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La Fiancée trompée



Description ajoutée par modigou 2013-07-02T22:38:25+02:00

Résumé

La fiancée trompée, Daphne Clair

Quand Bruce l'a demandée en mariage voilà quatre ans, Sorrel, éperdument amoureuse, n'a pas hésité une seule seconde. Mais sa joie a vite été ternie lorsqu'elle a compris que Bruce ne voyait dans cette union qu'un moyen de préserver les intérêts financiers de sa famille. Désemparée, le cœur brisé, Sorrel a préféré fuir le jour même des noces et tout quitter, les siens, son pays, plutôt que d'accepter ce mariage sans amour. Pour la première fois depuis quatre ans, la jeune femme est de retour en Nouvelle-Zélande pour le mariage de sa cousine Elena. Un mariage auquel assiste également Bruce... et sa nouvelle fiancée. Hélas, dès qu'elle croise son regard, Sorrel comprend que celui-ci éprouve toujours une intense colère à son égard, mais aussi un désir qui la bouleverse...

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Classement en biblio - 27 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par chouquette14K 2015-10-27T13:40:20+01:00

chapitre 1

Bruce Tarnower… Il était là, bien sûr. Sorrel aurait dû s’en douter : comment aurait-il pu manquer le mariage d’Elena ?

Inconsciemment, pourtant, elle avait compté sur un miracle : que sa cousine ne l’invite pas, ou qu’il ait l’élégance de refuser.

Lui ne s’attendait sûrement pas à la voir. Au bout de quatre longues années, qui aurait pu le prévenir du retour de Sorrel en Nouvelle-Zélande ?

Pendant la cérémonie, elle n’avait pas remarqué la haute silhouette de Bruce. Mais alors que les mariés posaient pour la séance de photos sur le parvis de l’église, et qu’elle s’apprêtait à regagner la voiture de ses parents, elle s’était soudain trouvée face à face avec lui. Brun, impressionnant avec son visage taillé à la serpe, son profil impérieux et sa bouche ferme, Bruce la dévisageait d’un regard gris acier, d’une froide neutralité.

A son bras, une belle femme blonde, dont Sorrel remarqua malgré elle le regard myosotis et la peau laiteuse, abritait son teint des rigueurs du soleil sous une capeline élégante, assortie au bleu de ses yeux.

— Bonjour, Sorrel, fit Bruce d’une voix profonde, d’un timbre si calme qu’il en devenait impersonnel. Tu es donc capable de venir à un mariage…

Désarçonnée, Sorrel se trouva sans voix.

— Sorrel ? demanda la jeune femme blonde, tournant vers elle son regard curieux. Je ne crois pas que nous nous connaissions…

La fine arcade de ses sourcils dessinait un accent circonflexe. Etait-ce le fruit de son imagination ? Sorrel crut voir ses ongles roses, minutieusement laqués, griffer le tissu coûteux qui habillait Bruce alors que sa main se crispait sur son bras.

— Sorrel est quelqu’un d’assez fuyant, commenta Bruce d’un ton acide. Il aurait été étonnant que tu la rencontres.

Les yeux vert jade de Sorrel cillèrent sous l’animosité de l’allusion. Mais déjà Bruce, retrouvant les réflexes de l’impeccable éducation dispensée par le prestigieux lycée de Wellington, procédait courtoisement aux présentations.

— Cherie, laisse-moi te présenter Sorrel Kenyon. Sorrel, Cherie Watson.

Cherie ? Un instant, Sorrel crut qu’il s’agissait d’une tendre appellation et elle en éprouva un curieux serrement de coeur. Mais comme la suite des présentations le lui révéla, Cherie n’était qu’un prénom…

La dénommée Cherie se contenta de lui effleurer la main.

— Ravie de vous rencontrer, fit-elle d’une voix languide.

Les bonnes manières de Sorrel étant aussi bien ancrées que celles de Bruce, elle n’eut aucun mal

à sourire en retour.

— Moi de même, affirma-t-elle avec une conviction parfaitement contrefaite.

Bruce lui jeta un regard rapide. Le coin de sa bouche s’était légèrement relevé, comme s’il doutait de sa sincérité. Il la connaissait trop bien…

— Mais bien sûr ! s’exclama soudain Cherie. Votre père est l’associé de Bruce…

Bruce confirma à la place de Sorrel.

— Exact. Sorrel est la fille de Ian.

Elle sentait son regard gris la jauger, voyageant des boucles auburn qui entouraient son visage aux escarpins à talons hauts qu’elle ne portait que rarement à présent, peu d’hommes ayant la taille de

Bruce.—

Tu sembles… en forme, reconnut-il, s’attardant un instant sur la taille fine de Sorrel, mise en valeur par un tailleur de soie ambre ajusté.

Une brève étincelle alluma son regard, minuscule braise de désir que Sorrel entrevit, et son coeur manqua un battement. L’espace d’une seconde, elle cessa de respirer et quand le sang inonda de nouveau ses veines, elle en ressentit comme une faiblesse. Prenant discrètement une longue inspiration, elle parvint à répondre sur un ton dont l’indifférence égalait celle de Bruce.

— Tu as l’air en forme, toi aussi.

Pourtant, ces quatre années l’avaient changé, constata Sorrel, en le dévisageant à son tour.

Ses joues s’étaient creusées, indéniablement, et peut-être avait-il perdu un peu de poids. Mais son corps était toujours mince et musclé, merveilleusement tonique dans le costume qui l’habillait si

élégamment. Ses cheveux de jais, d’une belle épaisseur, étaient coupés très courts et soumis à la rude discipline du peigne. Sa bouche, plus ferme que dans son souvenir, avait un pli amer, presque dur, mais ceci, ainsi que la froideur de ses yeux, étaient peut-être le résultat de leur rencontre…

Visiblement, il ne l’avait pas oubliée.

Un sentiment de consternation envahit Sorrel. La froideur de Bruce, elle la méritait amplement, songea-t-elle, luttant contre la tristesse qui noyait son coeur. Un homme qu’on avait laissé seul au pied de l’autel ne pouvait regarder avec bienveillance celle qui lui avait fait défaut, même au bout de quatre ans. Les propres parents de Sorrel n’avaient cessé de la blâmer pour le scandale et l’embarras qu’elle avait causés ce jour-là, et qui n’avaient cessé de peser sur eux depuis.

— J’ai entendu dire que vous viviez assez loin d’ici, en Australie ? reprit Cherie.

Sa question n’était pas dépourvue d’une certaine fébrilité, comme si elle espérait une confirmation… Elle n’avait pourtant pas à s’inquiéter : quoi qu’il ait pu exister entre Bruce et elle,

Sorrel s’était arrangée pour y mettre fin de façon radicale.

— C’est vrai. Mais Elena est ma cousine préférée, s’entendit-elle répondre, de façon curieusement ambiguë.

— Donc, vous êtes en visite, insista Cherie.

Sorrel hésita. Son poste à Melbourne était intéressant et elle appréciait la vie dans cette ancienne capitale de l’Australie. Cependant, elle ne s’y sentait pas chez elle. Tandis qu’ici, à

Wellington, au coeur de sa chère Nouvelle-Zélande…

Quand l’avion avait amorcé son tournant au-dessus de la baie de Cook, offrant une vue

époustouflante sur le fjord et sa végétation luxuriante, quand l’appareil s’était glissé entre les collines pour rejoindre le plus grand aéroport de Nouvelle-Zélande, réputé pour son accès difficile, Sorrel avait senti les larmes lui piquer les yeux. Un flot de souvenirs saturait sa mémoire. Wellington et la nature somptueuse qui l’entouraient étaient inscrits au plus profond de son coeur : petite, elle se promenait dans la forêt sans peur des serpents, dont l’île était exempte. Les enfants couraient pieds nus dans le sable des longues baies calmes, où les requins s’aventuraient rarement, laissant le champ libre aux nageurs. Et quand, revenu à la ville, on grimpait au long des rues escarpées, le regard plongeait vers les eaux turquoise et on voyait le sillage des ferries quittant le port de Wellington pour relier les deux îles qui composaient la Nouvelle-Zélande.

— Il n’est pas impossible que je reste, rétorqua Sorrel, obéissant à l’impulsion presque perverse de déstabiliser Cherie. Il me faudrait retrouver du travail, bien sûr…

Surprise elle-même d’une telle déclaration, elle comprit que le désir de rester la tenaillait depuis sa descente d’avion. Le mal du pays était trop fort…

— Quel type de travail recherches-tu ? intervint Bruce.

— Difficile à dire… Je n’ai pas encore commencé à chercher. Je ne suis ici que depuis deux jours.

Juste le temps d’embrasser Elena et de se joindre à la fièvre des préparatifs pour la grande journée…

— Tes parents m’ont dit que tu travaillais pour un grand magasin, poursuivit-il.

— Je suis responsable du département de mode féminine.

— Un poste important…

— C’est vrai mais avec de faibles perspectives de carrière. Si je voulais grimper les échelons, je me retrouverais rapidement dans le secteur administratif, ce qui ne m’intéresse pas. J’aime le travail sur le terrain, le contact avec les réalités, ajouta-t-elle pour remplir le vide qui menaçait de s’installer dans la conversation. Mais donne-moi plutôt des nouvelles de tes parents.

— Oh, tout va bien de leur côté, répondit Bruce. Mon père profite enfin de sa retraite. Ils sont en croisière en Europe.

— J’ai su cela. Ma mère les envie beaucoup ! Ton père va mieux, donc ?

Après quelques soucis de santé, Paul Tarnower avait cédé à son fils sa part dans la manufacture d’appareils ménagers qu’il gérait conjointement avec le père de Sorrel.

— Oui, nous sommes tranquilles de ce côté-là.

— Mon chou, intervint Cherie, tirant sur le bras de Bruce, ne devrions-nous pas aller féliciter l’heureux couple ?

Un mouvement se dessinait dans la foule des invités et l’on se rapprochait des mariés pour les embrassades.

— Tu as raison. Veux-tu nous excuser, Sorrel ?

En guise de salutation, Bruce lui adressa un signe de tête assez froid.

Alors qu’il s’éloignait en compagnie de Cherie, Sorrel prit conscience de la curiosité que leur rencontre venait de susciter. Bien des invités avaient été présents quatre ans plus tôt, dans cette même

église, le jour de son mariage avorté avec Bruce. Avant la cérémonie qui avait uni Elena à Cam — un garçon charmant qui adorait visiblement sa femme —, Sorrel avait réussi à affronter sourires crispés et regards en coin. A présent, elle n’en avait plus le courage. Sa cousine comprendrait qu’elle choisisse un moment plus intime pour lui adresser ses voeux.

Lors de ce jour désastreux, quatre ans plus tôt, seule Elena avait fait l’effort de chercher à

comprendre. De ce fait, lorsque Sorrel avait reçu une invitation pour le mariage d’Elena, elle n’avait pu refuser…

Elle retrouva ses parents qui l’attendaient pour partir en voiture et avec un soupir de soulagement, se glissa sur le siège arrière.

— Un bien beau mariage, décréta sa mère alors qu’ils roulaient vers le salon de réception.

Rhoda Kenyon prit le temps de vérifier, dans le miroir de courtoisie, que son chapeau était bien en place. Très élégant, il complétait à merveille la robe couleur vert d’eau qui habillait sa silhouette trop mince. Une fois rassurée, la mère de Sorrel reprit :

— Grâce au ciel, tout s’est bien déroulé. Mais Elena a toujours été une fille raisonnable.

Sorrel avait résolu de ne pas se montrer trop sensible sur le sujet, mais le sens de la comparaison entre elle et sa cousine était implicite. Même son père, un peu plus tôt, avait marmonné

qu’il espérait que cette fois, au moins, tout se déroulerait sans heurt…

Le coeur de Sorrel se serra. Elle aurait voulu demander depuis combien de temps Bruce fréquentait Cherie Watson, mais, craignant les inévitables reproches qui accompagneraient sa demande, elle préféra tenir sa langue. Quatre ans auparavant, elle avait renoncé à tout droit de regard sur la vie privée de Bruce Tarnower.

Renonçant à parler, elle concentra son attention sur le port, car la voiture suivait la baie de

Wellington.

La cité était venteuse, réputée pour les rafales qui, venues du détroit, s’engouffraient dans les rues avant de gagner les collines. Mais aujourd’hui, l’air était particulièrement calme et un doux soleil baignait l’atmosphère, caressant également les eaux scintillantes et les maisons pressées à

flanc de coteau.

Nul endroit sur terre n’était plus beau que Wellington par une douce journée.

* * *

Une fois installée dans le salon de réception, Sorrel découvrit avec soulagement qu’elle et ses parents étaient assis à quelques tables de Bruce. Il lui tournait le dos mais elle l’avait dans sa ligne de vision et elle remarqua qu’il se penchait à plusieurs reprises vers la tête blonde de Cherie.

Pendant les discours, il passa son bras sur le dossier de sa chaise, ses doigts touchant l’épaule de sa compagne.

Sorrel aurait tout donné pour se trouver ailleurs. Mais pour Elena, elle supporterait l’épreuve.

Jusqu’au bout ! Il n’était pas question de partir à la sauvette, comme si elle avait quelque chose à se reprocher. Sa fierté le lui interdisait.

Son regard glissa vers sa mère et elle remarqua que celle-ci n’avait presque pas touché à son assiette. Mener son régime à un tel point d’exagération avait rendu Rhoda plus maigre que mince.

A côté d’elle, on avait placé un ami du marié, sans doute pour lui fournir une compagnie car lui aussi était venu seul. C’était attentionné de la part d’Elena, quoi que vaguement humiliant car l’effort soulignait son absence de cavalier.

L’homme était assez plaisant, pas désagréable à regarder bien qu’un peu massif, et ils réussirent sans trop d’effort à échanger les banalités d’usage. Une fois les discours terminés, l’orchestre se mit

à jouer. Les mariés furent rapidement rejoints par d’autres couples sur la piste et l’homme lui demanda si elle aimerait danser.

Sorrel n’avait pas l’intention de rester sur sa chaise comme si elle était punie. Elle accepta.

Son compagnon s’avéra bon danseur, prêt à se lancer dans d’impressionnantes figures de style.

Quand les premières valses eurent cédé place à des rythmes plus cadencés, Sorrel s’aperçut qu’elle s’amusait à suivre les pas compliqués qu’il essayait avec elle.

Du coin de l’oeil, elle regarda Bruce. Cherie était pendue à son cou et le buvait du regard. Lui affichait un sourire indolent, la dévisageant sous des paupières baissées. A tous, ils apparaissaient comme un couple énamouré.

Se forçant à sourire, Sorrel ramena son attention vers son cavalier et, exagérant le mouvement de ses hanches, elle se concentra sur le rythme.

De nombreux convives les regardaient danser. On leur laissait de la place et les coups d’oeil admiratifs ne manquaient pas. Sorrel surprit Bruce qui tournait la tête vers elle, l’air visiblement désapprobateur.

Elle eut un rire de défi et se lança dans une petite improvisation de son cru, pirouettant et se déhanchant de façon provocante.

Son cavalier riait aussi quand il la récupéra dans ses bras, la serrant un instant contre lui avant de reposer les mains sur ses hanches.

La musique cessa et, repoussant les mèches ondulées qui dansaient devant ses yeux, elle regagna leur table en compagnie de son partenaire de danse. Ses parents étaient allés bavarder avec ceux d’Elena.

— Je me suis bien amusée, déclara Sorrel, le souffle encore un peu court.

— Moi aussi. On fonctionne bien ensemble, rétorqua-t-il en souriant. Vous voulez qu’on y retourne ?

— J’ai besoin de reprendre haleine !

— Je vais vous chercher un verre, dans ce cas. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?

Elle opta pour du vin blanc et il se leva, la laissant seule le temps d’aller au bar.

Des fleurs d’hibiscus ornaient le centre de la table et machinalement, Sorrel en préleva une, caressant la corolle rose vif frangée. De son coeur s’échappait l’étamine fièrement dressée, porteuse du pollen. Quelques grains jaunes poudrèrent la nappe alors que Sorrel faisait tournoyer la fleur entre ses doigts.

— Vas-tu la placer derrière ton oreille ?

La voix de Bruce la fit sursauter. Il se tenait à ses côtés, une main dans la poche de son pantalon, et l’autre tenant un verre de rouge à moitié plein.

— De quel côté dois-tu la mettre ? reprit-il, l’indolence de sa voix démentie par l’étincelle qui filtrait à travers ses épais cils noirs.

— Je ne me rappelle jamais du code.

— A droite, c’est « coeur pris », à gauche, « coeur à prendre ».

— Je ne suis pas à prendre, rétorqua Sorrel en laissant retomber la fleur sur la table. De toute façon, le rose ne me va pas. Il faudrait proposer ce petit jeu à Cherie : de quel côté la porterait-elle ?

— Demande-le lui, si ça t’intéresse tant que cela.

— C’était juste une question en passant… Au fait, où est-elle ?

Ce n’était manifestement pas le genre de Cherie de laisser son cavalier badiner avec une autre.

— Elle rectifie son maquillage, expliqua Bruce, son regard s’attardant sur les lèvres de Sorrel.

Y avait-il un sous-entendu dans ce regard appuyé ? Son rouge à lèvres avait dû disparaître depuis longtemps, avec le repas et les nombreux toasts qu’il avait fallu porter…

L’orchestre attaqua une nouvelle danse et Bruce tourna machinalement la tête vers les musiciens.

Puis son attention revint se fixer sur Sorrel.

— Tu danses ? demanda-t-il tout à trac.

— Avec toi ?

Abrupte et inattendue, sa question la prenait de court.

— Avec qui d’autre ? répondit-il plutôt sèchement. D’ailleurs, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, nous sommes le sujet de nombreuses conversations ce soir… Les gens attendent de voir comment nous nous comportons l’un envers l’autre. Cela pourrait faire taire les commérages de nous voir agir normalement.

Bien sûr… C’était leur première rencontre après le mariage annulé. Bruce avait sans doute raison. S’ils donnaient l’impression d’avoir une relation décontractée et amicale, les rumeurs s’éteindraient faute d’argument.

— C’est que… j’attends quelqu’un, biaisa-t-elle, soudain intimidée.

— Le danseur mondain ? se moqua Bruce avec un mépris évident. Je suis certain qu’il saura patienter.

Posant son verre sur la table de Sorrel, il la saisit par le poignet et l’attira sur la piste sans tenir compte de son instinctive résistance.

— Autant nous débarrasser de cette formalité, conclut-il.

— Je vois que tu n’as pas perdu ton sens de l’amabilité. Ton invitation est irrésistible !

A la grande surprise de Sorrel, Bruce eut un rire bref qui se mua en sourire sexy alors qu’il la prenait dans ses bras.

— Allons, Sorrel. Tu me dois bien cette danse…

Ses yeux avaient la dureté du diamant. De la main, il maintint fermement sa cavalière contre lui.

Pourquoi lui devrait-elle quoi que ce soit ? Voulait-il montrer à la face du monde qu’elle ne lui avait pas brisé le coeur ?

— Cela importe-t-il tant, ce que les gens pensent ?

— Leur opinion peut compter pour ceux qui nous aiment. Mais peut-être te moques-tu aussi de ce qu’ils ressentent…

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Catherine-113 2019-04-11T20:58:50+02:00
Bronze

Romance sympatique. L'histoire tient la route. C'est plutôt bien écrit. Un moment agréable.

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Commentaire ajouté par -BooksLover- 2017-01-10T01:01:03+01:00
Argent

J'ai bien aimé ce livre mais franchement j'ai trouvé la comportement de Sorrel d'il y a quatre ans très irréfléchi et immature. Elle n'a même pas cherché à exprimer ses doutes à Bruce et s'est juste contentée de partir pour un autre pays ! Par contre, j'ai beaucoup aimé le personnage de Bruce.

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Commentaire ajouté par NENETTE29 2016-02-02T19:18:57+01:00
Lu aussi

Dès que l’héroïne sera ce qu'elle veut et le pourquoi elle a laissé ce pauvre Bruce devant l'autel, sa vie devrait être beaucoup plus simple.

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Commentaire ajouté par gandhigwen 2015-04-17T19:51:46+02:00
Lu aussi

Partir était une bonne idée; par contre je n'ai pas aimé l'héroïne. Elle ne semble pas s'être trouvé et continue de se mentir et de me rendre négativement folle!

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Commentaire ajouté par BIBIDVHCL 2014-11-11T23:09:49+01:00
Or

Deux amis dont les deux familles présagent une union future certaine. Sorrel et Bruce envisagent de se marier mais Sorrel se rend compte que Bruce ne l'épouse peut-être que par pur devoir. Voulant éviter un mariage sans amour, elle va planter Bruce le jour de leur mariage.

Bruce s'acharne au travail pour oublier cette humiliation et toute cette colère contre celle qu'il aime toujours après 4 ans de séparation.

Leur rencontre au mariage de cousine de Sorrel, va faire renaître des sentiments enfermés depuis 4ans. Rien n'a changé entre eux sinon que leur amour est encore peut-être plus fort.

J'ai un coup de coeur pour Bruce: il n'entame pas de relation avec Sorrel tant qu'il était avec Chérie, sa nouvelle fiancée. Comment respecté les sentiments des uns et des autres sans causer plus de peine par la rupture? L'honnêteté peut-être?

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Commentaire ajouté par Eriella 2013-10-14T20:49:51+02:00
Or

La réaction de Sorrel dans ce livre est u peu excessive, car elle aurait du parler à son fiancé de son problème au lieu de s'enfuir le jour de sont mariage. Mais heureusement ils arrivent à se marié à la fin de l'histoire.

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Date de sortie

La Fiancée trompée

  • France : 2007-09-01 (Français)

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Les chiffres

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Commentaires 6
extraits 1
Evaluations 4
Note globale 7.5 / 10

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