La Famille Quinn, Tome 18 : L'Amant d'Irlande

Histoire "L'amant d'Irlande":

Puis Kellan l’entraîna vers une table à l’écart.

Il s’assit face à elle et lui prit la main avant de la porter à ses lèvres. Il riva ensuite son regard au sien et vit la crainte disparaître de ses yeux. Elle semblait moins inquiète.

C’était une bonne nouvelle. Cela voulait dire qu’il faisait des progrès. Des progrès lents, certes, mais au moins progressait-il.

— Nous devrions peut-être tout reprendre depuis le début, suggéra-t-il soudain. Commencer par sortir ensemble ; aller ici ou là… Et oublier le sexe pour un temps. Peut-être est-ce cela le problème ? Nous sommes allés trop vite.

— Mais que va-t-on faire ?

— Il y a des tonnes de choses à faire à Ballykirk ! Nous pouvons nous promener sur le port et regarder les bateaux de pêche revenir, ou aller à la librairie feuilleter des livres d’occasion. Sinon, l’épicier organise des cours de cuisine tous les mercredis soir et l’association paroissiale un bingo, le mardi soir.

— Une soirée bingo, c’est une excellente idée ! Et maintenant que j’ai une voiture, je pourrai conduire.

Il éclata de rire.

— Tu conduis une vieille Bentley, Gelsey ! Cette voiture a davantage sa place dans un musée que sur la route.

— Elle appartenait à ma grand-mère. Elle était dans le garage et personne ne l’utilisait.

— Si nous cherchons des opportunités pour sortir, il y a aussi le mariage de Nan et Riley. J’aimerais beaucoup que tu m’y accompagnes.

Elle sourit, noua ses doigts aux siens, et une irrépressible envie de l’embrasser le saisit.

— Je pense que tu n’auras aucun mal à me convaincre, Kellan. Je n’ai pas d’autre plan pour le nouvel an.

Danny s’approcha à cet instant de leur table, un carnet de commande à la main.

Pour le baiser, il faudrait qu’il patiente.

— Vous êtes là pour déjeuner ? Alors aujourd’hui au menu, nous avons de la tourte à la viande et du saumon.

— De la tourte pour moi, répondit Kellan, et une Guinness.

— La même chose, ajouta Gelsey, avec une eau minérale.

Après le départ de Danny, Kellan se tourna de nouveau vers elle. Il avait toujours autant envie de l’embrasser, mais il était aussi curieux d’apprendre comment s’était passée sa semaine.

— Comment va ton travail ?

— Bien. Enfin… Ce n’est pas encore parfait, mais il y a des progrès. Nous avons beaucoup de nouveaux clients. Et après l’incident de ce matin, je suis sûre que nous en aurons encore plus.

— C’est bien.

— Il risque d’y avoir des ragots, Kellan. J’y suis habituée, mais toi, tu trouveras sans doute ça désagréable.

Il haussa les épaules. Pour elle, il était prêt à tout.

— Et ton projet d’acheter la boutique ? Il en est où ?

— Toujours à l’étude, mais c’est difficile pour moi de prendre des décisions tant que mon avenir immédiat demeure incertain.

— Il ne faut pas que ça t’inquiète, ni surtout que ça te bloque, Gelsey… Poursuis tes projets, achète le magasin, et si ça ne se passe pas bien en Italie, alors nous trouverons une solution.

— Sans doute…

Ils discutèrent encore du rachat de la boutique jusqu’à ce que Danny revienne avec leurs assiettes.

Les yeux brillants de gourmandise et des idées audacieuses plein la tête, Kellan la regarda alors croquer dans sa tourte avant de reprendre :

— Je pense que nous devrions considérer ce déjeuner comme notre premier rendez-vous.

— Pourquoi ?

— Parce qu’une fille comme toi n’embrasse sans doute pas le premier jour et que j’ai très envie d’en être déjà au deuxième. Je pense que j’ai de bonnes chances pour le deuxième.

— Tu as déjà eu de la chance lors de la nuit où nous nous sommes rencontrés, Kellan !

Il sentit soudain son pied nu caresser sa cuisse. Il attrapa alors sa cheville et plaça son pied sur son sexe.

— On dirait que vous êtes le genre de fille dont ma mère m’a dit de me méfier, Gelsey Woodson. Mais c’est un plaisir de vous rencontrer.