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Aujourd'hui, il comprenait que les atrocités conséquentes aux combats n'étaient pas des aberrations momentanées. Il avait trop longtemps refusé de voir la vérité en face et d'admettre que la guerre, toute la guerre était une horreur.
Afficher en entierCe sont les rêves, monsieur. De mauvais rêves, toujours les mêmes, à ce que je crois... On est prisonnier d’une pièce minuscule sans porte, sans fenêtre, sans lumière... c’est le noir le plus total, et il fait froid... très froid... et puis, il y a quelque chose dans le noir avec vous... quelque chose qui est encore plus froid... quelque chose qui a faim.
Afficher en entierIls passèrent la journée sur ce lit étroit, à rire et à bavarder, à se murmurer des choses sans importance et à se découvrir mutuellement. Glenn savait tant de choses qu’il lui révélait les secrets de sa propre chair. Il était doux, patient, tendre, et son corps la fascinait. Le corps de l’homme était pour elle une chose nouvelle, et elle se demanda si tous les hommes étaient aussi musclés que lui.
Afficher en entierWoermann avait remarqué que son esprit facétieux s’était manifesté de plus en plus souvent au cours de l’année précédente. Ce n’était pas un trait de caractère très enviable pour un officier allemand, et plus spécialement pour lui qui avait refusé de s’inscrire au parti nazi, mais c’était sa seule défense contre la frustration croissante qu’il éprouvait devant l’évolution de la guerre et de sa propre carrière. Le sergent Oster n’était pas assez vieux pour le comprendre, mais il apprendrait avec le temps
Afficher en entierMais Woermann posait aussi un autre regard sur le donjon. Celui de l’artiste, de l’amateur de paysages... De l’aquarelle ou de la peinture à l’huile, qui pourrait reproduire le plus fidèlement cette sombre vigilance ? Le mieux était d’essayer les deux, et il aurait tout le temps au cours des mois à venir
Afficher en entierIl s’appelait Oster et était sergent – le seul sergent placé sous le commandement de Woermann. Oster faisait aussi office de chauffeur. Il tendit le bras gauche et la voiture repartit, imitée par les trois autres véhicules. La route – ou plutôt la piste – s’élargit pour aboutir bientôt à un minuscule village niché contre la paroi faisant face au donjon
Afficher en entierWoermann découvrit le donjon quand la colonne éparpilla un petit troupeau de chèvres arrêtées dans un virage particulièrement serré. Il lui fit tout de suite une impression étrange quoique assez favorable. La bâtisse avait la forme d’un château mais sa petite taille interdisait de lui attribuer ce nom ; c’est pour cela qu’on la qualifiait de donjon. Elle n’avait pas de nom, ce qui était plutôt curieux ; elle était censée être vieille de plusieurs siècles mais on eût pu croire que la dernière pierre datait d’hier. En fait, sa réaction initiale fut qu’ils s’étaient trompés de route. Il ne pouvait décemment pas s’agir de la forteresse séculaire et désertée qu’ils avaient mission d’occuper
Afficher en entierSoudain, le soleil disparut. Il y eut un roulement de tonnerre, un éclair puis à nouveau la pluie. Woermann se mit à jurer. Encore un orage. Le temps ici était épouvantable. Des trombes d’eau ne cessaient de s’abattre entre les parois rocheuses ; les torrents grondaient dans la montagne et puis, tout à coup, l’orage s’arrêtait aussi brutalement qu’il avait éclaté
Afficher en entierLes hommes avaient peur. Tout comme lui. Quel changement en moins d’une semaine. Il les revoyait franchir triomphalement le portail du Donjon en fiers soldats de la Wehrmacht, cette armée qui avait conquis la Pologne, le Danemark, la Norvège, la Hollande et la Grande-Bretagne ; cette armée qui, après avoir rejeté à la mer à Dunkerque les survivants de l’armée britannique, avait soumis la France en trente-neuf jours. Rien que ce mois-ci, la Yougoslavie avait été écrasée en douze jours et la Grèce en vingt et un. Rien ne pouvait leur résister. Ils étaient de la race des vainqueurs
Afficher en entierL’hésitation de Hossbach et l’importance qu’il donna au mot « avant » n’échappèrent pas à Kaempffer. Ce petit tour dans les Alpes se transformait grâce à Hossbach en une épreuve du feu. Kaempffer devait rejoindre Ploiesti dans une semaine ; s’il ne résolvait pas l’affaire Woermann avec suffisamment de diligence, on dirait peut-être de lui qu’il n’est pas homme à prendre en main le camp de réinstallation de Ploiesti. Et les candidats à ce poste ne manquaient pas
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