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La Pianiste, Tome 2 : La Fille de 3e B



Description ajoutée par Nelff 2013-02-03T16:32:52+01:00

Résumé

Pierre a deux passions, l'un avouée: la musique... et l'autre cachée: Jeanne, la fille de 3ème B.

Plus à l'aise avec les arpèges qu'avec les déclarations, Pierre réussit néanmoins à rencontrer Jeanne et à partager avec elle son amour pour la musique.

Mais parviendra-t-il à la conquérir sans trahir son incroyable secret?

(4ème de couverture)

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Classement en biblio - 294 lecteurs

extrait

Vendredi 16 septembre

– Quelqu’un, parmi vous, pratique-t-il un instrument? a demandé le prof.

Cette année, en musique, j’ai M. Bricart. Dès la première heure de cours, il a inscrit son nom au tableau. S’il a posé tout de suite cette question, c’est parce que son cours rassemble uniquement des élèves volontaires. La musique, quand on a quinze ou seize ans, ça devient facultatif. Ce n’est plus quelque chose d’important, comme les maths ou la physique. On peut donc en théorie s’en passer. Pas moi.

J’ai quand même attendu quelques secondes avant de lever la main. Comme ça, histoire de ne pas me faire remarquer. Surtout que j’étais arrivé en classe l’un des derniers. Et qu’en conséquence, j’avais dû m’asseoir au premier rang.

Le sourire de M. Bricart s’est élargi. Hélas, il n’y avait aucun doute : c’était à moi qu’il était adressé.

– Votre nom ?

– Dhérault. Pierre Dhérault.

Je me suis retourné.

Quoi ? Nous étions trente-deux dans toutes les secondes à avoir choisi l’option musique, et j’étais le seul à jouer d’un instrument?

J’ai repensé au voyage de l’an dernier, en Allemagne, à Berlin où Mme Lefleix nous avait emmenés. (Mme Lefleix, c’est la prof d’allemand, je l’ai encore cette année.) Au programme de ce jour-là, visite d’un des Gymnasium1 de la ville. Nous entrons dans un amphi, il y a là trente élèves avec leur prof de musique qui nous accueille dans un aimable charabia. Pour nous souhaiter la bienvenue, il demande à toute sa classe un truc que je ne comprends pas, mais bon, les élèves s’exécutent. Chacun sort de son sac un instrument : flûte, violon, clarinette… Une fille se met au piano. Les autres se lèvent. Et le prof donne le signal du départ, en levant d’un coup les deux mains. Débute alors un vrai concert symphonique. Comme à Pleyel. La perfection.

On s’est senti tout petits. Même moi, j’étais impressionné. En Allemagne, quelqu’un qui ne fait pas de musique, c’est forcément une exception.

Ici, à Paris, au lycée Chaptal, ce matin, l’exception c’était moi. L’an dernier, j’aurais dû accepter d’entrer dans une classe spéciale pour musiciens, comme Amado me l’avait recommandé.

J’ai jeté un regard noir à Lionel. Il s’est senti visé.

Il a déclaré au prof de musique, comme pour se justifier :

– Oh moi, je joue un peu de guitare basse. Dans un groupe de copains. Mais je ne fais pas de solfège. Pierre, lui, c’est presque un professionnel.

Dans la classe, il y eut une rumeur amusée. Une sorte de rire poli. Celui des débuts d’année.

– De quel instrument jouez-vous, monsieur Dhérault ?

– Du piano.

– Depuis longtemps ?

– Oui.

– Depuis plus de dix ans, m’sieur ! lança derrière moi Lionel à qui je ne demandais rien. Son père est musicien.

Bricart a froncé les sourcils. Il les a noirs et épais, de vrais accents circonflexes avec, pardessus, un crâne tout lisse où se battent trois cheveux égarés. Il a ôté ses lunettes d’écaille. C’était pour mieux réfléchir. Du coup, ses gros yeux de myope sont devenus deux petites billes ridicules.

– Attendez, murmura-t-il. Seriez-vous parent avec Jean-Louis Dhérault ?

Là, Bricart faisait très fort. Car le nom de Jean-Louis Dhérault, il faut le repérer quand il défile à toute vitesse sur l’écran du téléviseur. Eh oui, Jean-Louis Dhérault a surtout composé des musiques pour les séries télé. Et puis quelques arrangements, comme il dit. Il n’en est pas très fier.

– C’est mon père.

J’ai guetté sur le visage de Bricart le petit sourire de mépris habituel. Mais le prof a remis ses lunettes pour déclarer à toute la classe, en faisant les gros yeux :

– Pierre Dhérault nous offre l’exemple classique de ce qu’est un musicien ou un interprète : c’est très souvent le fils de quelqu’un qui pratique lui-même la musique. Le père de Jean-Sébastien Bach, celui de Mozart, de Beethoven…

– Celui de David Hallyday! ajouta Lionel, enhardi.

– Cela signifie-t-il d’après vous que la musique se transmet dans les gènes ? demanda Bricart.

Il fixait Lionel comme pour l’inviter à répondre à la question, il ajouta même :

– Qu’un fils de musicien a naturellement plus de talent qu’un autre ?

Pas fier, Lionel. Il flairait déjà le piège où il allait forcément tomber. Il a voulu gagner du temps :

– Eh bien, peut-être que…

– Certainement pas ! affirma le prof. Cela signifie simplement qu’un fils de musicien baigne dans la musique depuis son plus jeune âge. Ainsi, il bénéficie des meilleures conditions pour épanouir ses dons éventuels. Wolfgang n’est devenu Mozart que grâce aux leçons de son père. Certes, il avait sans doute en lui des dispositions exceptionnelles. Mais si le vieux Léopold avait été… disons… commerçant ou cultivateur, nous n’aurions sûrement pas aujourd’hui Don Juan ni La Flûte enchantée. Quant à Beethoven, nous savons que son père lui a fait rentrer le solfège à coups de baguette sur les doigts !

Un silence respectueux a soudain pesé dans la classe pour se concentrer peu à peu sur mes épaules. Ça y est, j’allais passer pour un enfant battu.

– Cette année, déclara Bricart, je vous propose de compléter mon cours par des exposés que vous préparerez librement, et dont vous choisirez vous-mêmes le sujet… Quelqu’un se propose-t-il pour vendredi prochain?

Un vrai tunnel, cette question : tous les élèves ont baissé la tête. S’il avait osé, Lionel se serait caché sous la table.

– Eh bien je vais désigner quelques volontaires. Vous qui jouez de la guitare basse… oui, vous, quel est votre nom ?

– Lionel Gentil.

– Eh bien Lionel, soyez gentil : préparez-nous pour vendredi un exposé sur votre instrument… ou sur le groupe dont vous faites partie.

Je connais bien Lionel. Depuis deux ans… Provocateur mais pas téméraire. J’ai mesuré sa panique à son manque soudain de repartie.

– Oh, m’sieur, s’il vous plaît, pas la semaine prochaine : dans quinze jours, c’est promis.

– Dans quinze jours. C’est noté. Donc, vendredi prochain, c’est…

Bricart a fait semblant de se plonger dans la liste des élèves. Feinte inutile. Comme lui, je savais déjà sur qui il allait tomber.

– … Pierre Dhérault qui planchera. Sur le sujet de son choix.

Il a levé vers moi son gros regard flou. Il a dû confondre ma grimace avec un sourire résigné.

Cet exposé, c’était la tuile, même si au fond, j’étais content d’en être vite débarrassé: dans huit jours, je serais quitte pour un bon bout de temps. En attendant, il fallait y passer.

Dans la vie, j’ai un problème : je ne sais pas bien m’exprimer. Tout ce que j’ai dans le cœur et la tête, je ne trouve pas les mots pour le dire. Je suis un infirme du verbe, un mal-parlant, comme qui dirait. Ceux qui voient mal, on leur pardonne. C’est une infirmité reconnue, c’est comme être sourd ou manchot. Mais quand on est handicapé de la parole, c’est une vraie tare, un vice, un défaut qu’on aurait acquis à la suite de mauvaises habitudes.

Il y a des gens, quand ils parlent, on croirait presque qu’ils lisent. Ils font des phrases de style, on dirait du Louis XV, c’est plein de belles dorures. Mais si on pouvait fouiller dans leur tête, on serait parfois déçu : leurs mots, c’est un décor qui cache souvent du vulgaire, des pensées et des intentions qu’on a repeintes pour faire bien net.

Moi, ce serait plutôt l’inverse : à l’intérieur, c’est tendre et doux, mais quand je veux le faire sortir, ça devient rêche et tout bête. Alors, comme l’emballage est trompeur, on se méfie de mes mots. On les prend avec des pincettes. Ou bien on les laisse au bord de la conversation, sans les ouvrir.

Par contre, je joue bien du piano. Bricart avait raison, ce n’est pas un don, j’ai appris.

Il faut dire qu’à part la musique, je n’aime pas grand-chose dans la vie. C’est normal : la musique, je suis tombé dedans quand j’étais petit. Ça n’a pas été difficile, tout le monde en faisait à la maison. Mais attention, pas n’importe laquelle. Celle des concerts et du dimanche. Celle qu’on nomme sérieuse, comme si elle était ennuyeuse à entendre. Celle qu’on dit classique, comme si on ne la trouvait qu’au musée. Celle qu’on appelle la grande musique, comme si toutes les autres étaient un peu plus petites.

Celle que j’aime, c’est la musique qui reste et qui regarde les autres passer : les rock et funk, les pop et rap, les hip-hop et punk et autre techno aux noms courts et compliqués.

On croit que la grande musique, c’est du luxe. Comme s’il fallait être riche pour l’écouter. Pourtant, cette musique-là, elle ne coûte pas plus cher que les autres. Alors pourquoi s’en priver?

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Commentaires récents

Lu aussi

L'histoire est plutôt sympa à lire, elle est simple, sans chichi.

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Ce livre à l'air bien, ça me donne envie de le lire.

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Lu aussi

Ce livre jeunesse parle d'un premier émoi amoureux mais surtout de musique classique dont c'est la passion du héros Pierre qui joue du piano ( mais pas la mienne ... ;) )

J'ai aimé le personnage de Jolibois , l'agent artistique te le moment où Pierre doit remplacer au pied levé son maître dans un concert.

Ce livre est très court , assez agréable à lire .

Vous pouvez retrouver le versant féminin de cette histoire dans " le pianiste sans visage" .

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Argent

Une belle petite histoire, j'ai bien aimé suivre les personnages et voir où ils arriveront!

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Argent

Le collège...période pas facile...où l'on commence à s'intéresser à l'amour!^^

Pierre flashe ainsi totalement sur Jeanne...alors qu'il fait un exposé ! (pas idéal pour tenter une approche!) Ce qu'il ignore c'est que si la demoiselle est aussi intéressé par ce qu'il dit, c'est parce qu'il parle musique classique...hors elle vient d'assister à un concert qui l'a bouleversé, tant son interprète au piano était bon. Ce qu'elle ignore, c'est que sur scène...c'était lui...Pierre !

Notre héros va ainsi se retrouver à être son propre rival ! En tout cas tant qu'il ne se décidera pas à révéler son identité de jeune prodige...jaloux de l'admiration qu'a Jeanne pour...le pianiste sans visage! XD L'aider dans sa quête sans craquer va être ardu !

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Lu aussi

Lu il y a fort, fort longtemps, j'avais bien aimé cette petite histoire d'ados qui tourne autour de la musique. Plutôt sympathique !

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Or

Hello,

Je suis en train de lire ce livre que j'ai pris au CDI. J'en avais déjà entendu parlé et dès que je l'ai commencé, j'ai adoré !!! Je trouve que les personnages sont attachants et que cette histoire est bien écrite !!!

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Or

J'ai adoré. Le style d'écriture est incroyable et l'histoire est mignonne.

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Or

Certains sont restés perplexes devant cet ouvrage..

Pas moi! L'histoire est gentille certes; mais accompagnée d'une merveilleuse écriture. L'on se retrouve transporté de musique et de mots dans un monde singulier, qui est celui du classique.

L'auteur donne l'envie de découvrir de nouveaux compositeurs, musiciens tels que Schubert; instructif.

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Lu aussi

Un livre plutôt bien, avec ces deux lycéens qui n'ont pas vraiment d'amis et qui se rencontrent Grace a la musique.un roman timide, quoi.

Je ne lis pas ça habituellement, donc ça m'a paru un peu bizarre...

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Date de sortie

La Pianiste, Tome 2 : La Fille de 3e B

  • France : 2010-09-15 - Poche (Français)

Activité récente

Titres alternatifs

  • La fille de 3e B - Français

Évaluations

Les chiffres

lecteurs 294
Commentaires 47
extraits 10
Evaluations 74
Note globale 7.65 / 10

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