La ferme de Bonne-Espérance
Auteur
- Alain Dubos (Écrivain)
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extrait
Le train s’engagea sur le flanc d’une colline pentue en partie arasée pour permettre la pose des rails. Son souffle régulier ralentit. Piet pensa à un asthmatique en crise, une comparaison amusante qui lui rappela les voyages de sa jeunesse à Pretoria, quand l’or du Witvatersrand commençait à peine à enrichir le Transvaal. Il se pencha à la fenêtre, observa le défilé herbeux rompant peu à peu la monotonie des zones inondées. La colonie portugaise était réputée humide. L’océan Indien la mouillait de ses moussons, des jungles y prolongeaient les champs cultivés. C’était un paysage étrange, d’eau et de roche blanche. Lorsque le train freina un peu brusquement, Piet se leva, traversa le wagon des passagers jusqu’à la plate-forme extérieure.Le convoi s’arrêta entre deux petites falaises calcaires marquant l’entrée dans une steppe aride piquée de buissons épineux, rien à voir avec l’éponge gorgée d’eau de la zone frontalière. Piet descendit du wagon, marcha jusqu’à la locomotive. Tout était calme. Se retournant, il vit le Belge qui quittait le train à son tour et s’éloignait, dans l’autre sens. Il se mit à courir, cria tandis que des coups de feu retentissaient.Le conducteur lui fit signe. Des poutres et de la ferraille avaient été placées sur la voie. Piet vit la poussière s’élever au-dessus des rochers blancs. Le staccato rageur de plusieurs de ces prétendues mitrailleuses dont les Anglais disposaient depuis peu le fit se courber. Les tirs venaient des deux côtés du ballast ; l’attaque, massive, avait été minutieusement préparée. Piet vit les hommes tomber du toit des wagons. Il distingua la silhouette de Berto-Linnoz. Le Français tenait en main son pistolet et faisait feu tous azimuts, sans viser. Un obus de mortier s’abattit près de lui, le jetant à terre dans un nuage de poussière, de caillasse et de terre. Piet se mit à l’abri, derrière la locomotive, comme il put. Des projectiles sifflaient autour de lui, s’écrasaient contre le métal. De toutes parts, des cris, des hommes courant puis tombant, fauchés par les balles.
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Date de sortie
La ferme de Bonne-Espérance
- France : 2014-10-15 - Poche (Français)
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Résumé
1899. Marthe, infirmière parisienne, épouse un négociant sudafricain rencontré en France, Piet Marais, qui la ramène dans son pays au moment où la guerre commence entre les « boers », les premiers colons de langue néerlandaise, et les nouveaux maîtres britanniques qui cherchent à faire main basse sur les mines d'or et de diamants du pays. Arrivée au Transvaal dans la ferme de Bonne-Espérance, Marthe est rapidement entraînée dans la tourmente par Piet qui participe activement aux combats. Elle s'engage alors dans la Croix-Rouge. Les Anglais gagnent du terrain, brûlant les fermes, confisquant le bétail, déportant la population dans des camps de concentration. La situation du couple est bientôt désespérée. Marthe n'échappe à une embuscade que pour tomber entre les mains des Zoulous. Quant à Piet, chargé de transférer en lieu sûr les réserves d'or du Transvaal, il est traqué par Howard, un agent britannique qui le surveille sans relâche depuis son séjour en France... Du Cap à Pretoria, à travers les paysages fabuleux de l'Afrique du Sud, l'auteur d'Acadie terre promise, de La Plantation de Bois-Joli, de La Baie des maudits et de tant d'autres romans historiques à succès, nous entraîne dans une grande fresque palpitante, ardente, fl amboyante, autour d'une femme exemplaire de générosité et de courage.
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