Extraits

"Il serait temps aussi de cesser de répandre l'idée qu'en Amérique il ne reste plus aux femmes de batailles à gagner, que tous les droits auxquels elle peuvent prétendre leur sont déjà acquis. Dans la plupart des professions libérales, dans les affaires, dans le domaine des arts et celui des sciences, les femmes sont encore traitées en citoyennes de seconde.

Ce serait un leur rendre un grand service que de prévenir les jeunes filles qui se préparent à travailler qu'elles doivent s'attendre à rencontrer cette forme subtile et pénible de discrimination, de leur apprendre à ne pas s'y résigner en espérant que cela passera, mais à se battre "

Page 624

Rappel : ce livre est sorti en 1963.

Pourquoi n'avoue-t-on jamais que le rôle primordial et capital que joue l'épouse au foyer consiste à acheter de plus en plus d'articles ménagers ? Dans tout ce qui a pu être dit sur le rôle de la femme et la féminité, on oublie que le monde des affaires est la force la plus puissante des États-Unis.

La survivance de la vocation de ménagère, l'exaltation de la mystique de la femme se comprend quand on réalise que les femmes sont les principales consommatrices du marché américain.

On ne voulait pas voir que la plupart des femmes frustrées étaient de simples ménagères. Par un hallucinant paradoxe, les preuves accablantes du mal causé aux garçons et aux filles par ces mères frustrées qui consacraient tout leur temps à combler les moindres désirs et besoins de leurs enfants furent déformées par la mystique, converties, auprès de la nouvelle génération des filles, en une exhortation à rentrer au foyer pour se consacrer entièrement aux enfants.

Si la reproduction était le fait unique et essentiel de la vie humaine, est-ce que les hommes d'aujourd'hui souffriraient de "l'envie de l'utérus" ?