Extraits

"La beauté est une notion subjective. Si tu te crois moche, tu le deviens, et inversement, si tu aimes ton corps et ton physique, immanquablement les gens seront attirés vers toi."

La beauté est une notion subjective. Si tu te crois moche, tu le deviens, et inversement, si tu aimes ton corps et ton physique, immanquablement les gens seront attirés vers toi.

Je te l’ai dit, il n’y a rien de plus apaisant qu’un cimetière. Il n’y a plus de souffrance, plus de violence, plus de guerre. Il n’y a que de la paix et de la sérénité.

Il quitta le quartier des villas de grand luxe qui bordaient l’océan pour se retrouver sur la voie rapide menant au cœur de Santa Barbara. Nathan adorait le panorama qu’offrait la route. Un zeste de ciel bleu, un océan translucide, une langue de plage sur sa droite et la colline verdoyante sur sa gauche. Ce n’était pas sans raison que cette côte était surnommée la Riviera californienne. Un vrai petit paradis.

La jeune fille capta le regard de sa mère et celui de son ami dans le miroir et, poussant un profond soupir, elle abdiqua tel un condamné remontant le couloir de la mort. Sa mère l’entraîna dans sa propre chambre, devant sa coiffeuse sur laquelle tout un assortiment de pinceaux, tubes, pots de crèmes, rouges à lèvres et autres fonds de teint étaient méthodiquement rangés. Sandy n’en revenait pas. À quoi pouvait donc servir tout cela ? Jamais elle ne s’y ferait.

–Prête pour un « relooking extrême » ? plaisanta Keith.

Jason sourit. Si elle avait réussi à éviter le bal de promo deux années plus tôt, elle n’échapperait pas à celui-ci. Keith et Sandy étaient ses deux autres meilleurs amis. Ils se connaissaient depuis le collège et jamais leur amitié n’avait pu être brisée par les aléas de la vie. Jason ouvrit sa main droite et regarda la cicatrice qu’il s’était faite en s’entaillant la main alors qu’il n’avait que douze ans. Chacun avait fait de même avant de se serrer la main. Un pacte de sang qui avait scellé leur amitié. Les années avaient passé et les liens qui les unissaient étaient toujours aussi forts. À croire que la magie avait fonctionné.

Même si son université n’était pas la plus réputée du pays, il s’en moquait, son destin était tout tracé. Il avait juste besoin d’un diplôme pour faire plaisir à sa famille. Et puis, peu importe la qualité des cours : les deux années qu’il venait de passer à la fac avaient été mémorables.

Avec ses nombreuses plages, ses palmiers, ses collines verdoyantes, ses maisons de grand luxe, son centre-ville historique et sa marina, elle était la perle de la Californie. Pour rien au monde il ne quitterait cette ville.

Nathan était tombé sous le charme de Laura à l’instant même où il l’avait croisée devant l’amphi, en sortant du cours de lettres modernes du professeur Johnson. Il avait tout de suite compris que c’était enfin la bonne. Toute en rondeur, un visage radieux, et surtout un regard à vous transpercer l’âme. Poussé par ses amis, il avait fallu attendre cette fin d’année pour qu’il ose enfin l’aborder, ou plutôt lui écrire sur Facebook. Une invitation à être sa cavalière au bal qui fêtait la fin de leur deuxième année de faculté. À sa grande surprise, elle avait accepté.

En ce début d’après-midi, ils se trouvaient tous les trois à l’extrémité du Stearns Wharf, la jetée qui s’avançait sur près d’une centaine de mètres de pilotis au-dessus de l’océan. Quelques petites boutiques pour touristes et des restaurants offrant une vue panoramique sur Santa Barbara jalonnaient la promenade.