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Souvent, elle repensait à ces instants et se disait qu'elle serait peut-être parvenue à changer le cours des événements si elle avait essayé de réagir tout de suite face à cette violence, si elle avait tenté de le quitter, de s'en aller et de ne jamais revenir, au lieu de se contenter de trouver des raisons et de se faire des reproches.
Afficher en entier- Je crois que j'étais en train de vous poser une question sur ces violences conjugales.
- Voilà un mot bien édulcoré pour décrire l'assassinat d'une âme. Un terme politiquement correct à l'usage des gens qui ne savent ce qui se cache derrière. Vous savez ce que c'est, de vivre constamment dans la terreur? {....}De vivre dans la haine chaque jour sans que cela ne s'arrange jamais, quoi qu'on fasse, et on ne peut d'ailleurs rien faire pour arranger ce genre de chose, jusqu'à ce qu'on perde toute volonté et qu'on passe son temps à espérer que la prochaine raclée ne sera pas aussi violente et douloureuse que la dernière.
Afficher en entierOn a honte d'être la victime de ce genre d 'homme, on se referme sur soi, dans une solitude absolue dont on interdit l'accès à tous, et même à ses enfants, car on ne veut pas que quiconque vienne y mettre les pieds, surtout pas ses propres enfants. Et alors, on se retrouve à se préparer à la nouvelle attaque qui viendra sans prévenir, plein de haine contre quelque chose d'incompréhensible et tout à coup, la vie se résume à attendre cette prochaine attaque.
Afficher en entier- Et Robert, il nous en dira peut-être plus ? demanda Erlendur.
- Robert est mort hier soir, répondit Elinborg, un soupçon de mauvaise conscience dans la voix. […]
- Il a laissé un bref message dans son placard juste avant de mourir, dit Sigurdur Oli. « Elle m’a tué. »
- Nom de Dieu, quel humour ! répondit Elinborg. C’est franchement nul.
Afficher en entierVoilà un mot bien édulcoré pour décrire l'assassinat d'une âme. Un terme politiquement correct à l'usage des gens qui ne savent pas ce qui se cache derrière. Vous savez ce que c'est, de vivre constamment dans la terreur ?
Afficher en entierC'était pour lui un véritable délice de regarder de vieux quotidiens d'information et des revues populaires, d'entendre le froissement et de sentir l'odeur du papier jauni, de ressentir des impressions de cette époque révolue que ces journaux avaient consignées alors et pour toujours.
Afficher en entierPetit à petit, les coups se résument à du pur sadisme parce que le seul pouvoir que l'homme violent détienne au monde, c'est celui qu'il exerce sur cette unique femme qui est son épouse, mais ce pouvoir n'a aucune limite puisque l'homme sait que la femme ne peut rien faire face à lui. Elle est totalement impuissante et complètement dépendante de lui parce qu'il ne se contente pas de la menacer elle, il ne se contente pas de la torturer avec la haine et la colère qu'il éprouve pour elle, mais la torture également avec la haine qu'il éprouve pour ses enfants en lui faisant clairement comprendre qu'il leur fera du mal si jamais elle essayait de se libérer de son emprise. Et pourtant, toute cette violence physique, toute cette souffrance et ces coups, ces os cassés, ces blessures, ces bleus, ces yeux au beurre noir, ces lèvres fendues, tout cela n'est rien comparé aux tortures que l'âme endure. Une terreur constante, absolument constante, qui jamais ne faiblit. Les premières années, quand elle montre encore quelques signes de vie, elle essaie de chercher de l'aide, elle essaie de s'enfuir, mais il la retrouve et lui murmure qu'il a l'intention de tuer sa petite fille et d'aller l'enterrer dans la montagne. Et elle le sait capable de le faire, alors elle abandonne. Elle abandonne et remet sa vie entre les mains de cet homme.
Afficher en entierElle ne s'en rendit vraiment compte qu'en ressentant la douleur à la tempe. Il l'avait frappé à la tête à poing fermé sans le moindre préavis et avec une telle rapidité qu'elle ne l'avait même pas vu faire. Ou bien peut-être ne parvenait-elle pas à croire qu'il ait pu lever la main sur elle. C'était le premier coup qu'elle recevait et il lui arriverait souvent de se demander au cours des années à venir si sa vie aurait été différente si elle était partie dès ce moment-là. Est-ce qu'il l'aurait laissée s'en aller?
Elle ne comprenait pas la raison qui l'avait poussé à la frapper subitement et le regardait, complètement interloquée. Personne ne l'avait jamais frappée de cette façon auparavant. Il n'y avait que trois mois qu'ils étaient mariés.
Afficher en entierIl s'introduisit subrepticement dans le cagibi. Une faible clarté provenant de la rue passait par une petite fenêtre ; il enjamba les deux enfants couchés sur le matelas, se baissa vers elle jusqu'à ce que leurs deux visages se touchent presque et la secoua légèrement. Elle dormait d'un sommeil de plomb, il la secoua à nouveau, un peu plus fort, jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux et il afficha un sourire quand il discerna une authentique frayeur dans le regard de la femme. Elle s'apprêtait à hurler à l'aide mais il lui mit la main devant la bouche.
- Tu t'imaginais sérieusement que tu allais réussir ? demanda-t-il, menaçant.
Elle levait les yeux vers lui fixement.
- Tu croyais sérieusement que était aussi simple que ça ?
Elle secoua lentement la tête.
- Tu sais ce que je meurs d'envie de faire en ce moment ? siffla-t-il en serrant les dents. J'ai envie d'emmener ta gamine dans la montagne, de la tuer et de l'enterrer où personne n'ira la trouver, ensuite je raconterai qu'elle a dû ramper jusqu'à la mer, la pauvre petite. Et tu sais quoi ? C'est exactement ce que je vais faire, tout de suite. Si tu pousses le moindre cri, je tuerai aussi le gamin. Je dirai qu'il a suivi sa soeur dans la mer.
Elle jeta un regard de côté en direction des deux enfants et émit un gémissement à peine perceptible, cela le fit sourire. Il enleva la main de la bouche de la femme.
- Je ne recommencerai plus jamais, soupira-t-elle. Jamais. Je ne le ferai plus jamais. Pardonne-moi. Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête. Pardonne-moi. Je suis cinglée. Je sais bien. Je suis folle. Ne t'en prends pas aux enfants. Frappe-moi. Frappe-moi. Frappe-moi. Aussi fort que tu peux. Frappe-moi de toutes tes forces. Nous pouvons même sortir si tu veux.
Le désespoir de la femme l'emplissait de dégoût.
- Si c'est ce que tu veux, répondit-il. Puisque c'est ça que tu veux. Alors, c'est ce qu'on va faire.
Il fit semblant d'étendre le bras en direction de Mikkelina, endormie à côté de Simon, mais elle le retint, folle de terreur.
- Regarde, dit-elle en commençant à se frapper le visage. Regarde, elle s'arrachait les cheveux. Regarde.
Elle se redressa et se lança en arrière pour atterrir sur le haut du lit en fer et, que cela ait été son intention ou non, elle s'y assomma avant de retomber aux pieds de l'homme, inconsciente.
Afficher en entierNous sommes ensemble depuis trois ou quatre ans maintenant et il ne se passe rien. Absolument rien. Tu fais une tête d'imbécile dès que je commence à mentionner quelque chose qui pourrait ressembler de près ou de loin à une quelconque forme d'engagement. D'un point de vue économique, nos comptes bancaires sont séparés. Le mariage à l'église semble hors de question, enfin il n'y a pas d'autre forme de mariage ici, que je sache. Nous ne sommes pas enregistrés comme concubins. Les enfants sont aussi éloignés de ton esprit que les galaxies situées au fin fond de l'univers. Alors, on en arrive à se demander : qu'est-ce qui nous reste ?
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