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« Les suceurs, ou usuls, semblent opérer avec logique. Les hommes qui tombent entre leurs griffes sont parfois emmenés dans les marais, parfois seulement laissés là, mi-vivants mi-morts. De ce que nous avons pu constater lors de l’Incursion, ils se nourrissent aussi bien de leurs chairs que de leurs esprits. Les pauvres hères qui ont survécu à des attaques, selon les écrits de la Sagerie du Seal’tyeman Martin Duleau, sont décrits comme des hommes pâles, à la peau diaphane et aux yeux vides. Incapables de chercher à manger, ni de se déplacer plus que de quelques mètres, qui finissent par mourir d’inanition et de soif au bout de quelques jours, quand ils n’oublient tout bonnement pas de respirer. Martin Duleau avait cependant oublié de préciser une chose. Ces hommes sont parfois attaqués en groupe, comme ce fut le cas pour cette poignée de marchands ambulants sur laquelle nous sommes tombés, avant d’entrer dans la Fange. Attaqués ensemble, laissés là ensemble. Lorsque Rulbeck parvint aux cadavres, il constata que les survivants n’avaient pas hésité à s’entre-dévorer, avant de céder à la mort, sur place, comme des animaux dénués de raison. Les Sageries du Seal’tyeman Elster de Grinvod précisent que si les suceurs attaquent toute une famille, tous les individus succombent, faute de soin. Dans le cas contraire, les indemnes prennent tant bien que mal soin des infirmes, retardent les semailles, ne protègent plus leurs biens et leurs terres, négligent le bétail et finissent par céder la place, se terrant toujours plus loin. Et le marais progresse au rythme des nids qu’ils édifient. La Sagerie de la Seal’tyeman Ulmia du Rocher décrit des monticules de pierre et de boue, d’où s’échappent des nuages poisseux. En leur présence, aussi vite que les esprits se vident, les plantes grasses et les herbes de la prairie cèdent le terrain à l’eau stagnante et aux insectes. Après les combats, les bêtes ailées repartent dans les profondeurs du marais. Une fois mortes, elles se réduisent en poussière. Et de nouvelles remplacent les mortes. Après le Jay-ad-Tarr, et la mort des Seal’tyeman, personne n’osa plus s’approcher des marais, mis à part quelques téméraires en quête d’une gloire tardive. Mais les témoignages de ceux qui en revinrent depuis concordent. Ces bêtes répondent au même commandement : les ordres viennent semble-t-il de démons cornus qu’ils auraient aperçus parfois, au loin. De grandes créatures au teint foncé qui, sous leurs capuches, riaient de leur frayeur. Ces hommes auraient-ils tremblé s’ils avaient su combien ils avaient raison ? Les démons sont encore là, et ils se rient de nous. »

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Le maître des marais regarda son fils d’un air épouvanté. Il chercha son air, mais le râle qui sortit de sa gorge donna à penser qu’il ne le trouva pas. Sigrith s’éloigna tandis que le corps de son géniteur commençait à se raidir. Les cinq officiants sortirent de l’ombre et psalmodièrent au-dessus de la couche. Horvès le Maître des marais n’était plus. Le règne de Sigrith, lui, commençait à peine. Au-dehors, bien loin au-delà des corridors et de leur odeur de salpêtre, dans l’air encore moite, les insectes entamèrent un accord parfait, une lente symphonie mortuaire.

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— Pare, et fends-toi, par les vents ! On reprend… Pare, encore… Ferre-la-carpe, maintenant le papillon-nu, voilà, encore… Les deux épées de bois s’entrechoquèrent violemment, se croisant et se recroisant. La voix sévère se tut et ne retentirent plus que les armes et les pieds, crissant sur la pierre. Des échardes de bois voltigeaient dans la lumière dorée de cette chaude fin d’automne, rejoignant dans un rayon de soleil un nuage de poussière en suspension. La matinée était bien avancée et le ciel sans nuage laissait passer toute la chaleur d’un soleil encore gros et puissant. Les lourdes pierres brunes de Jayad la forteresse de l’est semblaient palpiter, se gorgeant de cette douceur lumineuse pour la restituer plus tard dans la soirée, baignant les remparts de la bâtisse courtaude, ramassée sur elle-même comme un animal, et apportant une douce torpeur à ses murs massifs. Le bleu immaculé au-dessus de la cour d’entraînement était tout juste supportable pour les yeux. Seul le vol sporadique de sansonnets, en partance vers le sud, troublait l’azur de minuscules points noirs.

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Linia geignait de terreur. La petite esclave sentit les larmes rouler sur ses joues malgré elle, tandis que de violents hoquets secouaient sa poitrine. Parvenue en haut de l’escalier menant à l’aile des chambres, elle s’engagea à droite, dans un corridor à peine éclairé par les torches de suif, qui répandaient une fumée épaisse et nauséabonde. Le couloir était sombre, l’humidité oppressante. Elle renifla et tenta en vain de s’essuyer les yeux du revers de sa manche, mais les larmes ruisselaient malgré elle, coulant le long de son nez et de son menton, pour aller se perdre dans les plis malpropres de sa robe d’esclave. À chaque pas, le rebord de la bassine d’eau brûlante qu’elle serrait contre son maigre torse lui rentrait cruellement dans la chair. Mais elle ne le sentait pas vraiment, pas plus que les gouttes d’eau fumante qui lui éclaboussaient les bras et le cou. Elle était terrifiée et luttait contre une envie animale de fuir à toutes jambes. Mais sa mère attendait. Un chuintement sourd, velouté comme un long frisson, se propagea le long des murs suintants et obscurs, et passa dans son cou. Les mèches de duvet blond de sa nuque voletèrent tandis qu’une lame froide de pure terreur vint lui transpercer la colonne vertébrale. Elle glapit, mais continua à avancer, ses petites sandales claquant sur les dalles de marbre irrégulières tandis qu’elle se rapprochait de la porte monumentale. Une lumière diffuse s’en échappa, ainsi que de longs sanglots et quelques grognements, lorsqu’une tête recouverte d’un châle passa entre les deux battants. Linia lut la résignation dans les yeux sévères. Les mains sèches de Jabia la soulagèrent de la bassine, et lui retirèrent ainsi sa dernière protection contre ce qui se passait, là, derrière. La vieille femme recula et disparut dans la salle, en silence, comme toujours. En respirant profondément pour calmer sa peur, la petite poussa du pied un des vantaux et retint son souffle en entrant dans la kana’re, la pièce aux ventres. À part la cuisine et la remise aux herbes, où l’on entreposait les médications, c’était l’une des trois pièces dans lesquelles Linia était jamais entrée. Les trois seules d’ailleurs où les femmes étaient autorisées à mettre les pieds, à part peut-être la chambre du Maître. Lorsqu’il ne venait pas ici même les féconder. Elle frissonna. Jabia lui avait assuré qu’elle était trop jeune. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’attendre en même temps que de redouter ce moment où le Maître viendrait pour elle. Il l’emmènerait dans sa chambre, certainement, et enfin elle découvrirait autre chose que les limites de son monde, qui se bornait aux relents de vieille graisse, de potions fétides, et à la kana’re. Là où les femmes vivaient, et mouraient.

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Yéomon lui tournait le dos, farfouillant dans ses notes éparses. Sa longue tunique grise masquait ses gestes mais s’envola soudain en se gonflant telle une voile lorsque retentit la déflagration. Clignant des yeux, Kalith sauta à bas du fauteuil et, chassant la fumée d’une main, se précipita vers l’endroit où se tenait l’érudit deux secondes plus tôt. L’éclair qui avait précédé le tonnerre était encore imprimé sur toutes les choses sur lesquelles se portaient ses yeux.

— Yéomon, où êtes-vous… Par la Fange, où êtes-vous ?

— Inutile de hurler ! Retournez-vous et vous conviendrez qu’il n’est nul besoin de proférer des jurons aussi grossiers.

Faisant volte-face, elle chercha le vieil homme et le découvrit, avec un soupir de soulagement sonore, affalé dans un fauteuil qui se trouvait fort à propos juste derrière lui au moment de l’explosion, la tunique grise couverte de traînées noires. En haussant les épaules, Kalith avisa sur la table un tas de feuillets en train de se consumer doucement, et frotta les braises. Une odeur doucereuse de poils grillés monta dans la pièce, tandis que Yéomon s’époussetait la barbe.

— Si c’est un tour pour la soirée de Sum-Tarr, je pense qu’il faudrait le retravailler… Ce n’est pas au point du tout ! dit-elle d’un ton où l’insolence le disputait à la moquerie.

Elle se retourna et nargua l’érudit.

— Mais si c’est une nouvelle méthode d’éradication pour les rats, là, par contre, c’est un succès total !

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