Extraits

« LA GARE maritime est à l’entrée du port, dit Papa. Suivez-moi. Nic, ne cours pas comme cela devant nous ! Tu vas te perdre ! »

Lorsqu’ils arrivèrent près des paquebots, les enfants restèrent pétrifiés d’étonnement.

« Mais… Papa… quoi… ils sont énormes ! » murmura Nicolas.

Le porteur qui s’était chargé de leurs bagages s’amusait de leur stupéfaction. Il se tourna vers Nicolas avec un large sourire :

« Tu as de la chance, mon garçon ! Tu vas voir le plus beau bateau du monde, le France. Il est justement là. »

VOYANT arriver leur mère, les enfants coururent à sa rencontre.

« Comment va Bonne-Maman ? A-t-elle été contente de la bruyère que nous lui avions cueillie ? Quand doit-elle rentrer de la clinique ?

— Que de questions ! dit Maman en souriant. Vite, où est Papa ? J’ai des nouvelles pour lui.

— Des bonnes ou des mauvaises ? » demanda Nicolas.

Marie-Joëlle le regarda avec mépris : « Des bonnes, naturellement ! Tu n’as pas remarqué la figure de Maman ? S’il te plaît, qu’est-ce que c’est ? ajouta-t-elle en se tournant vers sa mère.

— Je ne peux pas vous en parler encore ! » jeta Maman en se précipitant vers Papa qui péchait dans la rivière.

« Ça ne ferait pas de mal d’avoir enfin un peu de chance ! grogna Nicolas. Tous ces temps-ci, nous avons plutôt été une famille Tant-Pis ! Quelle sale coqueluche !

— Eh bien, c’est fini, maintenant ! répliqua Élisabeth. On ne tousse plus, ou presque. Quand on le fait, c’est seulement pour se rappeler qu’autrefois on avait des quintes.

— Tu dis toujours des bêtises ! » explosa Nicolas en tapant du pied.

« Nos valises sont prêtes ! » annonça Marie-Joëlle, qui tenait à la main des écharpes et des moufles. « Il ne manque que des chaussettes de laine, les nôtres sont trop usées ! »

Maman contempla la pile de vêtements d’hiver. Elle se mit à rire :

« Voyons, mes chéries ! Pendant notre croisière, il fera plus chaud que lors des plus chaudes journées d’été en France ! N’oubliez pas que nous descendons vers le sud. Vous avez appris en géographie que le climat n’y était pas le même que dans nos pays tempérés. Il ne vous faudra que des robes légères, des costumes de bain, des sandales