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Je suis une voleuse.
Pas une voleuse métaphorique, allégorique, ou symbolique ! Non, une vraie ! Je vole car on m’a volée un jour.
Je vole parce que les choses qui brillent sont toujours mieux chez moi qu’ailleurs. Je vole pour faire du troc si je le dois, je vole pour mes étagères, je vole pour qu’on me craigne.
Je vole et c’est comme ça.
Afficher en entierJe passe mon temps à sillonner ce monde, justement, et personne ne m’arrête pour autant. J’ai pris cette liberté et je ne compte pas la perdre. Je pense que les monstres qui nous maltraitent ne sont pas tels que décrits dans les légendes. Nous sommes les monstres, voilà la vérité. Il faut s’y faire, et se méfier.
Afficher en entierLe rêve bat la cadence lente d'une cuillère dans un chaudron. Des feuilles de lierre sortent de la marmite, métalliques, des roses trémières, des rouages d'horloges, et tant de belles choses toutes d'or…
C'est le chaudron que j'ai volé à la sorcière, dans cette lointaine Sibérie !…
Au-dessus de moi, les pigments des cieux sont si intenses qu'ils m'en grillent les yeux. Au loin, dans un vieux dialecte fée, la sorcière hurle sa malédiction :
— On te volera ce qui t'est précieux, tu trouveras plus cruelle que toi, plus retorse, et cette créature mauvaise s'occupera de ton sort pour l'éternité, crois-moi !
Ses mots me frappent à l'abdomen, comme des coups de poing, mais je me moque d'elle. Que pourrait-elle contre moi ? Mon arme la tient en respect et je file déjà ! (…)
Afficher en entierQui dit raccourcis scintillants, dit fées les traversant !
Afficher en entierLorsque, enfin, je mets un pied sur la pelouse, une main se pose sur mon bras. Dans un nuage de fumée, une voix enrouée déclare :
- Je ne savais pas qu'une armée de notre monde civilisé pouvait enrôler une dame de votre beauté...
Je me tourne, adresse mon plus beau sourire à un vieux barbon empestant le tabac, et lui réponds :
- N'ayez crainte ! Votre monde n'est pas encore assez civilisé pour enrôler une dame, quelle que soit sa beauté.
Afficher en entierS (à moi-même) : - Vous voyez, il n'est pas content. Quand il n'est pas content, il laisse traîner ses oreilles partout. Il engrange des reproches, comme un écureuil des noisettes. Il s'en servira plus tard, pour se venger. Je trouve cela assez mesquin. Et un peu féminin.
Afficher en entierGâce à mon avertissement, Clem se retourne et d'un mouvement élégant se décale de justesse pour éviter la chute du caillou. Je me demande bien à quoi sert sa complice si elle ne le prévient même pas des risques qu'il court. Comme quoi, je fais bien de travailler seule. D'ailleurs, Clem semble également impatient. Il s'adresse à la jeune fille:
- Vik ! Tu n'aurais pas trouvé quelque chose ? Il ne serait que temps !
Parade de lame contre un vilain coutelas rouillé.
- Je ne sais pas lequel les a !
- Eh bien, viens les chercher, au lieu d'observer !
- Je suis sûre qu'ils ont des puces.
- Mais non !...
- De toute manière, si Od était là, ce serait plus pratique ! déclare Vik. Où est-il encore passé ?
C'est alors que la forêt se met à parler - ou plutôt, à bougonner.
- J'arrive, j'arrive, c'est bon... Mais tout de même, les idées de Clémente devraient être assumées par Clémente !
Arrêt.
Clem, en plein milieu du combat, baisse son sabre et soupir profondément. Un de ses assaillants en profite pour lui sauter tout bonnement dessus, armé d'une branche en guise de gourdin. Le plus lubrique des trois essaie toujours de m'attraper. De guerre lasse, je décide de grimper dans un arbre en lisière de la clairière pour m'en débarrasser. Il finira bien par se fatiguer.
- Tu es une vilaine féline, mais je t'aurai !
Il se peut qu'il soit long à se fatiguer.
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