La Fiancée du play-boy

— Un plateau de fruits de mer, annonça Jessica. Et un Perrier.

Zac prit son temps pour étudier la carte. Ses cheveux noirs, impeccablement coupés, brillaient au soleil. A en juger par son bronzage, il passait le plus clair de son temps sous des climats agréables. Vêtu d’un pantalon léger et d’un T-shirt blanc qui accentuait sa puissante musculature, il émanait de lui un charme incroyable. En songeant que, la nuit dernière, ses bras l’avaient étreinte, que ses mains l’avaient caressée, Jessica frissonna involontairement.

— Vous venez souvent à Majorque ? demanda-t elle quand le serveur se fut éloigné.

— Assez, oui. Vous, c’est la première fois, n’est-ce pas ?

Jessica hocha la tête.

— C’est très différent de ce que je pensais.

— Vous vous attendiez à voir beaucoup plus de touristes ?

— Effectivement, oui.

— Il y en a davantage vers Magaluf et sur la côte Est. Ici, c’est resté sauvage.

Jessica s’absorba un instant dans la contemplation du paysage.

— C’est vraiment magnifique !

— Vous êtes là pour combien de temps ?

— Je suis venue pour une semaine. Il ne me reste que deux jours.

— Cela suffira-t il ?

Surprise, elle sursauta.

— Pourquoi cette question ?

— Manifestement, vous fuyez quelque chose. Ou quelqu’un. L’homme avec lequel vous m’avez confondu hier soir, peut-être ?

Jessica s’efforça de garder son sang-froid, au moins en apparence.

— Cela ne vous regarde pas.

— C’est vrai, répliqua-t il, imperturbable. Malgré tout, je crois que j’ai visé juste. Il vous a déçue ?

— Je ne suis pas près de retomber amoureuse, commenta-t elle avec amertume.

— Il ne faut pas généraliser. Il y a des hommes très bien.

— Vous pensez à vous ou à quelqu’un en particulier ?

Il acquiesça avec un sourire.

Mais pour Jessica, il n’était pas question de céder au caprice d’une brève aventure. De plus, cet homme était l’amant de sa cousine.

— Depuis combien de temps connaissez-vous Louise ? demanda-t elle délibérément.

— A peu près deux ans, répondit il sans se laisser désarçonner. En fait, nous nous voyons très rarement. Et toujours de manière imprévue, comme hier soir, quand je suis passé en voulant lui faire la surprise.

— Désolé de vous avoir déçu.

— C’est moins une déception qu’une frustration. Vous étiez si…

— Je ne veux rien savoir ! coupa-t elle. Oublions l’incident.

— J’aurai du mal, mais je ferai de mon mieux.

Les plats arrivèrent à ce moment-là et ils interrompirent leur conversation. Jessica savoura le sien.

— Que faites-vous dans la vie ? demanda-t elle au bout de quelques minutes.

— Je travaille dans une compagnie touristique qui va peut-être ajouter cet endroit à son catalogue.

— J’espère que les tarifs resteront prohibitifs pour le touriste moyen. C’est trop beau pour être envahi.

Zac l’observa avec intérêt.

— Vous travaillez aussi dans le tourisme ?

— Non, mais je connais un peu le milieu. Mes parents dirigeaient un hôtel dans les Cotswolds.

— Ils ont changé d’activité ?

— Ils ont divorcé il y a trois ans.

— Et vous avez rejoint votre cousine Louise dans la capitale ?

— Pas à ce moment-là. C’est seulement après…

Craignant de trop se dévoiler, Jessica s’interrompit brusquement. Mais Zac semblait posséder un sixième sens et deviner beaucoup de choses.

— Si vous cherchez du travail, j’ai peut-être un poste pour vous.