Commentaires

Avis un peu mitigé pour cette lecture.

Tout d'abord, j'ai trouvé (comme souvent) que le point de vue des enquêteurs n'apportaient strictement rien à l'affaire. Parce que bon, globalement, le suspense n'est pas très présent : on sait comment la fille a été tuée, par qui, comment et pourquoi, et ça, dès les premières pages. Alors suivre des flics qui cherchent à comprendre ce qui s'est passé, c'était plutôt une perte de temps. Surtout que, comme toujours, ce ne sont pas des personnages que je trouve particulièrement intéressant (même Pauline, pseudo personnage torturé, est trop désaxée et trop extrême pour être attachante, ou même seulement crédible).

Pourtant, les autres points de vue étaient bien plus intéressants. On a un angle de vue assez particulier : contrairement à d'autres polars d'Actes Sud sur ce thème, comme Miléna, ou La Peau des anges, l'idée n'est pas d'avoir le quotidien d'une prostituée, mais plutôt celui des proxénètes. Alors c'est moins poignant, moins dur et profond dans le traitement de la thématique, mais au moins, ça change (même si du coup on s'éloigne un peu de l'horreur du truc). Néanmoins, on ne nous épargne pas violences et meurtres sanglants, parce qu'on est vraiment dans un milieu de criminels, où ceux qui tirent les ficelles n'ont aucun scrupule.

Et là ça devient plutôt addictif. Même si au début, l'histoire peine à se mettre en place. L'intrigue est assez complexe, mais en même temps, on en sait bien trop dès le départ. Alors on tourne un peu en rond, jusqu'à ce que de nouveaux éléments viennent s'ajouter. Et peut-être trop d'éléments, pour le coup.

Mais finalement, c'est assez frustrant : beaucoup de questions restent sans réponse. Des éléments sont survolés, et semblent ne pas apporter grand-chose, si ce n'est rien du tout.

Le "twist" final est le seul suspense qui nous est accordé, et au fond, même si ce n'était pas hyper prévisible, j'ai bien du mal à y comprendre la logique. Spoiler(cliquez pour révéler)On se doute bien que cette pseudo histoire amoureuse entre Benedikte et Henrich n'est pas crédible pour un sou, et qu'elle manigançait quelque chose. Mais même en prenant en compte le fait que c'est une horrible manipulatrice finie, quel était l'intérêt de toute cette mascarade ? Qu'est-ce que ça lui a apporté concrètement, de faire tout ça ?

Quelques zones d'ombres qui persistent, mais c'était globalement une bonne lecture.

Deux enquêtes qui s'entrecroisent. D'une part un commerce de prostitution dont une pute nigériane n'a pas supporté le traitement punitif, l'argent est blanchi via du poker en ligne. D'autre part un violeur en série. L'enchevêtrement des fils rouges est sans doute le prix à payer lorsqu'on écrit un livre à quatre mains. En effet les auteurs sont frère et soeur.

Les policiers sont loin d'être parfaits. Il y a Pauline qui souffre encore d'une dépression occasionnée lors d'une affaire précédente, un ripoux qui transmet des info à la mafia locale.

Pendant la première moitié du livre, le scénario semble se trainer et puis tout se déchaîne et les morts se succèdent. Cependant l'histoire reste compliquée, chargée. On introduit des détails sans utilité pour faire étalage de culture. A quoi sert donc l'étalage des techniques de la CIA pour identifier marques et modèles d'imprimantes. Cela n'est nullement utilisé plus loin. Pourquoi Benedikte organise-t-elle son propre chantage et celui de son chevalier servant? Est-elle en outre masochiste?

Je présume que ce livre aura une suite. Et que l'on reverra le commissaire Konrad Simonsen et la Comtesse, que l'on mettra un point final à ces amorces de vie de malfrat dont on aimerait bien connaître le sort par la suite

• L'intendant Otto Frode, un violeur en série

• Le flic ripoux sera-t-il identifié?

• Cette belle salope de Benedikte Lerche-Larsen paiera-t-elle enfin?

• Son crétin de mari Henrik Krag qui part en taule à sa place se rendra-t-il compte qu'il a été manipulé?

Mais on ne peut s'empêcher de les trouver sympathiques cette Benedikte et son amoureux Henrik.

Avis sur la traduction: quand on traduit d'une langue qui n'a pas de subjonctif vers une qui en fait usage de manière obligatoire, souvent il n'y a pas de relecture et on ne se donne pas la peine de les y mettre. Ça a pas loupé, ici ils ne les ont pas mis. Tout fout le camp même le subjonctif!