ria de Kenmare et le lac de Glanmore. Derrière les collines, on aperçoit également la baie de Bantry, qui n’est pas très loin de Ballykirk.

— C’est vrai que c’est romantique… Mais ça le serait plus encore si tu m’embrassais.

— Etes-vous en train de me donner des ordres, mademoiselle Galvin ?

— Je ne t’oblige à rien du tout ; je suis même prête à faire tout le travail.

— Dans ce cas…, répondit-il d’une voix coquine, vas-y, applique-toi…

Il ferma les yeux et lui tendit sa bouche, mais elle ne l’embrassa pas. Au lieu de cela, elle éclata de rire. Il rouvrit alors les yeux et l’imita.

— Arrête ces grimaces, Riley !

— Est-ce que c’est mieux comme ça, demanda-t-il alors en tordant la bouche d’une façon différente.

— Non, pas du tout ! Détends ta bouche, ouvre-la juste un petit peu. Voilà, c’est mieux…

— Tu ne veux pas que je fasse le poirier en plus ?

— Non, c’est bien comme ça. C’est parfait, même.

Il la regarda s’approcher lentement de lui mais, au dernier moment, elle éclata de rire et se redressa.

— Ça ne peut pas marcher, Riley ! Je ne peux pas t’embrasser si tu fais l’imbécile !

— Bien sûr que si, tu es incapable de me résister !

— C’est vrai. Je t’aime bien. Tu es un homme très aimable.

— Je suis un bon gars.

— Oui, un bon gars, répéta-t-elle en imitant son accent irlandais.

Subjugué par son humour décapant, son charme naturel et son enthousiasme, il passa une main dans ses douces boucles et plongea les yeux dans son beau regard couleur émeraude.